L’Almanach international
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11 octobre : la fête arménienne des Saints-Traducteurs
La Fête des Saints Traducteurs (Սուրբ Թարգմանչաց տոն) est à la fois une fête nationale et et une fête religieuse arménienne. Elle est célébrée le samedi suivant le quatrième dimanche de la fête de la Sainte Croix . Elle commémore la première traduction de la Bible en arménien, le mouvement des traducteurs et les débuts de l'érudition arménienne. L'Église apostolique arménienne célèbre la mémoire de six traducteurs sous le nom de « Saints Traducteurs, Nos Pères » : Mesrop Machtots, ses disciples : Yeghishe, Movses Khorenatsi, David le Victorieux, ainsi que Grigor Narekatsi et Nerses Shnorhali. La première œuvre littéraire traduite en arménien fut bien sûr la Bible. Cela pris entre 25 et 30 ans. Jusque-là les Arméniens devaient se référer à des textes en grecs ou en syriaques. Mesrop Machtots envoya certains d'entre eux dans les grands pôles culturels de l'Orient antique qu'étaient Édesse, Constantinople, Athènes, Antioche ou encore Alexandrie afin d'en rapporter des traductions des ouvrages qui ne se trouvaient pas en Arménie.
La date de la fête pour les prochaines années : 10 octobre (2026), 9 octobre (2027), 14 octobre (2028), 13 octobre (2029), 12 octobre (2030).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 octobre 2025
2 juillet : les Arméniens célèbrent leur alphabet
Créé en 405, l'alphabet a largement contribué à forger une identité religieuse et nationale arménienne en faisant de l’arménien une langue écrite. La journée est célébrée comme la fête des Saint-Traducteurs, une fête à la fois culturelle et religieuse.
L'Église arménienne célèbre aujourd'hui le créateur de l'alphabet arménien au début du Ve siècle, Mesrop Machtot (Մեսրոպ Մաշտոց), dit saint Mesrop (ou Mesrob). Créé en 405, l'alphabet a largement contribué à forger une identité religieuse et nationale arménienne en faisant de l’arménien une langue écrite. Le premier livre traduit sera la Bible.
Machtots, sur l'ordre du roi Vram Châhpouh, a commencé à enseigner dans la région de Mark. Ce territoire, situé sur les rives de l’Araxe, est aujourd’hui au Nakhitchevan. Après « avoir convaincu de la justesse de l'alphabet créé », il fonde en collaboration avec le catholicos, le séminaire de Vagharchapat, la première « école supérieure » de l'Arménie chrétienne qui attire des étudiants de toute l’Arménie. L’enseignement s’y fait en arménien, désormais la langue lue par l’église locale.
Sur sa longue histoire, l’Arménie a rarement disposé d’un État (du XIVe au début du XXe siècle, notamment, elle en a été privée), c’est l’Église apostolique arménienne et la langue arménienne dotée d’un alphabet spécifique qui ont permis la continuité de la nation. Une nation aujourd’hui en péril sur les terres où elle est née, c’est le cas au Haut-Karabbagh où après l’”épuration ethnique”, l’État azerbaïdjanais s’applique à effacer toutes traces de la culture arménienne. L’affrontement actuel, en république d’Arménie, entre pouvoir politique et pouvoir religieux n’arrange pas les choses.
En 2005, l’alphabet arménien a célébré son 1600e anniversaire. Pour honorer son travail, l'architecte arménien J. Torosyan a créé les sculptures en pierre de chaque lettre près de la dernière demeure de Mashtots à Byurakan.
Pour en savoir plus lire : Géopolitique de l’Arménie de Tigrane Yégavian
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 juillet 2025
L’œuvre de J. Torosyan