L’Almanach international

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1948, Inde, Himachal Pradesh, 15 avril Bruno Teissier 1948, Inde, Himachal Pradesh, 15 avril Bruno Teissier

15 avril : l’anniversaire de l’Himachal Pradesh

Créé le 15 avril 1948, en réunissant trente principautés qui vivaient encore à l’âge féodal, l’Himachal Pradesh a d’abord été un simple territoire directement administré par New Delhi avant de devenir un État.

 

C’est le 15 avril 1948, quelques mois après l’indépendance de l’Inde que l’Himachal Pradesh a été constitué en province, administrée par un commissaire en chef, qui représentait le gouvernement de l'Inde. Pour la créer, les autorités ont réuni trente principautés qui vivaient encore à l’âge féodal, dont Kangra , Jaswan, Datarpur, Guler, Rajgarh , Nurpur , Chamba, Suket, Mandi, Bilaspur… L’Anniversaire de l’Himachal (हिमाचल दिवस) est célébré chaque année par un jour férié et des festivités.

La région est située au nord du Pendjab, sur les contreforts de l’Himalaya. C’est le célèbre érudit sanskrit Acharya Diwakar Datt Sharma a inventé le terme d’Himachal qui signifie « pentes enneigées ». Sa capitale, Shimla était le quartier général d'été des vice-rois britanniques d'avant l'indépendance ; c'est aujourd'hui la capitale de l'État. Nichée à une altitude d'environ 2 200 mètres, c’est l'une des stations de montagne les plus grandes et les plus populaires de l’Inde. 

L’Himachal est ensuite devenu un semi-État, puis après l’absorption de nouveaux territoires (notamment l’État de Bilaspur), a ensuite accédé au statut d’État (pradesh en sanskrit), le 25 janvier 1971. Ce qui a généré un autre jour férié local.

Ce 15 avril 2024, la cérémonie de l'Himachal Day au niveau de l'État est organisée à Ridge Ground, dans la capitale Shimla. Un défilé de la police et des programmes culturels sont organisés à cette occasion sous la présidence du gouverneur Shiv Pratap Shukla.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 avril 2024

 
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1891, Inde, héros national, 14 avril Bruno Teissier 1891, Inde, héros national, 14 avril Bruno Teissier

14 avril : l’anniversaire du Dr Ambedkar, l’un des fondateurs de l’Inde actuelle

Il a été l’un des premiers intouchables à faire des études supérieures et à se hisser au plus haut niveau de l’État indien dont il a participé à la fondation. On lui doit l’essentiel de la constitution indienne, notamment les articles sur la laïcité, la lutte contre les discriminations… Il n’est pas vraiment dans la droite ligne de l’Inde de Narendra Modi mais son culte n’a cessé de grandir ces dernières années.

 

C’est le 134e anniversaire de Babasaheb Ambedkar et son aura n’a cessé de grandir ces dernières années. Cet homme, né dans un milieu défavorisé et qui sera l’un des premiers intouchables à faire des études supérieures, à bénéficier d’une bouse pour étudier aux États-Unis et à Londres, puis à se hisser au plus haut niveau de l’État indien dont il a participé à la fondation. Il fut député, ministre de la Justice, du Travail… On lui doit l’essentiel de la constitution indienne, notamment les articles sur la laïcité, la lutte contre les discriminations. Très jeune, il a lutté contre le système des castes et, une fois au gouvernement, il a mis en place une discrimination positive en faveur des plus défavorisés.

Bhimrao Ramjo Ambedkar est né le 14 avril 1891 à Mhow (appelé aujourd'hui Ambedkar Nagar) dans le Madhya Pradesh. Son anniversaire a été fêté publiquement pour la première fois à Pune, en 1928, par ses partisans. Mais il a fallu attendre 1990, à la veille de son centenaire, pour que le Dr Ambdekar reçoive à titre posthume le Bharat Ratna, la plus haute distinction civile indienne. La période 1990-91 fut, en outre, déclarée « Année de la justice sociale ». Certains État de l’Inde célèbrent le 14-Avril une journée de l’équité. Babasaheb Ambedkar (son surnom) est particulièrement vénéré par les intouchables qu’il appelait les datits, dont il était (car sa famille était de la caste des Mahars) ; mais aussi des bouddhistes, car un an avant sa mort, en 1956, il s’était converti au Bouddhisme pour protester contre le maintien de l’esprit des castes (pourtant abolies par la constitution) et la sur-représentation des hautes castes au sommet de l’État. Il avait entraîné avec lui la conversion en masse de plusieurs centaines de milliers d’intouchables.

Ambedkar Jayanti n'est pas une fête nationale en Inde. Mais, c'est un jour férié dans 25 États et territoires de l'Union indienne (sur 36) , dont Andhra Pradesh , Bihar , Chandigarh , Chhattisgarh , Goa , Gujarat , Haryana , Himachal Pradesh , Jammu-et-Cachemire , Jharkhand , Karnataka , Kerala , Ladakh , Madhya Pradesh. , Maharashtra , Odisha , Pondichéry , Pendjab , Rajasthan , Sikkim , Tamil Nadu , Telangana , Uttarakhand , Uttar Pradesh , Bengale occidental…

Ces deux dernières décennies le culte d’Ambdekar a pris de l’ampleur. Le jour de son anniversaire, les gens se rassemblent devant les statues et les mémoriaux du Dr Ambedkar pour lui rendre hommage. Les autorités indiennes ont fini par s’y plier et à déclarer, localement, la journée du 14 avril comme fériée. Les écoles et les universités organisent des séminaires, des conférences et des discussions pour informer les jeunes générations sur la vie, les philosophies et les contributions d'Ambedkar. Les processions et rassemblements publics sont très courants dans le cadre des célébrations. On organise chaque année le marathon « Run for Ambdekar ». Des spectacles de danse et de musique traditionnelles illustrant les thèmes de l'égalité et de la justice sociale ajoutent une dimension culturelle aux célébrations. On prononce des discours et organise des débats sur des questions liées à la justice sociale et à la discrimination de caste.

Le Dr Ambdekar n’est pas vraiment dans la droite ligne de l’Inde de Narendra Modi mais son culte n’a cessé de grandir ces dernières années. On célèbre aussi l’anniversaire de sa mort (Mahaparinirvan Diwas), chaque 6 décembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 avril 2024

 
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1908, Inde, égalité, 5 avril Bruno Teissier 1908, Inde, égalité, 5 avril Bruno Teissier

5 avril : la Journée de l’égalité en Inde

Ce Jour de l'égalité, célébré en Inde, correspond à l’anniversaire Jagjivan Ram, un combattant de la liberté et de l’abolition des castes. Il a passé sa vie à la promotion des intouchables ou dalits, dont il était issu.

