L’Almanach international
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23 mai : le jour de la jeunesse tadjike
Le Tadjikistan célèbre sa jeunesse selon un décorum est des pratiques sorties tout droit de la culture soviétique.
En République du Tadjikistan, le 23 mai est traditionnellement célébré comme la Journée de la jeunesse (Рӯзи ҷавонон), une fête instituée en 1997 par décision du président de la République du Tadjikistan, Emomali Rahmon. Le choix de la date de la célébration est lié à l'anniversaire de la création du Comité pour la jeunesse, les sports et le tourisme auprès du gouvernement. La jeunesse représente la moitié de la population, cette fête est l’occasion de raffermir le régime, dirigé d’une main de fer par Rahmon et son entourage depuis 1992, mais aussi de persuader les jeunes que leur avenir est bien au Tadjikistan, car beaucoup partent pour trouver un emploi mieux rémunéré en Russie. Il y aurait environ un million de travailleurs tadjiks, principalement saisonniers, en Russie, alors que la population totale du Tadjikistan est d’à peine 10 millions d’habitants — dont un peu plus d’un tiers ont moins de 15 ans.
La célébration est précédée par la Semaine de la Jeunesse, qui a débuté le 18 mai, au cours de laquelle sont organisés divers événements, comme des compétitions sportives, notamment la fameuse course nationale qui se déroule chaque troisième dimanche de mai, ainsi que le marathon cycliste.
À Douchanbé, la capitale du pays, une Marche des jeunes est organisée en l’occasion de cette fête, auxquelles participent des milliers de personnes. En outre, dans le cadre de la Journée de la Jeunesse, des concerts, des discours de représentants du gouvernement, des remises de prix, des rassemblements et divers spectacles sont organisés à Douchanbé et dans d’autres villes. Tout cela selon un décorum est des pratiques sorties tout droit de la culture soviétique.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mai 2025
6 novembre : le Jour de la constitution tadjike
La république du Tadjikistan, célèbre les 30 ans d’une constitution adoptée le 6 novembre 1994 alors que le pays était en pleine guerre civile. Ce jour-là, Emomali Rahmon était élu président. Trois décennies plus tard, il est encore à la tête du pays. La constitution post-soviétique n’a pas apporté la démocratie.
La république du Tadjikistan, célèbre les 30 ans d’une constitution adoptée le 6 novembre 1994 alors que le pays était en pleine guerre civile. Ce jour-là, Emomali Rahmon, au pouvoir depuis déjà deux ans était élu président. Le 6 novembre 1999, puis là la même date en 2006 et 2013, il sera réélu.
Le 22 mai 2016, un référendum national a approuvé un certain nombre de modifications de la constitution du pays. L'un des principaux changements a levé la limite des mandats présidentiels, permettant ainsi à Rahmon de rester au pouvoir aussi longtemps qu'il le souhaite. En 2020, il est donc réélu. Évidemment aucun de ces scrutins successifs ne s’est déroulé dans des conditions démocratiques. Ce 6 novembre 2024, Emomali Rahmon est toujours au pouvoir. Le dictateur, âgé aujourd’hui de 72 ans, sera sans doute son propre successeur le 6 novembre 2025. La constitution post-soviétique n’a pas apporté la démocratie.
Ce Jour de la constitution (Рӯзи Конститутсия) est l’occasion de manifestations culturelles organisées par le pouvoir, le port des costumes traditionnels tadjik est obligatoire (loi d’août 2017). Les autorités y sont strictement attachées dans ce pays, le Tadjikistan, où le port du hidjab et autres vêtements islamistes, est prohibé et les tenues trop occidentales très mal vues.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 novembre 2024
Image de propagande célébrant les 30 ans de la constitution tadjike
16 novembre : le dictateur tadjik célèbre ses 28 ans de pouvoir absolu
Emomali Rahmon est arrivé au pouvoir le 16 novembre 1994, à la faveur d’une guerre civile. Il dirige le Tadjikistan d’une main de fer et sa famille contrôle tous les rouages politiques et économiques du pays. Cette kleptocratie est un modèle pour Poutine qui voit dans le dictateur tadjik, un des rares soutiens en Asie centrale.
Emomali Rahmon est arrivée au pouvoir le 16 novembre 1994, à la faveur d’une guerre civile qui a suivi l’éclatement de l’URSS. Cet apparatchik, issu des rangs du Parti communiste, s’était imposé au pouvoir en écrasant les partis islamiques. Ce qui lui permet aujourd’hui de se prévaloir du rôle de rempart face aux talibans qui dirige l’Afghanistan, le voisin méridional du pays. Il dirige depuis 28 ans d’une main de fer un petit pays de 9,5 millions d’habitants, très divisé sur le plan ethnique et religieux. Toute vie politique est interdite au Tadjikistan, on n’y tolère aucune opposition, ce qui a permis à Emomali Rahmon de remporter sans problème cinq élections présidentielles. Aujourd’hui, il se targue d’être le président le plus ancien de toutes les ex-républiques soviétiques.
Depuis 2015, le président Emomali Rahmon porte le titre de « fondateur de la paix et de l’unité nationale, leader de la nation ». En 2016, la Journée du président (Рузи Эмомали Рахмон) a été rajoutée à la liste des fêtes officielles du pays pour honorer celui qui porte aussi le titre de « héros du Tadjikistan ». Jour férié, le 16 novembre demeure toutefois un jour ouvrable dans le secteur privé.
Né en 1952, Emomali Rahmon a aujourd’hui 70 ans et son successeur désigné comme président de la république du Tadjikistan, n’est autre que son propre fils Rustam Emomalii, le maire la capitale, Douchambe. Le dictateur contrôle avec sa famille les principales entreprises du pays, et en particulier la plus grande banque… On comprend que Vladimir Poutine, ait choisi le Tadjikistan pour sa première visite officielle à l’étranger depuis qu’il a lancé sa guerre en Ukraine. Cette kleptocratie d’Asie centrale est l’un de ses rares soutiens.
Un article de l'Almanach international, 16 novembre 2022
Mise à jour : en 2024, le président tadjik a fêté ses 30 ans de règne.