L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
9 mai : la Journée de l'Europe, 80 ans de paix !
Hier, nous avons célébré 80 années de paix en Europe (occidentale). Jamais dans l’histoire, cette région du monde n’avait connu une période de paix aussi longue et on peut espérer que cela se perpétue. La construction européenne engagée il y a 73 ans y est largement pour quelque chose ! Le 9 juin, ne confions pas les clés de notre Europe à des personnes qui n’ont pas conscience de cet héritage et qui soutiennent des fauteurs de guerre !
Hier, nous avons célébré 80 années de paix en Europe (occidentale). Jamais dans l’histoire, cette région du monde n’avait connu une période de paix aussi longue et il faut se mobiliser pour que cela se perpétue. La construction européenne, engagée il y a 73 ans, y est évidemment pour quelque chose. Alors que la Russie ravage impunément l’Ukraine, que des dizaines de milliers d’Arméniens ont dû abandonner leur pays pour fuir la guerre, alors la situation demeure tendue dans les Balkans et qu’au Proche-Orient des descendants d’Européens martyrisent un autre peuple, la Journée de l’Europe se doit d’être fêtée avec conviction comme chaque 9 mai.
Chaque année, le 9 mai, nous célébrons l’anniversaire de la « déclaration Schuman ». Ce jour-là, en 1950, Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères, propose dans un discours historique prononcé à Paris, dans le salon de l’horloge du Quai d’Orsay, une nouvelle forme de coopération politique pour l'Europe, qui rendrait impensable toute guerre entre les nations du continent. Son ambition était de créer une institution européenne qui rassemblerait et gérerait la production de charbon et d'acier. Un traité établissant un tel organisme est signé moins d'un an plus tard. La proposition de Robert Schuman est considérée comme l'acte de naissance de ce qui est aujourd'hui l'Union européenne.
Cette déclaration débouche sur la signature par six États européens - l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas - du traité de Paris, le 18 avril 1951. Ensemble, ils fondent la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), première des institutions européennes qui donnera naissance à ce qu’on appelle à présent l’Union européenne.
Pour célébrer la Journée de l'Europe, les institutions de l'Union européenne ouvrent leurs portes au public dès le début du mois de mai à Bruxelles et Strasbourg. Ce soir, à paris, l'Arc de Triomphe va s'illuminer et se draper de bleu.
Le 9 juin, ne confions pas les clés de notre Europe à des personnes qui n’ont pas conscience de cet héritage et qui soutiennent des fauteurs de guerre !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 mai 2024
24 janvier : l'Uttar Pradesh Day, célébration du plus peuplé des États de l'Inde
La célébration d’un État de l’Inde, en pleine dérive ultra hindouiste marquée par l’intolérance religieuse et l’incitation à la violence.
L' État indien de l’Uttar Pradesh se souvient de sa création le 24 janvier 1950, par le regroupement des provinces d’Agra et d’Oudh. L’Uttar Pradesh Day (उत्तर प्रदेश दिवस) est une célébration récente, c’est une initiative du gouverneur de l’État, Ram Naik, en 2017.
L’Uttar Pradesh, souvent appelé simplement UP, fort de 200 millions d’habitants, est l’État le plus peuplé de l’Inde. En 1836, la majeure partie de ce qui est aujourd'hui l'UP a été regroupée en Provinces du nord-ouest de l'Inde britannique. La région comprenait également les royaumes d'Ajmer et de Jaipur (maintenant au Rajasthan). Suite à l'échec de la rébellion indienne de 1857, les autorités britanniques réorganisent les frontières administratives des régions les plus rebelles, séparant Delhi et Ajmer des provinces du nord-ouest. Le royaume d'Oudh nouvellement annexé, d'autre part, a été incorporé à l'État. En 1902, la région est rebaptisée Provinces-Unies d'Agra et d'Oudh. En 1920, la capitale de la province a été déplacée d'Allahabad à Lucknow, l'actuelle capitale de l'Uttar Pradesh. Ensuite, au cours de la première moitié du XXe siècle, la région a été au cœur du mouvement indépendantiste indien.