 

Ce Jour de l'égalité (Samata Diwas, समता दिवस) correspond à l’anniversaire Jagjivan Ram, populairement connu sous le nom de Babuji, qui était un combattant de la liberté et un leader du mouvement dalit (ou « intouchables » ainsi qu’ils étaient appelés autrefois). Il est né le 5 avril 1908 dans une famille de harijans ou dalits.

Jagjivan Ram a été élu député sans interruption de 1936 à sa mort en 1986, sans doute un des records mondiaux en démocratie. Responsable du portefeuille du ministère du Travail, il a été le plus jeune ministre du gouvernement intérimaire dirigé par Jawaharlal Nehru en 1946, avant même l’indépendance de l’Inde. Il le sera à nouveau sous Indira Gandhi, puis ministre de l’agriculture et à ce titre, il dirigea la Révolution verte dans les années 1960 et à nouveau dans les années 1970. En tant que ministre de la Défense pendant la guerre indo-pakistanaise de 1971, a joué un rôle déterminant dans la naissance de la nation bangladaise…

Mais ce qui a été surtout retenu de sa langue carrière politique, c’est son combat de plusieurs décennies contre le système des castes et pour le droit des Dalits. Dès 1928, il rassemblait des dizaines de milliers de manifestants dans ce but. En 1935, il exprima son soutien au sein du Mahasabha hindou pour que les dalits puissent entrer dans les temples et boire l'eau des puits publics. Deux trois qui leur étaient jusque-là refusés. Jagjivan Ram rêvait d'une société hindoue démocratique et sans caste. Il s’est activement impliqué dans le groupe de pression pour l'amélioration des couches les plus faibles de la société. L’intouchabilité a été abolie par la Constitution de 1950, mais les quelque 200 millions d’Indiens qui sont issus de cette couche de la population demeurent encore dans leur très grande majorité  en bas de l’échelle sociale. De nombreux préjugés défavorables subsistent à leur égard. L’égalité espérée par Jagjivan Ram est bien loin d’avoir été atteinte. Cette journée du 5-Avril est là pour le rappeler.

L'anniversaire de Jagjivan Ram (Babu Jagjivan Ram Jayanti) est célébré chaque 5 avril par l’Union indienne, mais ce n’est un jour férié que dans les États indiens de Telangana et d'Andhra Pradesh. En 2008, pour son centenaire, des célébrations nationales appuyées avait été organisées. Narendra Modi lui rend hommage chaque année.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 avril 2024

 
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Fêtes traditionnelles, Inde Bruno Teissier Fêtes traditionnelles, Inde Bruno Teissier

25 mars : c’est Holi, la fête des couleurs en Inde

Visages bariolés, vêtements trempés et couverts de multiples couleurs, une foule joyeuse, une ambiance populaire, depuis hier, c’est Holi, la fête des couleurs en Inde. Durant toute la journée, les participants, généralement habillés de blanc, vont s’asperger de poudres de couleurs…

 

Visages bariolés, vêtements trempés et couverts de multiples couleurs, une foule joyeuse, une ambiance populaire, depuis hier, c’est Holi ( होली ), la fête des couleurs en Inde. Durant toute la journée, les participants, généralement habillés de blanc, vont s’asperger de poudres de couleurs, d’eau parfumée sans omettre de prononcer l’excuse d’usage « Ne soyez pas fâché, c’est Holi ! ». Nul n’est épargné dans ce simulacre de bataille où l’on prend un vrai plaisir à s’affronter, sans tenir compte de l’origine ou de la caste de l’autre et dans la bonne humeur toujours ! On dit que c’est une occasion rêvée pour régler des conflits sans violence, à l’image de ce qui se faisait , par le passé, dans les carnavals en Occident.

Certains accordent à cette coutume un rôle prophylactique, beaucoup de pigments issus de plantes ayant des vertus médicinales, reconnues et prescrites par la médecine ayurvédique. Mais à l’origine, Holi est d’abord une fête qui célébrait la fertilité et une dernière occasion de se détendre avant la période des grands travaux agricoles. La coutume voulait aussi que l’on nettoie les maisons et qu’on les débarrasse de tout parasite. Différentes légendes se rattachent à cette fête.

En Inde, mais aussi au Bangladesh, au Pakistan, au Népal et dans beaucoup de communautés hindoues à l’étranger, notamment au Royaume-Uni, Holi est célébrée moins comme une fête religieuse (pas de rituel sacré à proprement parler) que comme un moment de liesse et de fraternité populaire, toutes castes confondues !

Les prochaines dates : 14 mars 2025, 4 mars 2026, 22 mars 2027, 11 mars 2028…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 mars 2024

 
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1969, Inde, Maharashtra, 31 janvier Bruno Teissier 1969, Inde, Maharashtra, 31 janvier Bruno Teissier

31 janvier : Amartithi, l’anniversaire de la mort d’un gourou

Chaque année, le 31 janvier, plusieurs dizaines de milliers de fidèles de Meher Baba se rassemblent sur son samadhi (tombeau) à Meherabad, un village du centre du Maharashtra, en Inde. Mort en 1969, Meher Baba déclara qu'il était l’Avatar, autrement dit, une incarnation de Dieu lui-même !

 

Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de fidèles de Meher Baba se rassemblent sur son samadhi (tombeau) à Meherabad, un village du centre du Maharashtra, en Inde. D’un simple ashram fondé en 1923, le lieu est devenu un centre de pèlerinage gigantesque pouvant loger jusqu’à 18 000 pèlerins en même temps (c’est gratuit, il suffit de réserver). 

La célébration de ce cinquante-cinquième Amartithi (anniversaire du darshan de l'Avatar Meher Baba) dure deux jours, c'est-à-dire du 30 janvier à midi au 1er février à midi. Le point culminant des célébrations se situe à midi, ce 31 janvier 2024. C’est à ce moment-là précisément que selon ses adeptes  « L'Avatar Meher Baba a laissé tomber son corps physique le 31 janvier à midi à Meherazad pour vivre éternellement dans le cœur de tous ses amants. »  Le gourou est mort le 31 janvier 1969, mais son esprit a survécu pour ses nombreux adeptes. Pendant ces deux jours, trois prières écrites par Meher Baba, la prière du Maître, la prière du Repentir et la prière pour les baba-lovers (c’est ainsi qu’on nomme ses adeptes) sont récitées matin et soir sur son tombeau.

