13 janvier : le Cap-Vert  célèbre sa démocratie

 

C’est le 13 janvier 1991 qu’ont eu lieu les premières élections démocratiques de l’histoire de ce petit pays insulaire situé au large de l’Afrique occidentale. Le pays a obtenu son indépendance en 1975 grâce à deux décennies de militantisme contre l’occupation portugaise de la part des membres du Parti africain pour l'indépendance du Cap-Vert (PAICV). Comme il était l’usage à l’époque de ma part des mouvements marxistes de libération nationale, le régime politique qui se met en place ne prévoit qu’un parti unique. Tout naturellement, ces partis remportent les élections faute d’adversaires politiques reconnus officiellement.

L’affaiblissement de l’URSS, le lointain parrain, va changer la donne. Plusieurs partis d'opposition cap-verdiens s’unissent pour former le Mouvement pour la Démocratie (MPD) en avril 1990 à Praia, et contestent la légitimité de l'élection présidentielle prévue pour décembre 1990.  Finalement, le système à parti unique est officiellement aboli le 28 septembre 1990, et les premières élections libres ont lieu le 13 janvier 1991. En même temps, le Cap Vert connaît sa première alternance politique puisque le MPD remporte largement ces élections avec 73% des suffrages. C’est cet anniversaire qui est célébré chaque 13 janvier comme la Journée de la liberté et de la démocratie (Dia da liberdade e democratia), un jour férié que les Cap-verdiens appellent aussi le Dia D (D comme démocratie).

Le 13 janvier 1991, António Monteiro (MPD) a remplacé le président Aristides Pereira en place depuis l’indépendance. Le pays va ensuite connaître d’autres alternances. Déjà en 2001, avec l’élection à la présidentielle de Pedro Pires (PAICV). Puis à nouveau en 2011, avec le retour au pouvoir du MPD. En 2021, on assiste à l’élection de José Maria Neve (PAICV), le président actuel, lequel doit finalement cohabiter avec José Maria Neve (MPD), reconduit à la tête du gouvernement… ainsi va la démocratie du Cap-Vert, le pays des alternances pacifiques régulières entre une droite (démocrate-chrétienne) et une gauche (social-démocrate). Un pays de la bonne gouvernance en dépit des difficultés économique et climatiques de cet archipel qui reste très pauvre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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