10 décembre : la Journée internationale des droits des animaux

 

La Journée internationale des droits des animaux (International Animal Rights Day, IARD) tombe ne même jour que l’anniversaire de la Déclaration des Droits de l’homme par les Nation unies en 1948. C’est voulu, c’est une manière militante de mettre humains et animaux à égalité sur le plan du droit.

Pour discréditer le fait de réserver des droits aux seuls humains, on a inventé la notion de « spécisme » au début des années 1970. Le terme est claqué sur le mot racisme et fait référence aux espèces ; réfutant l’idée que l’homme est d’une espèce supérieure pouvant utiliser à la guise les autres espèces.

La journée du 10 décembre, est l’occasion aujourd’hui de bien plus de manifestations d’antispécistes  que de rassemblements de militants défendant les droits d’homme, pourtant bien bafoués sur une grande partie de la planète. Entre une certaine droite bien pensante qui dénonce le « droitdel’hommisme » et une certaine gauche qui a oublié les combats sociaux au profit de la défense des animaux, les droits humains ne sont plus une valeur très tendance aujourd’hui.

En ce 10 décembre 2022, des manifestations de défense du droit des animaux sont prévues dans la plupart des villes du monde. Plusieurs dizaines de pays y participent. En France, l’association animaliste 269 Life France en a programmé dans de nombreuses villes. Les organisateurs invitent, bien sûr, les personnes souhaitant se joindre aux manifestations, à ne porter ni fourrure ni cuir, ni leurs imitations.

Déjà, une Déclaration universelle des droits de l’animal (DUDA) avait été adoptée en 1977 à Londres par la Ligue internationale des droits de l’animal et a été proclamée solennellement le 15 octobre 1978 à la Maison de l'UNESCO à Paris. Mais elle n’a aucune valeur juridique, c’est juste une prise de position philosophique.

La Journée internationale des droits des animaux a été officiellement établie en 1998 à l'occasion du 50e anniversaire de la signature de la Déclaration universelle des droits de l'homme pour souligner que tous les êtres vivants de la Terre ont droit au respect, à la vie et à la protection contre l'exploitation et la souffrance. C’est aujourd’hui un véritable phénomène international.

On ne peut pourtant pas dire que les droits et les mentalités n’aient pas fait, récemment, des progrès importants. En France, par exemple, le 28 janvier 2015, le Code civil a enfin reconnu l’animal comme étant un être vivant doué de sensibilité. En novembre 2021, une loi contre la maltraitance animale a été promulguée : les peines ont été aggravées en cas d’abandon et de maltraitance. Il a été décidé l’interdiction de vente de chiens et chats en animalerie dès janvier 2024 (seuls les élevages et refuges pourront désormais le faire). Les spectacles de dauphins ou d'orques seront interdits partir de 2026. Les cirques itinérants ne pourront plus produire de spectacle d'animaux sauvages à partir de 2028… En revanche, pour les corridas, où on utilise des animaux d’élevage, rien n’a été encore arrêté. Pas de décision non plus pour les animaux de laboratoire. Ces derniers ont d’ailleurs une journée (World Day for Laboratory Animals) qui leur est consacrée le 24 avril.

Ce n’est qu’un tout début, pour les antiscépistes les plus radicaux, qui réclament ni plus ni moins que la fermeture des boucheries et l’interdiction du métier de fourreur. Le but du combat antirspéciste est de mettre fin à l'exploitation et au meurtre de tous les êtres vivants. À leurs yeux la Journée mondiale des animaux du 4 octobre, inspirée par saint François d’Assise, paraît bien mièvre. Quant à la Journée mondiale de la vie sauvage, proposée par l’ONU, chaque 3 mars, elle est laissée aux écologistes.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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