Meher Baba (Merwan Sheriar Irani de son vrai nom) est né en 1894 à Pune (Maharashtra) dans une famille de parsis (zoroastriens). De 1925 jusqu'à la fin de sa vie, Meher Baba a maintenu le silence, et n’a communiqué que par le moyen d'un tableau alphabétique ou par gestes. Sa vie a été une alternance de retraites spirituelles et de voyages pour répandre la bonne parole, notamment en Amérique du Nord et en Europe, où il a conduit des œuvres charitables et lutté contre l’usage des drogues. Son allure de sage et de mystique indien a eu beaucoup de succès à Hollywood, lui a permis de rencontrer des personnalités les plus diverses.

Le 10 février 1954, Meher Baba déclara qu'il était l’Avatar, autrement dit, une incarnation de Dieu lui-même ! Et ne s’exprima  plus que par des signes, ce qui ne l’empêcha pas de voyager à nouveau en Australie et en Amérique, il fut notamment reçu à New York. N’ayant peur de rien, Baba déclarait qu'à d'autres époques l'Avatar avait été connu sous les noms de Zoroastre, Râm, Krishna, Bouddha, Jésus et, dernièrement, Mahomet. Il était donc le dernier de cette prestigieuse liste de messies. Meher Baba n’a pas créé de religion très structurée, ce qui explique pourquoi il n’a pas été attaqué par les religions concurrentes. Il n’en a pas moins quelques dizaines de milliers d’adeptes, les baba-lovers, répartis un peu partout dans le monde, sans forcément de liens les uns avec les autres si ce n’est lors des pèlerinages, comme c’est le cas aujourd’hui. Meherabad, dans le district d'Ahmednagar, est ainsi devenu un centre international de pèlerinage, en particulier chaque 31 janvier, mais aussi le 25 février pour son anniversaire et le 10 juillet, date du début de son fameux silence.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 janvier 2024

https://www.mehercenter.org/

 
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1948, Inde, 30 janvier, martyrs Bruno Teissier 1948, Inde, 30 janvier, martyrs Bruno Teissier

30 janvier : la journée des martyrs en Inde, en hommage à Gandhi

Cette célébration très ambiguë commémore la mort du Mahatma Gandhi, assassiné le 30 janvier 1948 par un extrémiste hindouiste Nathuram Godse, car les autorités indiennes actuelles ont bien oublié son enseignement.

 

Voilà une célébration très ambiguë qui commémore la mort du Mahatma Gandhi, assassiné le 30 janvier 1948 par un extrémiste hindouiste, nommé Nathuram Godse. Comme chaque année, pour le Jour des martyrs (Sarvodaya ou Shaheed Diwas, शहीद दिवस) le gouvernement demande à tous les fonctionnaires d’observer deux minutes de silence à 11 heures précise. Et de déclencher une sirène, au début et à la fin, pour avertir le public et l’inciter à faire de même.

La politique du premier ministre Modi est à mille lieues de celle préconisée par Gandhi. C’est au cours d’une prière multiconfessionnelle que le Mahatma Gandhi a été assassiné par Nathuram Godse, un fanatique hindou qui ne supportait pas son discours de tolérance à l’égard des musulmans du pays.

Si Narendra Modi s’est toujours abstenu de soutenir les militants nationalistes qui tentent de réhabiliter la mémoire de N. Godse, (qui fut exécuté en 1949), il ne l’a jamais explicitement condamné !

La politique ultra-hindouiste du dirigeant indien ne l’empêche pas d’utiliser régulièrement la figure de Gandhi et même de son martyre. En septembre 2023, par exemple, Narendra Modi a invité les dirigeants du G20 au Raj Ghat, site où le Mahatma a été incinéré en janvier 1948, au lendemain de son assassinat par un idéologue nationaliste hindou. Imitant Gandhi, Modi s’y était rendu pieds nus. Comme chaque 30 janvier, pour Shaheed Diwas, c’est en ce lieu que se réunissent le président, le vice-président, le Premier ministre, le ministre de la Défense ainsi que les trois chefs des forces indiennes pour déposer la couronne en l'honneur du Mahatma Gandhi.

Le Mahatma Gandhi est aujourd’hui le symbole de la non-violence dans le monde entier. De nombreux dirigeants mondiaux le considèrent comme leur source d’inspiration. La philosophie du Mahatma Gandhi repose sur trois principes : la non-violence, la lutte pour la vérité (satyagraha) et la liberté individuelle et politique (swaraj). On est chaque année un peu plus loin du système politique indien actuel.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 janvier 2024

 
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Inde, Hindouisme Bruno Teissier Inde, Hindouisme Bruno Teissier

25 janvier : Thaipusam, la fête tamoule de la pleine lune

Thaipusam est une fête hindoue célébrée par les Tamouls lors de la pleine lune du mois tamoul de Thai (fin janvier-début février du calendrier grégorien). C'est un événement important dans les communautés tamoules d'Inde, du Sri Lanka, de Malaisie, de Singapour, de Maurice et de certains autres pays. Thaipusam est un jour férié à Maurice.

 

Thaipusam (தைப்பூசம்) est une fête hindoue célébrée par les Tamouls lors de la pleine lune du mois tamoul de Thai (fin janvier-début février du calendrier grégorien). Cette fête est connues sous le nom de Thaipooyam (en tamoul) ou de Thaippooyam (en malayalam). C'est un événement important dans les communautés tamoules d'Inde, du Sri Lanka, de Malaisie, de Singapour, de Maurice et de certains autres pays. Thaipusam est un jour férié à Maurice.

Selon la légende, la fête de Thaipusam commémore l'une des batailles entre les Asura et les Deva. Les Asura et les Deva sont deux classes d'êtres divins dans la mythologie hindoue, ces derniers étant considérés comme plus bienveillants. À un moment donné, les Devas ont été vaincus à plusieurs reprises par les Asura, alors ils se sont approchés de Shiva et lui ont demandé son aide. Shiva accéda à leur demande et créa Skanda, un puissant guerrier qui devint le chef des forces célestes et vainquit le maléfique asura Surapadma.

Thaipusam commémore l'occasion où Parvati, l'épouse de Shiva, a donné à Skanda une lance qu'il a utilisée pour tuer Surapadma. Skanda, également connu sous le nom de Murugan, est vénéré comme le dieu de la guerre dans l'hindouisme. Thaipusam est la célébration de ses victoires. Le rituel central du festival est le Kavadi Attam (« danse du fardeau »). Il symbolise un sacrifice à Murugan en signe de gratitude et en demande d'aide et de protection.

Certains fidèles prient et jeûnent 48 jours précédant la fête. Le jour de la fête, ils se rasent la tête et entreprennent un pèlerinage en portant un fardeau physique nommé kavadi. Il existe différents types de kavadi, le plus simple étant un pot de lait. Mais la plupart des kavadi ressemblent à des dais décorés de fleurs et de plumes de paon. Ils sont portés par les fidèles sur leurs épaules jusqu'au temple.