Peu de temps après la proclamation de l'indépendance de l'Inde, les Provinces-Unies d'Agra et d'Oudh ont été rebaptisées Uttar Pradesh, qui se traduit par « province du nord ». Le changement de nom est entré en vigueur le 24 janvier 1950, on fête aujourd’hui cet anniversaire. Le dernier changement majeur dans l'Uttar Pradesh s'est produit en 2000, lorsque des districts du nord se sont séparés pour former l'État d’Uttarakhand, jusqu’alors connu sous le nom d'Uttaranchal.
Le Jour de l'Uttar Pradesh (Uttar Pradesh Diwas, ou UP Diwas) est particulier en 2022 car les divers partis politiques se préparent à participer aux élections UP 2022. Le ministre en chef de l'Uttar Pradesh, le très controversé Yogi Adityanath (BJP), un nationaliste et un hindouiste forcené, en profite pour imposer sa vision, affirmant que l'Uttar Pradesh, l’État du lieu de naissance de Maryada Purushottam Prabhu Shri Ram et de Leeladhar Shri Krishna, n’est autre que le cœur de l'Inde, le berceau de la culture indienne. Le gouvernement de l’UP pratique l’intolérance religieuse et l’incitation à la violence. Une journée comme le 24 janvier ne peut qu’exacerber cette dangereuse tendance.
Les élections dans les 403 circonscriptions de l'Assemblée de l'Uttar Pradesh se dérouleront en sept phases à partir du 10 février. Le scrutin dans l'Uttar Pradesh se tiendra les 10, 14, 20, 23, 27 février et les 3 et 7 mars en sept phases. Le dépouillement des votes aura lieu le 10 mars 2022. En 2017, le BJP (l’extrême droite nationaliste) avait remporté 312 sièges, soit une écrasante majorité. Dans le camp adverse, Priyanka Gandhi Vadra et son frère, Rahul Gandhi, espère un sursaut du Parti du Congrès. À la même période, des élections se dérouleront aussi au Pendjab, dans l'Uttarakhand, au Manipur et à Goa.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 janvier 2022
13 avril : la Journée des personnes injustement poursuivies dans la Slovaquie communiste
C’est une journée du souvenir qui commémorer la dissolution des monastères en Tchécoslovaquie communiste et non l’ensemble des victimes du régime instauré en 1948.
La Journée des personnes injustement poursuivies (Deň nespravodlivo stíhaných) est une journée du souvenir qui commémorer la dissolution des monastères en Tchécoslovaquie communiste. En dépit de son appellation officielle, elle ne fait pas référence à l’ensemble des victimes du régime instauré en 1948 qui furent très nombreuses dans toutes les couches de la société et jusque dans les rang du Parti communiste lui-même. Le 13 avril ne concerne que les religieux.
Dans la nuit du 13 au 14 avril 1950, souvent appelée « la nuit barbare », des membres armés de la police d'État et des forces armées ont pris d'assaut 56 monastères dans toute la Slovaquie et ont arrêté tout le monde à l'intérieur. Le but était de dissoudre les monastères et d'interner les moines. Les assauts contre les monastères et les arrestations se sont poursuivis tout au long du mois d’avril 1950, entraînant l’envoi de plus de 2 000 prêtres et moines dans des camps d’internement. La même chose est arrivée à tous les couvents féminins quelques mois plus tard.
La vie religieuse a été rétablie officiellement après l'annonce du parquet général de la République socialiste tchécoslovaque le 29 novembre 1968, qu'il n'y avait aucune base légale permettant de l'interdire. Cependant, sa véritable reprise attendra la révolution dite de velours en 1989, qui a permis la démocratisation de la société et la fin du pouvoir unique du Parti communiste de Tchécoslovaquie.
La Journée des personnes injustement poursuivies est un jour du souvenir officiel, mais il n’est pas férié. Ces marquées par des événements commémoratifs.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
25 février : deux jours de fête au Koweït
La fête nationale du Koweït commémore à la fois la dynastie Al-Sabah et l’indépendance de l’émirat. La veille, on se souvient de la libération du pays, occupé par l’Irak en 1990
Comme le Qatar, le Koweït a choisi de glorifier sa dynastie plutôt que son indépendance obtenue le 19 juin 1961, mettant fin à un protectorat britannique qui durait depuis 1899. La fête nationale du Koweït commémore l’accession au trône d’Abdullah Al-Sabah (1895-1965), le 25 février 1950 (il y a 70 ans cette année) et son décès, le 25 février 1965. Les Al-Sabah règnent sur le pays depuis le XVIIIe siècle. L’émir actuel, Jaber IV âgé de 91 ans, est l’un des 1200 membres de cette famille tentaculaire qui forme, comme dans les autres monarchies du Golfe, une véritable aristocratie. Toutefois, celle-ci doit ici partager le pouvoir avec un parlement élu par les quelques 400 000 citoyens, y compris les femmes, électrices depuis 2005 seulement.
