L’Almanach international

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1809, Équateur, 10 août, indépendance Bruno Teissier 1809, Équateur, 10 août, indépendance Bruno Teissier

10 août : le premier cri d'indépendance de l'Équateur

Les Équatoriens ont choisi pour date de leur fête nationale, le « premier cri d’indépendance » (El Primer Grito de la Independencia), lancé par un groupe de notables créoles de Quito le 9 août 1809.

 

Les Équatoriens ont choisi pour date de leur fête nationale, le « premier cri d’indépendance » (El Primer Grito de la Independencia), lancé par un groupe de notables créoles de Quito le 9 août 1809. Ceux-ci avaient profité que Napoléon avait envahi l’Espagne quelques mois plus tôt. Les forces du vice-roi du Pérou, fidèles au trône de Madrid, feront toutefois échouer cette première tentative d’indépendance de la part de Quito.

En réalité, la révolution de Quito de 1809 n'était pas un mouvement pour l'indépendance, mais plutôt une réaction locale à la crise de la monarchie espagnole. Tout au long du XVIIIe siècle, le royaume de Quito a connu un déclin économique, politique et juridique. Soumis aux capitales de deux vice-royautés – Lima et Santa Fe –, Quito cherchait à obtenir le statut de capitainerie générale indépendante afin de se libérer de la domination de la Nouvelle-Grenade et du Pérou.

Suite au reversement du roi Fernando VII, un groupe de Quiteños, convaincus que l'Espagne était perdue et que les Espagnols de Quito trahiraient le royaume et accepteraient la domination française, ont décidé de prendre le contrôle du gouvernement et de mettre en œuvre un programme qui garantirait l'autonomie et favoriserait leurs intérêts économiques. Lorsque les autorités espagnoles péninsulaires ont eu vent de cette rébellion, elles ont ordonné la mobilisation de troupes de Guayaquil, Popayán et Pasto avec pour seule mission de reprendre le contrôle de Quito et de mettre fin aux insurgés. Ce soulèvement qui ne durera qu’environ trois mois et qui, surtout, ne débouchera pas sur l’indépendance de l’Équateur. Mais, selon les Équatoriens, il a enclenché un mouvement d'indépendance en Équateur et dans le reste de l'Amérique espagnole. Un fait contesté par les Boliviens qui mettent en avant le soulèvement populaire du 25 mai 1809, dans la ville de Chuquisaca ainsi qu’à la Révolution de La Paz, le 16 juillet 1809. 

En 1810, des patriotes seront capturés à Quito et emprisonnés dans la caserne royale de Lima et les habitants de Quito se mobiliseront pour les sauver. Cet événement se termina par le massacre des héros, le 2 août 1810. Il faudra attendre le 9 octobre 1820, pour que l’indépendance soit à nouveau proclamée, mais à Guayaquil, l’autre grande ville du pays, dans le cadre d’une Grande Colombie dont Simon Bolivar avait permis l’émergence. Ce nouvel État ne sera reconnue par l’Espagne qu’en 1822 seulement. Ce n’est qu’en 1830 qu’est créé l’Équateur, quand celui-ci s’est détaché définitivement de la Colombie. N’empêche que le 10 août, día nacional de ecuador, est généralement qualifié de Día de la Independencia.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 août 2023

 
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1965, Singapour Bruno Teissier 1965, Singapour Bruno Teissier

9 août : Singapour en fête

Singapour organise sa grande parade annuelle. À l’origine, la fête nationale de Singapour n’avait pas grande signification. Ce territoire est peut-être le seul au monde à être devenu indépendant sans l’avoir voulu… Un patriotisme singapourien a fini par émerger et à s’exprimer haut et fort, notamment chaque 9 août.

 

Singapour organise sa grande parade annuelle. À l’origine, la fête nationale de Singapour (Singapore national Day) n’avait pas grande signification. Ce territoire est peut-être le seul au monde à être devenu indépendant sans l’avoir voulu. La grande ville est au trois-quarts chinoise. Au sein de la Fédération de Malaisie, créée en 1963 par les Anglais, elle aurait fait pencher le pays en faveur des Chinois. Les Malais, à peine majoritaires dans leur pays, ont préféré exclure la grande cité dès 1965. Le souvenir de cette mise à l’écart avait laissé un goût amer, mais la fête a pris au fil des années une coloration patriotique très locale.

Le grand spectacle organisé à l’occasion de la fête nationale singapourienne connaît un tel engouement que les autorités de ce pays très organisé ont préféré instaurer un tirage au sort des spectateurs. Il faut s'inscrire sur le site officiel de l'organisateur (ndp.org ). C’est gratuit, mais certains tentent leur chance depuis des années, sans succès. Autant dire, que l’accès est impossible pour un touriste de passage, sauf à réserver, au prix fort, une chambre dans l’un des quelques hôtels de luxe qui font face à Marina Bay où se déroule le spectacle. Les autres pourront tout de même goûter l’ambiance de kermesse, apercevoir le défilé aérien (Singapour est très fier de l’équipement de son armée de l’air) ou voir le feu d’artifice qui clôture la journée.

L’usage, le 9 août, est de s’habiller en rouge et blanc, couleurs du drapeau national. Chaque année, une chanson est choisie pour symboliser les valeurs du pays. En 2025, pour le 60e anniversaire de Singapour, c’est Here we are

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 août 2025

 
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1956, Afrique du Sud, Femmes, ségrégation, 9 août Bruno Teissier 1956, Afrique du Sud, Femmes, ségrégation, 9 août Bruno Teissier

9 août : hommage aux femmes sud-africaines

La Journée nationale des femmes en Afrique du Sud rappelle la marche du 9 août 1956 : 20 000 femmes noires (et quelque militantes blanches) protestant contre l’imposition d’un pas law restreignant la liberté de circulation des non Blancs dans le pays, notamment dans les villes.

 

La Journée nationale des femmes (National Women's Day) en Afrique du Sud rappelle la marche du 9 août 1956. Il y a 66 ans, 20 000 femmes noires (et quelques militantes blanches) protestèrent contre  l’imposition d’un pas law restreignant la liberté de circulation des non-Blancs dans le pays, notamment dans les villes.

Beaucoup défilaient avec leurs enfants sur le dos pour exprimer leur frustration et leur colère face à ce nouvel aspect de l'apartheid. Organisée par la Fédération des femmes Sud-africaines, la manifestation de masse s’est déroulée à l’Union Buildings à Pretoria (siège du gouvernement). Une pétition, rassemblant 14 000 signatures, est alors remise au secrétaire du premier ministre, mais elle ne sera sans aucun effet sur des autorités sud-africaines qui jouissent, à l’époque, d’un grand soutient international. Instauré en 1952, le pass law ne sera aboli qu'en… 1986, soit 30 ans plus tard.

Le 9 août 2000, un monument a été inauguré au Malibongwe Embokodweni , l'amphithéâtre de l'Union Buildings à Pretoria pour célébrer et commémorer l'événement de 1956. Le 9 août est férié en Afrique-du-Sud.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 août 2024

 
photo : K. Kendall

photo : K. Kendall

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