La fête de Thaipusam à Singapour où vit une importante communauté tamoule (photo : William Cho) 

 
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1971, Inde, marine, 4 décembre Bruno Teissier 1971, Inde, marine, 4 décembre Bruno Teissier

4 décembre : l’Inde célèbre ses forces navales

La Journée de la marine, en Inde, rappelle la première victoire navale d’importance. L’Inde qui aidait le Bangladesh à se libérer de la tutelle du Pakistan occidental. Elle avait lancé une attaque navale, victorieuse, sur le port de Karachi, quartier général des forces navales du Pakistan, le 4 décembre 1971.

 

Beaucoup de pays fêtent leur marine le jour anniversaire de leur fondation, ce n’est pas de cas de l’Inde où la Journée de la marine (Navy Day, भारतीय नौसेना दिवस), chaque 4 décembre, rappelle la première victoire navale d’importance. C’était pendant la deuxième guerre contre le Pakistan. L’Inde qui aidait le Bangladesh à se libérer de la tutelle de son voisin occidental, avait lancé une attaque navale sur le port de Karachi, quartier général des forces navales du Pakistan. L’opération baptisée “ Trident ” permit, le 4 décembre 1971, de détruire quatre navires pakistanais et de neutraliser la principale base navale de l’ennemi.

Cette victoire navale, n’était pas vraiment la première. Une décennie plus tôt, l’opération Vijay, le 19 décembre 1961, avait permis à l’Inde de prendre la ville de Goa, mais les Portugais s’étant à peine défendu, la victoire n’était pas aussi glorieuse que celle que l’Inde remportera sur son voisin en 1971.

La journée de la marine a été célébrée pour la première fois en 1944, le 21 octobre, date d’une victoire anglaise sans pareille. Elle a ensuite été déplacée au 1er décembre, puis en 1972, au 4 décembre. Il était difficile de faire référence à une fondation, car l’Inde a hérité des forces navales qu’ont bien voulu leur laisser les Anglais après 1947. Autrement dit, juste quelques navires pour surveiller ses côtes. Trois quarts de siècle plus tard, elle dispose d’une des dix flottes les plus importantes du monde ( la 7e, 6e voire 5e selon les critères et les années de référence, en concurence avec celles de la France et du Royaume uni).

D’ordinaire, les célébrations ont lieu à Visakhapatnam, le grand port du golfe du Bengale. Mais cette année, la Journée de la marine indienne est célébrée au fort de Sindhudurg qui a été construit sur le littoral de la mer d’Aden, au sud de Bombay, par l’empereur marathe Chhatrapati Shivaji Maharaj en 1660. L'événement est animé par l'amiral R Hari Kumar, chef d'état-major de la marine. Il verra la participation de 20 navires de guerre ainsi que de 40 avions, dont le MiG 29K et le LCA Navy. Le Premier ministre Narendra Modi assiste à la cérémonie du fort de Sindhudurg aux côtés du ministre en chef du Eknath Shinde et d'autres dignitaires. Après l'événement, N. Modi dévoilera la statue de Chhatrapati Shivaji Maharaj au fort de Rajkot, à Medha, Malvan.

La branche navale des forces armées indiennes a été fondée en 1612 par la Compagnie des Indes orientales et sera rebaptisée "Marine indienne" le 26 janvier 1950, deux ans et demi après l'indépendance. Il était difficile de célébrer l’origine britannique des forces navales indiennes. D’autant qu’en Inde, c’est Chhatrapati Shivaji Maharaj, l’empereur marathe du XVIIe siècle, qui est considéré comme le « père de la marine indienne ». Conscient très tôt de l’importance d’une présence maritime, il est connu pour avoir établi une solide force navale afin d’asseoir son empire marathe et résister aux menaces extérieures, notamment celle des Hollandais, des Portugais et des Britanniques. Son objectif était aussi de protéger la côte de Konkan (autour de Bombay) de la piraterie. Mais la continuité avec cette flotte marathe du XVIIe siècle et la marine actuelle est difficile à établir.

Le 4 décembre n’est pas un jour férié en Inde, mais une commémoration officielle. Les cérémonies, outre des dépôts de gerbes aux monuments aux morts, comprennent un spectacle de musique navale, une danse animée de cornemuse présentée par les cadets du SCC… Les festivités se terminent par un spectacle laser éblouissant au fort historique de Sindhudurg. Durant la journée, dans les ports militaires du pays des navires de guerre sont proposés à la visite exceptionellement.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 décembre 2023

 

Spectacle en mer au large de Visakhapatnam

Visite de navire de guerre

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1949, Inde, constitution, 26 novembre Bruno Teissier 1949, Inde, constitution, 26 novembre Bruno Teissier

26 novembre : les Indiens fêtent leur constitution et celui qui l’a inspiré

Le 26 novembre est l’anniversaire de l’adoption, en 1949, de la constitution de la république de l'Inde, par l’Assemblée constituante. Mais ce texte que le Premier ministre Modi qualifie régulièrement de « livre sacré de l’Inde » est très régulièrement amendé pour l’adapter à une politique qui s’écarte de plus en plus de l’esprit de la constitution inspirée, à l’époque, par le Dr Ambedkar.

 

Le 26 novembre a longtemps été célébré comme la Journée nationale du droit, car c’est l’anniversaire de l’adoption de la constitution de la république de l'Inde, le 26 novembre 1949, par l’Assemblée constituante. Elle entrera en vigueur trois mois plus tard, le 26 janvier 1950.

Il a fallu plus de deux ans après l’indépendance, obtenue le 15 août 1947, pour doter le pays d’une constitution qui se voulait un modèle. C’est d’ailleurs la plus longue de toutes les constitutions en vigueur dans le monde. L'original a été rédigé en anglais et, après son adoption, la traduction en hindi a également été réalisée par le Dr Bhimrao Ramji Ambedkar qui est aussi son principal inspirateur.

En 2015, année du 125e anniversaire d’Ambedkar, le gouvernement indien a déclaré que le 26 novembre serait désormais Jour de la Constitution (Samvidhāna Divasa,  संविधान दिवस). La même année, Narendra Modi posait la première pierre, à Bombay, de la Statue de l'Égalité, également connue sous le nom de Mémorial du Dr Ambedkar qui devrait être dans quelques mois, la troisième statue la plus haute du monde. Rien n’est trop grand, selon le Premier ministre indien, pour célébrer celui qui a supervisé la rédaction de ce qu’il qualifie régulièrement de « livre sacré de l’Inde ». Ce qui n’empêche pas le gouvernement de l’amender très régulièrement, environ deux fois par an, pour l’adapter à une politique qui s’écarte de plus en plus de l’esprit de la constitution.

