L’Almanach international
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11 janvier : le Canada célèbre Macdonald
La journée instaurée en 2001 est aujourd’hui très controversée. Chaque 11 janvier, les Canadiens sont appelé à se souvenir de John A. Macdonald (1815-1891) qui fut le premier chef du gouvernement d’un Canada indépendant et on découvert une histoire peu glorieuse…
La Journée Sir John A. Macdonald, instaurée en 2001, est aujourd’hui très controversée, même si on est bien loin du culte voué à George Washington dans le pays voisin. Chaque 11 janvier, les Canadiens sont appelés à se souvenir de John A. Macdonald (1815-1891) qui fut le premier chef du gouvernement d’un Canada indépendant, mais aussi à découvrir son histoire pas toujours très admirable, à tel point que sa statue qui trône sur la place du Canada à Montréal est régulièrement vandalisée. Celle de l’hôtel de ville de Victoria, en Colombie britannique a été récemment retirée.
On lui doit le chemin de fer qui traverse le Canada, mais on dénonce aussi sa politique d’appropriation des terres des terres des Premières Nations des grandes plaines canadiennes, au centre du pays. On reproche également au premier dirigeant du Canada moderne d’avoir mis sur pied les écoles résidentielles, sortes de pensionnats dans lesquels les enfants autochtones furent envoyés de force afin qu’ils acquièrent « les habitudes et les pratiques des Blancs », comme le formulait Macdonald. Cette politique (qui a duré jusqu’en 1996) a séparé de leur famille quelque 150 000 enfants autochtones à qui on interdisait de parler leur langue. Nombreux sont morts des mauvais traitements subits dans ces pensionnats publics. Aujourd’hui, on dénonce un véritable génocide culturel.
En dépit de révélations faites par des historiens à l’occasion de son bicentenaire, il y a six ans (il est né le 11 janvier 1815), John A. Macdonald demeure l’objet d’un culte officiel de plus en plus contesté.
John A. Macdonald est une figure familière des Canadiens, pendant des lustres, il a figuré sur les éditions successive des billets de 10 dollars. Depuis 2018, il a été remplacé par Viola Desmond, militante noire anti raciste.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 janvier 2021
26 octobre : le jour où les Canadiens ont battu les États-Uniens
Le Canada commémore la bataille de Châteauguay qui vit une troupe d’à peine 300 hommes faire ployer une armée américaine de 3 700 hommes, bien décidés à prendre Montréal. Ce fait d’armes a mis un frein à l’expansionnisme américain et marque la naissance du nationalisme canadien.
Le Canada commémore la bataille de Châteauguay qui vit une troupe d’à peine 300 hommes (voltigeurs, miliciens, Amérindiens) faire ployer une armée états-unienne de 3 700 hommes, bien décidés à prendre Montréal. Ce fait d’armes a mis un frein à l’expansionnisme américain et marque la naissance du nationalisme canadien.
Le 26 octobre 1813, le lieutenant-colonel Charles de Salaberry et ses hommes étaient en poste le long de la rivière Châteauguay où ils ont surpris une armée d’invasion américaine composée de plus de 3 000 étant en marque pour attaquer Montréal. Tous recrutés au Canada, les alliés autochtones, les corps de milice volontaire du Bas-Canada, les Voltigeurs canadiens et les Canadian Fencibles ont ainsi permis de sauver Montréal d’une attaque américaine.
Pour perpétuer le souvenir, un « lieu historique » de la Bataille-de-la-Châteauguay a été institué à Howick. Il commémore la victoire sous forme d’un parc d’attractions proposant diverses activités mettant en valeur la bataille. Des reconstitutions ont lieu tous les ans, généralement au cœur de l’été pour des raisons climatiques mais, parfois au mois d’octobre comme ce fut le cas lors du bicentenaire en 2013.
14 octobre : le Thanksgiving des Canadiens
Comme aux États-Unis, le 28 novembre prochain, cette fête donnera lieu ce soir, dans tout le Canada (moins au Québec cependant) à des rassemblements familiaux autour d’un repas, plus généralement à une forme de partage avec les autres, notamment les plus démunis ; les banques alimentaires sont submergées de dons ce jour-là !
Comme aux États-Unis, le 28 novembre prochain, cette fête donnera lieu ce soir, dans tout le Canada (moins au Québec cependant) à des rassemblements familiaux autour d’un repas, plus généralement à une forme de partage avec les autres, notamment les plus démunis ; les banques alimentaires sont submergées de dons ce jour-là !
Les églises sont décorées à cette occasion de citrouilles, potirons, corbeilles de pommes, grappes de raisin, autant de produits rappelant que l’automne est arrivé. Le repas traditionnel est composé d’une dinde farcie accompagnée d’une purée de patates douces et d’une sauce aux canneberges, des baies rouges au goût âpre (appelées aussi atoca). Une tarte à la citrouille parachève généralement le repas. C’est un jour férié et une fête nationale mais, à la différence du Thanksgiving célébré aux États-Unis, cette fête a ici un caractère religieux lié à ses origines. C’est un amiral anglais, Martin Frobisher qui organisa la première cérémonie, en 1576, afin de rendre grâce à Dieu pour avoir trouvé ce qu’il pensait être le premier détroit permettant de rallier l’Asie par le nord-ouest de l’Amérique… or, il ne s’agissait en fait que d’une baie de l’île de Baffin. À la même époque, les colons français sous la houlette de Samuel de Champlain rendaient eux aussi grâce à Dieu pour leur traversée de l’Atlantique réussie (dès 1603). À cette occasion, Champlain décida de créer, en 1606, l’Ordre de Bon Temps, premier club social et gastronomique d’Amérique dont l’objectif était d’assurer l’alimentation (et le moral !) des colons et des autochtones durant l’hiver. C’est certainement là que Thanksgiving prend tout son sens aujourd’hui encore au Canada.