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1828, Afrique du Sud, 24 septembre Bruno Teissier 1828, Afrique du Sud, 24 septembre Bruno Teissier

24 septembre : la journée du barbecue en Afrique du Sud

Cette commémoration propre aux Zoulous est devenue une fête nationale commune à tous les Sud-Africains qui se célèbre autour d’un barbecue.

 

Le barbecue est un mode de convivialité très courant en Afrique du Sud. En particulier chaque 24 septembre date à laquelle organiser un braai (barbecue) en famille ou entre amis est aujourd’hui aussi incontournable que la dinde de Thanks­giving aux États-Unis. Les hommes s’affairent autour du feu, les femmes préparent des salades, les invités ont apporté de la bière ou du vin. Tout se passe en plein air, les enfants peuvent s’éparpiller. Pour la plupart des Sud-Africains, c’est ainsi que se passera la Journée de l’héritage, jour férié consacré aux coutumes des différentes communautés. Finale­ment le braai semble bien être devenu le dénominateur commun à tout un peuple.

Pourtant, avant 1995, cette date n’était célébrée que par les seuls Zoulous. Pour eux, aujourd'hui, c’est le Jour de Chaka (Shaka Day), le fondateur de leur empire, tué en septembre 1828 par ses deux demi-frères car il était devenu tyrannique. Chaque 24 septembre, une cérémonie, présidée par le roi des Zoulous (aujourd’hui Misuzulu Sinqobile kaZwelithini), se déroule sur le lieu même de son assassinat.

Pour éviter que cette commémoration ne concerne qu’une partie de la population des voix ont proposé d’en faire une fête nationale, l’archevêque Desmond Tutu en a été un des principaux promoteurs. Le pari est réussi, beaucoup de Sud-Africains, noirs comme blancs, ont aujourd’hui le sentiment qu’ils ont toujours célébré cette fête qui désormais porte le nom de Braai4Heritage.

En 2025, des milliers de Sud-Africains se sont rassemblés au stade Loftus Versfeld de Pretoria pour célébrer la Journée du patrimoine et assister à la tentative du pays de battre le record du monde Guinness du plus grand braai. L'événement a réuni 2 500 passionnés de barbecue qui ont simultanément grillé une demi-tonne de viande sur 420 barbecues sur mesure. Chaque participant a reçu une portion de boerewors, un petit pain frais, un tablier à l'effigie de la marque et des pinces. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 septembre 2025

 
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24 septembre : la double face d’une fête nationale en Nouvelle Calédonie

C’est l’anniversaire du rattachement (ou de la colonisation) de la Nouvelle-Calédonie à (par) la France, le 24 septembre 1853. Ce jour de Fête de la citoyenneté est aussi une journée de grandes tensions entre les loyalistes (à l’égard de la France) et les indépendantistes, très divisés mais aussi très mobilisés depuis des semaines, pour qui le 24-Septembre est un jour de deuil.

 

Le 24 septembre est un jour férié en Nouvelle-Calédonie. C’est le 171e anniversaire du « rattachement » de la Nouvelle-Calédonie à la France, en réalité de sa colonisation par les Français. C'est, en effet, le 24 septembre 1853 que le contre-amiral Febvrier Despointes a pris possession de la Nouvelle-Calédonie au nom de l'Empereur Napoléon III. Cette fête « nationale » a été instituée en 1953, année du centenaire.

De fait, le 24 septembre est considéré comme une journée de deuil national par les Kanaks, population autochtone de la Nouvelle-Calédonie. Pour eux, cette date ne symbolise que l’occupation de leur pays par la France et le début du colonialisme en Kanaky.

En 2004, dans la foulée des Accords de Nouméa, le 24-Septembre est devenu la Fête de la citoyenneté à l’initiative de Déwé Gorodey, l’autrice indépendantiste et femme politique kanake, alors membre du gouvernement. Depuis, toutes les communautés sont invitées à partager leurs us et coutumes et leur vision de l’avenir. Ce qui est loin d’être le cas ces deux dernières années.

Cette 20e édition de la version nouvelle de la fête nationale de la Nouvelle Calédonie se déroule en réalité dans un climat de grande tension. Le pays est au bord de la guerre civile depuis que le gouvernement français a annoncé une modification de la loi électorale qui marginaliserait encore plus la population kanake.

Depuis 2004, les partisans de l’indépendance ont pris l’habitude de se rassembler le 24 septembre dans le centre de Nouméa, au Mwa Kââ, ou "maison de l'humanité", lieu symbolisé par un poteau sculpté de douze mètres. Avec, cette année un couvre-feu à 18h. et un déploiement massif de forces de l’ordre dans tout l’archipel, les manifestations sont forcément limitées, mais la mobilisation est plus forte que jamais depuis les émeutes de mai 2024.

Les opposants à l’indépendance, le camp loyaliste, se retrouvent à Païta, un peu plus au nord, pour célébrer le « rattachement », dans l’esprit de ce qui a été fait pendant des décennies. Après plus de trente ans de partage du pouvoir dans la collégialité, les loyalistes restent persuadés que dans l’État de « Kanaky-Nouvelle-Calédonie », les discriminations ethniques se manifesteraient à leur détriment et que seule la France a la capacité de les protéger. 