La constitution a été conçue par Ambedkar comme une protection pour les plus faibles, les dalits, les femmes, les minorités... Elle est censé offrir une garantie juridique d’égalité à tous les Indiens. Ce que contredit par exemple le Citizenship Amendment Bill que Modi a fait voter en 2019 et qui défavorise juridiquement les musulmans. Le coup de force opéré, également en 2019, pour révoquer l’autonomie du Cachemire, région à 80 % musulmane, est en contradiction avec le texte fondamental de l’Union indienne. L’original de la constitution repose dans une vitrine inaccessible au public. La consitution est d’autant plus sacralisée que son esprit est régulièrement détourné par un gouvernement d’extrême droite, inspiré par des extrémistes hindous, qui cherche à imposer l’idéologie de l’« hindutva » (« hindouité »), à l’ensemble de l’Union indienne. Le régime autoritaire et ethnique qui est en train de s’imposer en Inde, depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi, est hélas en complète contradiction avec la constitution que les Indiens sont invités à célébrer chaque 26 novembre.

Ce n'est pas un jour férié, mais c'est une célébration largement répandue dans tout le pays. Il est notamment demandé aux universités de sensibiliser les étudiants au Jour de la Constitution et de les encourager à participer aux événements organisés dans le cadre de celui-ci. Une partie importante de la célébration consiste à lire le préambule de la Constitution et à réaffirmer l'engagement à défendre son esprit. Les collèges et universités organisent d'autres activités, notamment des conférences et des webinaires sur les valeurs constitutionnelles et les principes fondamentaux de la Constitution indienne. Tout espoir n’est donc pas perdu dans ce pays qui prétend être la plus grande démocratie du monde.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 novembre 2023

 

Le Premier ministre, Narendra Modi, dévoilant une plaque pour marquer la pose de la première pierre du mémorial du Dr Ambedkar, à Indu Mills Compound, Bombay, en 2015.

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1675, Inde, Pendjab, 24 novembre Bruno Teissier 1675, Inde, Pendjab, 24 novembre Bruno Teissier

24 novembre : les sikhs pleurent leur neuvième gourou

Guru Tegh Bahadur vivait en Inde au XVIIe siècle, il est vénéré par les sikhs comme l’un des dix gourous fondateurs de leur religion. C’est lui qui a fondé la ville d’Anandpur Sahib, au Pendjab, l’une des villes les plus sacrée du sikhisme. Mais, c’est surtout son martyre qui a marqué la mémoire.

 

Guru Tegh Bahadur (ਗੁਰੂ ਤੇਗ਼ ਬਹਾਦੁਰ) vivait en Inde au XVIIe siècle, il est vénéré par les sikhs sous le nom de Srisht-di-Chadar (protecteur de l'humanité). C’est lui qui a fondé la ville d’Anandpur Sahib, située aujourd’hui au Pendjab, qui est l’une des villes les plus sacrée du sikhisme. Mais, c’est surtout son martyre qui a marqué la mémoire.

En mai 1675, Guru Tegh Bahadur fut approché par des pandits (sages) hindous du Cachemire, sollicitant l'intercession du gourou contre les conversions des hindous à l'islam imposées par les dirigeants moghols de l’Inde. Il encourage les pandits à résister à ces conversions forcées. Lui-même refuse de se convertir à l'islam. Pour cela il est convoqué à Delhi chez l’empereur Aurangzeb furieux. Lui et ses fidèles sont torturés. Guru Teg Bahadur Ji est condamné à mort. Il a été publiquement exécuté par décapitation. Les sikhs ont retenu la date du 24 novembre 1675 pour cette exécution, même si les historiens avancent la date du 11 novembre. Avant se se rendre chez l’empereur, il avait pris soin de désigner son fils, fils, Gobind Rai, Guru, comme son successeur. Ce dernier est le dixième et dernier des dix gourous fondateurs du sikhisme.

Chaque 24 novembre, les sikhs vénèrent un sage qui s’est sacrifié pour la liberté religieuse. Devant tant de résistance, Aurangzeb  renoncera à ses projets de conversion de masse à un  islam radical. À chaque date anniversaire, les sikhs commémorent Le martyre de Guru Tegh Bahadur (गुरु तेग बहादुर पुण्यतिथि). Ce jour-là, un grand nombre de fidèles se rassemblent pour des processions en hommage au Guru. Des kirtans (chants religieux) sont chantés dans les gurudwaras (temples sikhs)  par les fidèles.

À la mémoire de Guru Tegh Bahadur, un gurdwara nommé Sis Ganj Sahib a été construit sur le site de son martyre : Chandni Chowk à Delhi. Lors du défilé de la fête de la République, le régiment sikh de l'armée indienne salue le Sis Ganj Gurudwara avant de saluer le président de l'Inde. Un autre gurdwara, Raqab Ganj Sahib à Delhi a été construit sur le site de la maison de Lakhi Shah Vanjara, le disciple qui avait brûlé sa maison pour incinérer le corps du gourou. Ces temples sont d’importants lieux de pèlerinage, en particulier chaque 24 novembre. depuis 1979, c'est le seul cas de salut à deux reprises lors du défilé de la Fête de la République par un régiment de l'armée indienne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 novembre 2023

 
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Fête des lumières, Inde, Hindouisme Bruno Teissier Fête des lumières, Inde, Hindouisme Bruno Teissier

12 novembre : Diwali, la fête indienne des lumières

Ambiance joyeuse et fébrile pour la préparation de Diwali qui débute aujourd’hui. Également appelée Deepavali, c’est la fête religieuse la plus importante de l’année. Elle marque le retour du dieu Rama dans la ville d’Ayodhya et ainsi la victoire de la lumière sur les ténèbres.

 

Ambiance joyeuse et fébrile pour la préparation de Diwali (दीपावली ou दिवाली ) qui débute aujourd’hui. Également appelée Deepavali, c’est la fête religieuse la plus importante de l’année. Elle marque le retour du dieu Rama dans la ville d’Ayodhya et ainsi la victoire de la lumière sur les ténèbres.

Durant cette célébration de 5 jours, les hindous du monde entier mais aussi les sikhs et les jaïns vont s’en donner à cœur joie : achat de vaisselle neuve, renouvellement de la garde-robe, nettoyage de la maison de fond en comble mais aussi achat de pétards, de feux d’artifice et de toutes sortes de petits cadeaux qui seront remis aux proches ou aux collègues de travail. C’est le troisième jour, dit de la nuit sans lune, que la fête des lumières prend tout son sens. Les femmes, vêtues de leur plus beau sari, déposent des milliers de petites chandelles, sur le sol, aux fenêtres, sur les balcons.

​​Diwali marque le début de la nouvelle année en Inde du Nord : demain on entre dans la 2079e année de l’ère Samvat.