Même si la date ne correspond pas du tout, il est d’usage de fêter en même temps l’indépendance du pays. Le 25 février tombe à une époque plus propice aux festivités de rue que le mois de juin où il fait bien trop chaud, c’est la raison pour laquelle, la fête nationale a été déplacée en 1964. Chaque année, les rues de Koweït sont pavoisées aux couleurs nationales, les enfants chahutent en s’arrosant mutuellement, la fête très joyeuse se poursuit par des pique-niques en famille dans les parcs et se termine par un feu d’artifice.
Ce jour férié est associé à une autre célébration officielle qui a lieu le lendemain, 26 février, la Fête de la libération qui rappelle ce jour de 1991 où les troupes alliées entraient dans la capitale et en chassaient celles de Saddam Hussein qui occupaient l’émirat depuis le 2 août 1990.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 février 2020
21 janvier : Louis XVI et Lénine célébrés le même jour que George Orwell
Dans plusieurs villes de France, quelques poignées de fidèles assistent à une messe à la mémoire de Louis XVI, roi exécuté pour trahison envers son pays. Ce 225e anniversaire est l’occasion pour la ville de Saint-Denis où se trouve la basilique, nécropole royale, de recevoir la visite de quelques personnes des beaux quartiers de la capitale.
Dans plusieurs villes de France, quelques poignées de fidèles assistent à une messe à la mémoire de Louis XVI, roi exécuté en 1793 pour trahison envers son pays. Ce 226e anniversaire est l’occasion pour la ville de Saint-Denis où se trouve la basilique, nécropole royale, de recevoir la visite de quelques personnes des beaux quartiers de la capitale. D'autres célébrations religieuses se déroulent en divers endroits, notamment à la Chapelle expiatoire à Paris, mais aussi, vers 10h, place de la Concorde, lieu de l’exécution du roi. À 12h15, une messe de requiem sera dite à Saint-Germain l’Auxerrois, l’ancienne paroisse des rois de France, en latin bien sûr. Toujours à Paris, le sanctuaire du catholicisme fondamentaliste, l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, donnera elle-aussi sa messe, à 18h30. La province participe aux célébrations. Toulon, ancien fief royal, une messe de requiem est dite à 18h30 en l’église Saint-François-de-Paule, comme chaque année. À Marseille, c’est en la basilique du Sacré-Cœur, avenue du Prado à 19h qu’une messe, dite à la demande de l'Union Royaliste Provençale (Action Française) et du Souvenir Bourbonien. À Poitiers, c’est en l'église Notre-Dame la Grande…
Ce même jour, ce sont d’autres nostalgiques qui commémorent la mort de Lénine en 1924. À Moscou, ils sont encore quelques milliers à se rassembler près de la Place Rouge. Chaque année son mausolée est fleuri. En France, aussi, quelques discrets hommages sont organisés. À Paris, son souvenir s’estompe, la plaque mentionnant le séjour de Lénine a été enlevée récemment de la façade de l’immeuble du 4 rue Marie-Rose, 14e.
En ces temps de contre révolution, nul ne doute que les célébrations du roi qui fut renversé par la Révolution française, l’emporteront sur celles qui rappellent le souvenir du héros de la révolution russe. Le drapeau blanc (ou jaune) contre le drapeau rouge, semble être l’esprit du temps.
Mais, le 21 janvier est aussi l’anniversaire de la mort de George Orwell, en 1950… « Il y a assez de causes réelles de conflits pour ne pas les accroître en encourageant les jeunes gens à se lancer des coups de pied dans les tibias au milieu de rugissements de spectateurs en furie.» écrivait-il.
Cet homme de gauche qui vécu lui aussi un temps à Paris, avait rejeté le communisme après son expérience de la guerre d’Espagne déplorant le sort qui était fait aux militants libertaires du POUM. George Orwell n’a jamais été un idolâtre de Lénine, encore moins bien sûr de Louis XVI.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde