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988, Russie, Ukraine, 28 juillet, orthodoxes Bruno Teissier 988, Russie, Ukraine, 28 juillet, orthodoxes Bruno Teissier

28 juillet : le baptême de la Russie ou celui de l’Ukraine ?

La Saint-Vladimir sert de prétexte à un nouveau jour férié en Russie, elle fait référence au baptême d’un prince de Kyiv (Kiev en russe) au Xe siècle, soit plusieurs siècles avant qu’une Russie n’apparaisse sur la carte de l’Europe sur un espace situé 800 km plus a nord. Les Ukrainiens de leur côté, célèbrent Volodymyr le Grand, fondateur de la Rus de Kyiv, présentée comme ancêtre de l’Ukraine.

 

Depuis 2009, le 28 juillet est une fête nationale en Russie, le pouvoir russe ayant décidé de célébrer le « baptême de la Russie » lequel serait intervenu un certain 28 juillet de l'an 988. Des célébrations religieuses, présidées par le patriarche de Moscou, se sont aussitôt déroulent à la fois à Kiev/Kyiv et à Moscou. Cependant, à partir du schisme de l’Église ukrainienne, en janvier 2019, cette célébration n’a fait qu’attiser les tensions entre les deux capitales.

On fête aujourd'hui le 1034e anniversaire du soi-disant « baptême de la Russie », dont on ne connait pas le jour exact. La date choisie par Poutine correspond au jour de la Saint-Vladimir, du nom du prince qui s’est fait baptiser. En réalité, la Russie n’existait pas encore à cette époque. En 988, c’est un prince de Kyiv (ou Kiev en russe) qui se faisait baptiser et non le fondateur de la Russie. Celle-ci n’apparaitra sur la carte que plusieurs siècles plus tard. Le lien de la Russie avec ce baptême d’un prince de Kyiv est une construction a posteriori de la propagande russe.

Poutine attache une grande importance à saint Vladimir (le prince a été canonisé) qui est aussi son propre saint patron. En 2016, il a inauguré avec le patriarche de l’Église orthodoxe, Cyrille, une immense statue de saint Vladimir Ier tout près de l’enceinte du Kremlin et du mausolée de Lénine. En 2018, Poutine a, à nouveau, participé à une cérémonie grandiose au pied de cette statue qui pourtant représente un prince de Kyiv et non un ancêtre de la Russie. L’Église orthodoxe russe est l’un des fers de lance de la réécriture de l’Histoire opérée par le Kremlin et des ambitions géopolitique du dictateur russe.

L’Ukraine n’entend pas se laisser dépouiller ainsi de sa mémoire. En 2021, lors de la célébration du 30e anniversaire de l'indépendance de l'Ukraine, Volodymyr Zelenskyy annonçait que le 28 juillet deviendrait un jour férié nommé Journée de l'État ukrainien. La première célébration a eu lieu le 28 juillet 2022, quelques mois après l’agression de Moscou. Désormais, l’Ukraine affirme que le prince de Kyiv, Volodymyr le Grand, (rebaptisé Vladimir ultérieurement par les Russes) a fondé les bases d’un État, la Rus de Kyiv, qui est tout simplement l’ancêtre de l’Ukraine et non celui d’un État russe apparu sept siècles plus tard, 800 kilomètres plus au nord.

Le schisme mémoriel se poursuit. L 28 juin 2023, le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelenskyi, a soumis à la Verkhovna Rada d'Ukraine un projet de loi qui déplace la Journée de l'État ukrainien du 28 juillet au 15 juillet. Il a été approuvé il y a quelques jours par les députés. Ce changement de date est la conséquence de l’abandon du calendrier julien par l’Église ukrainienne au profit du calendrier grégorien que suivent les Occidentaux. À partir de 2024, la Saint-Volodymyr sera donc célébrée à Kyiv le 15 juillet et en même temps le « baptême de l’Ukraine ». Les Russe n’abandonneront pas pour autant leur 28-Juillet.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Les armoiries d'État d'Ukraine, sous la forme d' un trident doré sur un bouclier bleu, sont là pour affirmer cette filiation. Le trident a été approuvé comme petit blason de l'Ukraine es 1992 mais il avait déjà utilisé par la république proclamée en Ukraine en février 1918. La constitution ukrainienne le mentionne comme "Signe de l'État princier de Volodymyr le Grand". Ces armoiries sont celles de la famille Rurik des Xe-XIIe siècles, à l'époque Rus de Kyiv.

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1778, Espagne, fête régionale, 28 juillet Bruno Teissier 1778, Espagne, fête régionale, 28 juillet Bruno Teissier

28 juillet : la fête régionale de la Cantabrie

La Journée des institutions de Cantabrie est un jour férié de la communauté autonome espagnole de Cantabrie, célébrée chaque année le 28 juillet. Elle commémore la création de la province de Cantabrie ce jour-là en 1778.

 

La Journée des institutions de Cantabrie (Día de las Instituciones de Cantabria ) est un jour férié de la communauté autonome espagnole de Cantabrie, célébrée chaque année le 28 juillet. Elle commémore la création de la province de Cantabrie ce jour-là en 1778. Les festivités se déroulent pour l’essentiel à Puente San Miguel.

Le 28 juillet 1778 , des représentants de la plupart des vallées et villages de Cantabrie se sont réunis à Puento San Miguel à l'initiative de l'Assemblée générale de la province des Neuf Vallées ( Junta General de la Provincia de los Nueve Valles ) et ont proclamé la création de la province de Cantabrie. Malheureusement, la province a été de courte durée; elle a été remplacée par la province de Santander en 1801.

La création de  la communauté autonome de Cantabrie est devenue possible grâce à la chute du régime de Francisco Franco et aux réformes démocratiques initiées par le roi Juan Carlos I. La Constitution espagnole de 1978 a réorganisé l'Espagne en un pays unitaire décentralisé composé de communautés autonomes. La province de Santander est officiellement devenue la communauté autonome de Cantabrie le 11 janvier 1982.

 
Le président de la Cantabrie, Miguel Ángel Revilla, lève le drapeau régional, le 28 juillet 2015

Le président de la Cantabrie, Miguel Ángel Revilla, lève le drapeau régional, le 28 juillet 2015

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1821, Pérou, 28 juillet Bruno Teissier 1821, Pérou, 28 juillet Bruno Teissier

28 juillet : le Pérou fête son bicentenaire et intronise un nouveau président

Le Pérou célèbre les deux cents ans de son indépendance par deux jours de fête. Son nouveau président prendra ses fonctions le lendemain, 29 juillet. Il prêtera symboliquement serment dans la pampa de la Quinua, site de la célèbre bataille de Ayacucho.

 

Le Pérou célèbre les deux cents ans de son indépendance par deux jours de fête. Son nouveau président prendra ses fonctions demain, 29 juillet. Il prêtera symboliquement serment demain dans la pampa de la Quinua, site de la célèbre bataille d’Ayacucho. Des dirigeants de pays voisins ainsi que le roi Felipe VI d'Espagne participeront à la cérémonie.

Le pays a obtenu son indépendance grâce au général hispano-argentin José de San Martín qui a envahi le Pérou et occupaé la capitale Lima avant de déclarer l'indépendance du Pérou le 28 juillet 1821. C’est l'anniversaire de cet événement qui est célébré comme le jour de l'indépendance du Pérou.

Les célébrations du Jour de l'Indépendance au Pérou (Día de la Independencia del Perú) durent officiellement deux jours, désignés conjointement sous le nom de Fiestas Patrias peruanas (« Fêtes nationales péruviennes »). Le 28 juillet, les Péruviens célèbrent l'indépendance du pays et le 29 juillet, ils honorent les Forces armées et la Police nationale du Pérou. Pendant tout le mois de juillet, les foyers, les institutions publiques et privées, les écoles, les immeubles de bureaux et les restaurants arborent le drapeau national, ce qui est obligatoire.

La célébration de la fête de l'indépendance du Pérou commence à l'aube du 28 juillet , par  21 canons qui saluent l'anniversaire de la naissance du Pérou comme nation indépendante. Il y a deux cents ans jour pour jour. La journée se poursuit avec une messe de Te Deum célébrée par l'archevêque de Lima, puis le discours à la nation prononcé par le président à l'invitation du Congrès de la République du Pérou. Cette année, c’est un nouveau président, Pedro Castillo, un communiste, élu ce mois-ci face à une femme politique corrompue et d’extrême droite.

La célébration de la fête de l'indépendance se poursuit le 29 juillet, avec pour point culminant :  le grand défilé militaire à Lima qui mobilise les trois branches des forces armées péruviennes, ainsi que la police nationale. Cependant, le chef du commandement conjoint des forces armées du Pérou, le général d'armée César Astudillo, a démissionné 3 jours après l’élection du nouveau président.

 
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