Si la fête des lumières se célèbre dans toutes les villes de l’Inde, les festivités sont particulièrement spectaculaires à Bombay, où la ville entière est illuminée. De superbes feux d’artifice sont lancés depuis différents endroits de la ville, comme la plage de Juhu, le parc Shivaji ou le quartier de Nariman Point.

Mais Diwali est une fête mondialisée qui se fête aussi à Londres, Johannesburg ou New York à l’île Maurice et même à Paris, dans les salons de l'Hôtel de Ville.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 novembre 2023

 
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1949, Inde, Langues, 14 septembre Bruno Teissier 1949, Inde, Langues, 14 septembre Bruno Teissier

14 septembre : l'Inde célèbre sa principale langue nationale

Le Jour de l’hindi est observée chaque 14 septembre par l’Union indienne, en particulier dans les États hindi de l'Inde. Il célébre l'adoption de l'hindi comme l'une des deux langues officielles de l'Inde, avec l’anglais

 

 

Le Jour de l’hindi (हिन्दी दिवस ; Hindī Diwas ) est observé chaque 14 septembre par l’Union indienne, en particulier dans les États hindis de l'Inde. Il célèbre l'adoption, le 14 septembre 1949, de l'hindi (écrite en devanagari) comme l'une des deux langues officielles de l'Inde, avec l’anglais. La constitution de 1950 prévoyait même qu’au bout de 15 ans, l’hindi deviendrait la seule langue officielle. En fait, il n’en a rien été, l’anglais reste utilisé de manière officielle comme langue de communication notamment dans les États du Sud où tout le monde ne parle pas le hindi, tant s’en faut. En réalité, la constitution donne aussi un rôle officiel à vingt autres langues qui constituent les langues officielles des différents États. D’ailleurs, une bonne partie d’entre elles n’ont aucune parenté linguistique avec le hindi. Dans le Sud, comme dans les petits États du Nord-Est, on est généralement peu enclin à célébrer la domination du hindi. C’est dans ces régions qu’on s’est battu pour conserver à l’anglais un statut équivalent.

L’hindi est la langue maternelle de 40% des Indiens environ. Dans son usage courant, elle est souvent mêlée à de l’anglais pour former un sabir baptisé hinglish. Métissée d’arabe et de persan, elle devient l’ourdou dans la bouche des musulmans.

Les écoles et collèges de la majeure partie du pays organisent chaque 14 septembre des programmes littéraires et culturels, des concours de poésie en hindi auxquels les étudiants participent. C’est Jawaharlal Nehru, le tout premier Premier ministre du pays, qui avait décidé en 1953 de célébrer la journée du hindi chaque 14 septembre.

Le hindi est la quatrième langue la plus parlée au monde après l’anglais, l’espagnol et le mandarin. Chaque année pour l’Hindi Diwas, lors d’une cérémonie à Delhi, le président de l'Inde remet les prix Rajbhasha à des personnes ayant contribué au rayonnement de cette langue.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 septembre 2023

 
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Hindouisme, Nouvel an, Inde, Népal Bruno Teissier Hindouisme, Nouvel an, Inde, Népal Bruno Teissier

6 septembre : les hindous célèbrent Krishna et leur Nouvel An

Le Janamashtami ou Krishna Jayanti est l'anniversaire de naissance de Krishna, l'avatar de Vishnu dans l'hindouisme. C’est l’une des plus grandes fêtes religieuses du monde, le nombre de personnes concernées approchant du milliard.

 

Le Janamashtami ou Krishna Jayanti (कृष्णजन्माष्टमी, en sanskrit) est l'anniversaire de naissance de Krishna, l'avatar de Vishnu dans l'hindouisme. Krishna Janamashtami est célébré le huitième jour de la lune à moitié sombre du mois hindou de Sravana soit, selon les années, en juillet, en août ou début septembre comme en 2023. En Inde et au Bangladesh, c’est un jour férié, au Népal, une simple fête religieuse.

C’’est l’une des plus grandes fêtes religieuses au monde, car elle est célébrée par quelque neuf cent trente millions de personnes. Pour les fidèles, c'est Noël et le Nouvel An à la fois, un jour de profond renouveau spirituel et de célébration qui met un terme à l’année et en commence une nouvelle.

Les hindous célèbrent l'anniversaire de Krishna en jeûnant et en veillant jusqu'à minuit, moment précis de l'anniversaire de l'apparition de Krishna. à minuit, les prêtres écartent les rideaux pour révéler la divinité de Krishna fraîchement habillée sur un autel décoré et coloré. L’excitation monte et un kirtan (chant) entraînant s’ensuit. On danse et on s’échange des cadeaux.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 septembre 2023

 

Le temple de Krishna Mandir sur la place Patan Durbar, à Katmandou, où se déroulent de grandes cérémonies, au moment de Krishna Janamashtami.

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1888, Inde, Enseignants, 5 octobre Bruno Teissier 1888, Inde, Enseignants, 5 octobre Bruno Teissier

5 septembre : les Indiens célèbrent leurs enseignants

Le philosophe Sarvepalli Radhakrishnan aurait aujourd’hui 135 ans. Il croyait en l'éducation comme vertu fondamentale pour l'homme et la société. C’est son anniversaire qui a été choisi en Inde pour fêter les professeurs et réfléchir à la politique éducative du pays, laquelle n’est pas à la hauteur des enjeux dans tous les États de la fédération.

 

Le philosophe Sarvepalli Radhakrishnan aurait aujourd’hui 135 ans. Il croyait en l'éducation comme vertu fondamentale pour l'homme et la société. C’est son anniversaire qui a été choisi en Inde pour fêter les professeurs et réfléchir à la politique éducative du pays, laquelle n’est pas à la hauteur des enjeux dans tous les États de la fédération. Radhakrishnan avait été le premier Indien à être nommé professeur à Oxford. Plus tard, il a été recteur de l’université de Delhi, puis président de la République. En son honneur, l’Inde célèbre les enseignants chaque 5 septembre.

Lorsque Radhakrishnan a été élu président en 1962, ses étudiants lui ont demandé de l'autoriser à célébrer son anniversaire. Radhakrishnan a suggéré qu'ils célèbrent plutôt le 5 septembre comme la Journée des enseignants (शिक्षक दिवस). Il était convaincu que les enseignants devraient être les meilleurs esprits de l'Inde.

La Journée des enseignants n'est pas un jour de congé dans les écoles indiennes. Les enfants viennent à l'école comme d'habitude, mais les cours sont remplacés par diverses activités festives. Dans certaines écoles, les élèves remplacent les enseignants le temps d’une journée.

À l’échelle internationale, c’est le 5 octobre que l’on célèbre les enseignants.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 septembre 2023

 
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Inde, chrétiens, Vies de saint, 3 juillet Bruno Teissier Inde, chrétiens, Vies de saint, 3 juillet Bruno Teissier

3 juillet : le culte de saint Thomas en Inde

C’est dans un des Évangiles apocryphes qu’il est dit que Thomas serait allé évangéliser les Indes entre 42 et 72, année de son martyre, après un long périple en Syrie, en Mésopotamie puis en Perse. De fait, les chrétiens orientaux se disent « fils de saint Thomas ». On le fête le 3 juillet.

 

Les catholiques célèbrent saint Thomas. L’apôtre est particulièrement fêté en Syrie et en Inde.

C’est à Chennai (ex-Madras), dans le sanctuaire marial de Notre-Dame de l’Espérance, édifié en 1523 par les Portugais, qu’est fêté aujourd’hui saint Thomas, sur le lieu même de son martyre. Mais on célèbre aussi le saint apôtre dans une autre église de Chennai, la basilique Saint-Thomas, qui abrite dans une crypte, sous l’autel principal, le tombeau du saint et une partie de ses reliques. Une partie seulement car l’essentiel des reliques aurait été transporté à Édesse (Actuelle Ourfa), en Turquie, au IIIe siècle.

C’est dans un des Évangiles apocryphes qu’il est dit que Thomas, appelé Didyme (jumeau), serait allé évangéliser les Indes entre 42 et 72, année de son martyre, après un long périple en Syrie, en Mésopotamie puis en Perse. De fait, les chrétiens du Proche-Orient (Syrie, Irak, Turquie et Iran), aussi bien que ceux de l’Inde, se disent « fils de saint Thomas ». Il est fêté le 3 juillet.

Les chrétiens ne représentent que 2,3% de la population indienne, soit environ 30 millions de fidèles (dont la moitié de catholiques), essentiellement dans le sud du pays. L’Église catholique en Inde est souvent prise pour cible par des fondamentalistes hindous qui l’accusent de déstabiliser le système des castes en attirant à elle les dalits (les hors-castes ou intouchables).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 juillet 2023

 

Église catholique dans la région des Backwaters au Kerala, Inde

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1975, Inde, fête régionale, 16 mai Bruno Teissier 1975, Inde, fête régionale, 16 mai Bruno Teissier

16 mai : la fête nationale du Sikkim

Le deuxième plus petit État de l’Inde, après Goa, célèbre l’anniversaire de son intégration dans l’Union, en 1975.

 

Le Sikkim est un petit pays coincé entre le Bhoutan et Népal. Pour échapper à la menace de ce dernier, il était devenu un protectorat britannique au début du XIXe siècle, puis de l’Union indienne dans les années 1950. Dans les années 1970, la dynastie régnante (les Chogyals) était devenue si impopulaire que le premier ministre organisa un référendum qui se prononça, à 97%, pour une adhésion à l’Union indienne. En avril, l'armée indienne prend le contrôle de la capitale du Sikkim et encercle le palais royal. À la suite d'un référendum, la monarchie est abolie. Le 15 mai 1975, le président de l'Inde, Fakhruddin Ali Ahmed, a signé un amendement constitutionnel et, un jour plus tard, le Sikkim est devenu le 22e État de l'Union indienne. C’est le deuxième plus petit État de l’Inde, après Goa.

C’est cet anniversaire qui est célébré chaque année par la Journée de l'État du Sikkim (सिक्किम राज्य दिवस), un jour férié assorti d’une série d’événements, notamment un grand défilé digne d’un carnaval, dans la capitale, Gangtok.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 mai 2023

 
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1919, Inde, marine, mer Bruno Teissier 1919, Inde, marine, mer Bruno Teissier

5 avril : la journée nationale de la mer en Inde

L’Inde qui n’a jamais été une puissance maritime, au cours de sa longue histoire, ambitionne aujourd’hui de le devenir à partir de son immense littoral de plus de 7500 km. Cette journée nationale maritime commémore le voyage du premier navire commercial indien ayant mis les voiles de Bombay à Londres. C’était en 1919, un 5 avril.

 

C’est sa marine civile que l’Union indienne célèbre aujourd’hui pour la 60e fois. Le National Maritime Day commémore le voyage inaugural du premier navire commercial indien de Bombay à Londres. C’était en 1919, un 5 avril que le SS Loyalty, de Scindia Steam Navigation Company Ltd, a mis les voiles. C'était la première compagnie maritime à grande échelle entièrement détenue par des Indiens. Ce fut un moment historique pour navigation indienne car à cette époque les routes maritimes étaient sous le contrôle des Britanniques.

À l’époque Raj britannique, la marine indienne a été dissoute et remplacée par la Royal Navy britannique. Cependant, les constructeurs navals indiens ont continué à construire des navires pour la Royal Navy comme le HMS Hindostan , le HMS Ceylon , le HMS Asia , le HMS Cornwallis et le HMS Minden . Entre 1736 et 1821, le chantier naval de Bombay a produit 159 navires de plus de 100 tonnes, dont 15 navires de plus de 1 000 tonnes.

C’est en 1964 que cette Journée nationale maritime a été instaurée, en souvenir notamment de Shivaji, le fondateur de l'Empire maratha, qui avait entretenu une marine sous la direction de Kanhoji Angre, luttant avec succès contre les intérêts navals portugais, hollandais et britanniques sur la côte indienne, tout en empêchant l'Empire moghol de commercer avec l'Europe. Cela dit, excepté le très ancien Empire cholas, qui reliait au XIe siècle l’Inde du Sud à l’Asie du Sud-Est jusqu’à l’Indonésie, l’Inde n’a jamais été au cours de son histoire une puissance maritime. L’Inde possède un immense littoral de 7517 km et aujourd’hui, la 16e plus grande industrie maritime, il y a 12 ports majeurs et quelque 200 ports de moindre importance. Aujourd’hui, le gouvernement nationaliste de Narendra Modi, commence à comprendre que dans le cadre géopolitique de l’Indo-Pacifique, développer la puissance navale indienne est plus pertinent que jamais.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 avril 2023

 
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Inde, Iran, zoroastrisme Bruno Teissier Inde, Iran, zoroastrisme Bruno Teissier

26 mars : c'est l'anniversaire de Zarathoustra

Pour les zoroastriens d’Iran, c'est l'anniversaire du prophète Zoroastre (appelé aussi Zarathoustra). La date est précise mais on ignore à quelle époque il vivait !

 

Pour les zoroastriens d’Iran, c'est l'anniversaire du prophète Zoroastre (appelé aussi Zarathoustra). La date est précise : le 6 Farvardin (soit le 26 ou le 25 mars), mais on ignore à quelle époque il vivait ! On pense que c'était il y a au moins 3000 ans, peut-être 3500 ans… Certains avant une année précise : 1768 avant J.-C. mais qui n’est nullement attestée.

Quelque 200 000 zoroastriens le vénèrent à travers le monde, principalement en Inde, mais aussi en Iran, pays d'origine de cette religion.  Avant l’arrivée de l’islam, l’Iran était un pays où le culte zoroastrien dominait. D’où d’importantes résurgences de ce culte dans ce pays.

En Iran ou ailleurs, aujourd’hui, les membres de la communauté zoroastrienne portent de nouveaux vêtements et la maison est nettoyée un peu comme le jour du Nowrūz, le nouvel an iranien, le 21 mars dernier. Les fidèles se rassemblent dans les temples traditionnels du Feu pour faire une prière avant de célébrer l'anniversaire du fondateur de leur religion par un bon repas.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 mars 2023

 
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1912, Inde, Maharashtra, Langues, 27 février Bruno Teissier 1912, Inde, Maharashtra, Langues, 27 février Bruno Teissier

27 février : la journée de la langue marathi

L’État indien du Maharashtra chercher à promouvoir sa langue officielle, le marathi, très peu connue en dépit de ses quelque 100 millions de locuteurs.

 

Le marathi est la troisième ou quatrième langue de l’Inde, sans doute la quinzième mondiale. Mais en dépit de quelque 100 millions de locuteurs, elle demeure très peu connue, d’où le souci des autorités de l’État du Maharashtra, dont c’est la langue officielle, de la promouvoir lors d’une célébration annuelle. Celle-ci a lieu chaque 27 février, c’est la Journée de la langue marathi ou Marathi Bhasha Divas (मराठी भाषा दिवस)

La date retenue est celle de l’anniversaire d’un écrivain Vishnu Vāman Shirwādkar (1912-1999), connu sous le nom de Kusumagraj et qui l’a particulièrement illustré à travers ses poèmes, romans, pièces de théâtres, essais… L'une de ses œuvres les plus connues est Vishaka, un recueil de poèmes publié en 1942 qui a inspiré le mouvement indépendantiste indien. Il est aujourd'hui considéré comme un chef-d'œuvre de la littérature indienne. C’est juste après sa disparition que le gouvernement du Maharashtra a décidé de créer cette journée, sous le nom de Marathi Rajbhasha Gaurav Din ("मराठी राजभाषा अधिनियम), la Journée de la fierté de la langue marathi.

Samedi dernier, le ministre en chef du Maharashtra, Uddhav Thackeray, a adressé ses meilleurs vœux aux habitants de l'État et les a exhortés à accroître l'utilisation du marathi dans leur vie quotidienne, car la langue nationale de l’État est en concurrence avec l’hindi qui fait de plus en plus office de lingea  Franca de l’Union indienne, mais aussi de l’anglais, lui aussi indispensable à un certain niveau. À Bombay, principale métropole de l’État, le marathi  cohabite également avec une dizaine d’autres langues.

La célébration du 27 février comprend également un discours prononcé par le gouverneur de l'État (représentant honorifique du président de l’Inde). En 2019, le discours du gouverneur n'a pas été traduit en marathi, le ministre en chef de l’époque, Devendra Fadnavis, avait dû s’excuser pour cette gaffe, qualifiée de problème grave à la Chambre.

La langue marathi est la langue officielle de l'État indien du Maharashtra depuis 1964 et est également parlée dans d'autres régions de l'Inde, notamment Goa, au Karnataka et au Madhya Pradesh. C'est l'une des langues les plus anciennes et les plus parlées du pays et possède une riche histoire littéraire remontant au XIIIe siècle. La littérature marathi est une riche mosaïque de poésie, de théâtre et de prose et a joué un rôle important dans la formation de l'identité culturelle du Maharashtra.

Au moment de l’indépendance, une État bilingue marathi-gujarati avec Bombay pour capitale, avait été fondé. Mais, un mouvement nationaliste marathe s’est levé pour réclamer un État fondé sur la seule la guerre marathi.  Le 1er mai 1960, l'État de Bombay a été dissous et divisé sur des bases linguistiques. La seule frustration aujourd’hui, c’est que la partie occidentale du Karnataka, de langue marathi, chape au nouvel État créé, le Maharashtra.

En 2016, deux prix spéciaux ont été institués par le gouvernement pour les personnes prenant des initiatives pour promouvoir la littérature marathi. Ce lundi 27 février 2023, un récital de chansons marathi a été organisé au Chembur Mahila Samaj Hall. Le groupe musical Megh Malhar de Jyoti More interpréte un programme de chansons marathi à partir de 17 heures.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 février 2023

 

Kusumagraj, l’écrivain né un 27 février

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Fête agraire, Inde Bruno Teissier Fête agraire, Inde Bruno Teissier

15 janvier : c'est Pongal, la fête indienne des moissons

Particulièrement célébrée par les Tamouls, au sud de l’Inde et en diaspora, ainsi que par les Kéralais, la fête hindoue de Pongal est connue ailleurs en Asie sous d’autres noms…

 

Avant cette fête hindoue qui dure quatre jours, les extérieurs des maisons ont été repeints et décorés de kolams (en Inde du sud particulièrement), ces motifs géométriques dessinés à même le sol avec de la poudre de riz, enfin offrandes faites à Indra, roi des dieux et divinité des nuages et de la pluie. Demain, on cuisinera le sakkarai pongal à base de riz nouveau, de canne à sucre et de curcuma. Ce plat sucré a donné son nom à la fête, ponga (பொங்கல் ) signifiant « bouillir » (comme l’est le riz) en tamoul.

Vendredi sera entièrement dédié au bétail et aux animaux en général. Les vaches seront spécialement à l’honneur. Elles seront minutieusement lavées, puis décorées de fleurs et de guirlandes, puis nourries. Dans certaines régions, les jeunes filles donnent aux oiseaux des petites boules de riz colorées. Enfin, la tradition veut que l’on organise des courses de taureaux, voire des combats. Le dieu Ganesh et sa mère Parvati sont honorés ce même jour. Enfin, samedi, dernier jour de cette fête, sera l’occasion pour les plus jeunes de rendre hommage à leurs ainés qui les remercient, en retour, d’une pièce de monnaie ou d’une somme d’argent symbolique.

Particulièrement célébrée par les Tamouls, au sud de l’Inde et en diaspora, ainsi que par les Kéralais, la fête de Pongal est connue ailleurs sous d’autres noms : Lohri ( ਲੋਹੜੀ) au Penjab (où elle a débuté lundi dernier ) et en Haryana ; Bhogali Bihu dans l’Assam ; Makar Sankranti (मकरसङ्क्रमणम्e) en Uttar Pradesh, au Bihar et au Népal, ou encore Boghi en Andhra Pradesh.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 janvier 2023

 
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