De leur côté, les Kanaks, dans leur grande majorité, dénoncent une évidente situation coloniale, l’une des dernières à ne pas avoir été réglée selon l’ONU. Ce 24-Septembre est célèbré, cette année, dans un climat de grande crispation entre les deux camps, surtout depuis le boycott du 3e référendum d’autodétermination (prévu dans les accords de 1988) dont l’organisation maintenue en pleine crise du covid était contestée par les indépendantistes. De fait, l’avenir institutionnel de l’archipel demeure très flou. L’Union calédonienne (UC), principale composante d’un Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a rejeté le projet Darmanin et rompu toute relation avec l’ancien gouvernement. Le nouveau ministre en charge des Outre-Mer dans le gouvernement de Michel Barnier, Jean-Noël Buffet, un ex-sénateur conservateur, aura la tâche d’apaiser une situation que jadis le gouvernement Chirac avait grandement envenimée en privilégiant l’usage de la force.

Le 24-Septembre est depuis 1974 une date symbole pour le mouvement indépendantiste. C’est en 1984, un 24 septembre, qu’a été fondé le le FLNKS. L’une de ses composante, l’Union calédonienne (UC), la plus radicale a annoncé la proclamation unilatérale de l’indépendance le 24 septembre 2025.

À ces tensions locales s’ajoutent  les tensions géopolitiques récurrentes dans la zone Asie-Pacifique. La France considère, en effet, la Nouvelle-Calédonie comme un territoire stratégique essentiel dans la région Asie-Pacifique pour contrer les ambitions chinoise.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 septembre 2024

 
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1941, 1943, Lituanie, Shoah, 23 septembre Bruno Teissier 1941, 1943, Lituanie, Shoah, 23 septembre Bruno Teissier

23 septembre : la Lituanie commémore la Shoah

En Lituanie, l'instauration de la Journée commémorative de l'Holocauste est liée à la liquidation du ghetto de Vilnius, les 23 et 24 septembre 1943, il y a 80 ans aujourd’hui même, mais aussi à l’anniversaire de la liquidation de plus de 5000 juifs de la ville de Marijampolė, le 23 septembre 1941.

 

L'instauration de la Journée commémorative de l'Holocauste (Holokausto atminimo diena) est liée à la liquidation du ghetto de Vilnius, les 23 et 24 septembre 1943, il y a 80 ans aujourd’hui même, mais aussi à l’anniversaire de la liquidation de plus de 5000 juifs de la ville de Marijampolė par un Einsatzgruppen composé d’Allemands et de leurs collaborateurs lituaniens, le 23 septembre 1941.

La Shoah dans la Lituanie occupée par les nazis a commencé en 1939, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Les nazis occupèrent la Lituanie et créèrent le ghetto de Vilnius en 1941. Des milliers de Juifs y furent amenés. Au cours d'environ deux années d'activité, environ 40000 Juifs y furent tués. Seules quelques centaines de personnes ont réussi à survivre, la plupart en se cachant dans les forêts environnantes, en rejoignant les partisans soviétiques ou en trouvant refuge parmi des habitants qui les ont cachés.

Le Ghetto de Vilnius était divisé en un Grand Ghetto et un Petit Ghetto. Le Petit Ghetto fut liquidé en octobre 1941. La liquidation du Grand Ghetto commença le 6 août 1943. Les habitants furent déportés en Estonie, tués dans la forêt autour de Vilnius ou envoyés dans un camp d'extermination en Pologne. Le Ghetto fut totalement liquidé les 23 et 24 septembre 1943, c’est ce terrible anniversaire qui est célébré aujourd’hui.

La Journée commémorative de l'Holocauste a été instaurée en 1994. Chaque année, plus de 150 écoles de toute la Lituanie marquent ces anniversaires en marchant le long de la « Route de la mémoire » (Il existe plus de 200 lieux de ce type en Lituanie). Les participants au « Sentier de la mémoire » sont invités à apporter des pierres sur lesquelles sont inscrits les noms des victimes de l'Holocauste. C'est à la fois un respect de la tradition juive et une personnification symbolique des victimes.

À Vilnius, à 11h, une célébration se déroule sur la place Rūdninkai (ancien emplacement du ghetto de Vilnius). À 11h45 une marche le long du chemin de la mémoire (de la place Rūdninkai à la gare de Vilnius, distance d'environ 1 km) permet de prendre le train jusqu'à la gare de Paneriai. À 12h45, poursuite de la procession du chemin de la mémoire jusqu'au mémorial de Paneriai où se déroule à 13h une cérémonie en l'honneur des victimes de l'Holocauste.

À l’échelle européenne, c’est le 27 janvier qu’a été instaurée la Journée internationale de commémoration de l'Holocauste.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 septembre 2023

 

Photo de Šarūnas Mazeika

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