L’Almanach international

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1980, Pologne, 31 août, syndicalisme Bruno Teissier 1980, Pologne, 31 août, syndicalisme Bruno Teissier

31 août : qui se souvient de Solidarnosc ?

C'est l'anniversaire des accords de Gdansk, en 1980. La journée est chômée, connue comme la Journée de solidarité et de liberté (Dzień Solidarności i Wolności), une appellation un peu paradoxale dans un pays dirigé aujourd'hui par un parti d'extrême droite qui ne cultive pas particulièrement la solidarité et encore moins la liberté.

 

C'est l'anniversaire des accords de Gdansk, en 1980. La journée est chômée, connue comme la Journée de solidarité et de liberté (Dzień Solidarności i Wolności), une appellation un peu paradoxale dans un pays dirigé aujourd'hui par un parti d'extrême droite qui ne cultive pas particulièrement la solidarité et encore moins la liberté.

L’anniversaire est totalement désenchanté, le syndicat Solidarnoc, aujourd’hui appuyé sur le parti conservateur, n’est plus que l’ombre de lui-même. Mais, sa création, il y a 43 ans, avait eu un retentissement mondial. Tout avait débuté le 14 août 1980, les ouvriers des chantiers navals de Gdank, port polonais sur la Baltique, se mettaient en grève. Une première dans un pays communiste. Ils protestaient contre la hausse des prix et réclamaient la réintégration de leurs collègues, Anna Walentynowicz et Lech Walesa, limogés par la direction des chantiers. Finalement, le pouvoir devra céder et accepter, le 31 août 1980, la création d’un syndicat qui ne soit pas une émanation du Parti communiste, baptisé Solidarnosc (solidarité) dont Lech Walesa prenait la direction. Le Parti communiste fera machine arrière l’année suivante, mais l’histoire suivait son cours. Dix ans plus tard, Lech Walesa, lui-même, était élu président de la République. Aujourd’hui, son successeur se rend à Gdank pour déposer une gerbe de fleurs devant le monument des victimes du régime communiste. De l’histoire très ancienne pour les jeunes Polonais d’aujourd’hui.

Le 31 août a été déclaré jour férié (mais non chômé) par le Sejm (assemblée) de la République de Pologne le 27 juillet 2005, à l'occasion du 25e anniversaire des Accords de Gdansk , le 31 août 2005. Les principales célébrations ont eu lieu à Gdańsk .

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Illumination du palais présidentiel pour l’occasion (photo Marek Borawski)

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1996, Brésil, syndicalisme Bruno Teissier 1996, Brésil, syndicalisme Bruno Teissier

17 avril : la journée des luttes paysannes

Cette journée internationale commémore l’assassinat, le 17 avril 1996, de 19 paysans brésiliens, membres du Mouvement des sans-terre (MST) qui manifestaient pour réclamer l’accès à la terre. Ils ont été tué par des tueurs à gages à la solde de grand propriétaires terriens. Le président Bolsonaro a approuvé ces exécutions.

 

Cette Journée internationale de lutte pour la terre (Dia Internacional de Luta pela Terra) commémore l’assassinat, le 17 avril 1996, de 19 paysans brésiliens, membres du Mouvement des sans-terre (MST) qui manifestaient pour réclamer l’accès à la terre. Ils ont été tués par des tueurs à gages à la solde de grand propriétaires terriens qui préfèrent louer leur terres à des multinationales pratiquant une monoculture d’exportation, plutôt que de laisser les paysans locaux les exploter pour vivre. Le drame est connu sous le nom de massacre d’Eldorado dos Carajás.

Malheureusement, le contexte politique du Brésil a totalement changé. Jair Bolsonaro, lors de sa campagne électorale, a approuvé le meurtre du 17 avril 1996 ! Aujourd’hui, président, il annonce qu’il va demander à ce que les militants du MST soient désormais assimilés à des terroristes. Cette année, la question sera quelque peu éclipsée par la pandémie qui commence à toucher le Brésil, mais beaucoup de militants, notamment dans les régions où le confinement n’a pas cours, veulent marquer cette journée par des manifestations.

Chaque année, le 17 avril, journée créée en 1996 par la Via Campesina, mouvement fédérant plusieurs dizaines d’organisations paysannes, est l’occasion de dénoncer l’accaparement des terres. Quelque 200 millions d’hectares, soit 4 fois la superficie de la France, sont déjà aux mains des multinationales. Au Brésil, 1% des propriétaires cumulent plus de 50% des terres, il n’y a pas eu de redistributions des terres contrairement aux États-Unis, au début du XXe siècle.

Le Mouvement des sans-terre (MST) est une organisation paysanne née au Brésil au début des années 1980, et il est aujourd’hui l’un des plus importants mouvements sociaux d’Amérique Latine. Il prend racine dans les occupations de terres qui se développent de manière isolée dans l’état du Rio Grande do Sul à la fin des années 1970 . Aujourd’hui, quelque 120 000 personnes installées dans tout le Brésil peuvent être déclarés hors-la-loi . Des centaines de militants du MST sont morts dans des actions et occupations sans terres qui ne se produisent pas toujours sans conflits ni excès. Le 8 décembre 2018, huit d’entre-eux ont été sommairement exécutés par des hommes masqués à qui Bolsonaro a promis l’impunité pour ce type de meurtre.

Si les luttes sont anciennes en Amérique latine, le phénomène est en pleine expansion en Afrique où des sociétés chinoise ou coréennes ont déjà loué d’immenses espaces.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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