L’Almanach international
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6 septembre : la Bulgarie célèbre le Jour de l’unification
Cette unification, survenue en 1885, est celle de la principauté de Bulgarie, autonome depuis 1878, et de la Roumélie orientale, la province bulgare, restée sous tutelle ottomane après le traité de Berlin de 1878. La Bulgarie avait alors presque acquis ses contours actuels.
Cette unification, c’est celle de la principauté de Bulgarie, autonome depuis 1878, et de la Roumélie orientale, la province bulgare, restée sous tutelle ottomane après le traité de Berlin de 1878. La Bulgarie avait, à deux régions près méridionales, presque acquis ses contours actuels. D’où une célébration appelée Jour de l’unification (ден на обединението) marquée par des cérémonies officielles, des offices religieux dans les églises, des feux d'artifice ainsi que le traditionnel marathon commémoratif. La principale célébration a lieu dans la ville de Plovdiv, qui a joué un rôle clé dans l'unification du pays.
Au printemps 1885, un Comité révolutionnaire central bulgare basé secrètement à Plovdiv et dirigé par Zahari Stoyanov a commencé à populariser l'idée d'unification. Le 5 septembre, un important groupe de rebelles armés a commencé à marcher de Golyamo Konaré (aujourd'hui Saedinenie) jusqu’à Plovdiv, la capitale de la Roumélie orientale. Les rebelles ont pris la ville le 6 septembre et ont renversé le gouverneur général Gavril Krastevich. Stoyanov a formé un gouvernement temporaire qui a proclamé la Roumélie orientale comme une partie de la Bulgarie. C’est cet anniversaire qui est célébré chaque 6 Septembre.
Ce n’est que 23 ans plus tard, le 22 septembre 1908, que l’indépendance a été proclamée.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 septembre 2022
Timbre émis en 1885 pour le 120e anniversaire de l’unification
14 mai : au Liberia, c'est Unification Day
Un jour férié tout à fait de bon aloi dans un pays qui a été ravagé par deux guerres civiles consécutives entre 1989 et 2003.
Ce jour férié décrété par la présidente Elen Johnson Sirleaf en 2010 est tout à fait de bon aloi dans un pays qui a été ravagé par deux guerres civiles consécutives entre 1989 et 2003. La date du 14 mai fait référence à un discours de 1960 prononcé par le président William VS Tubman (1944-1971), lequel était parvenu à réduire l’animosité historique entre l’élite américano-libérienne et les autochtones. Mais celle-ci est devenue explosive trente ans plus tard. Même si le Liberia a aussi subi une terrible épidémie de fièvre Ebola dans les années 2014-2015 – et par chance, la pandémie actuelle de covid-19 le touche peu –, le pays a été plus encore éprouvé par les guerres civiles. Aujourd’hui, les risques politiques liés à son histoire particulière sont toujours latents. Une rechute est toujours possible.
On se souvient que le Liberia a été fondé au XIXe siècle pour des esclaves noirs américains affranchis. Entre 1822 et 1861, des milliers de Noirs libres ont été réinstallés dans la colonie de Cape Mesurado, territoire contrôlé par les Américains. Mais les autochtones, demeurés largement majoritaires, n’ont pas participé à la création de cet État. Ils ont même subi le travail forcé autorisé jusqu’en 1936. Même s’ils ont fini par obtenir le droit de vote, en 1944, ces derniers se sont longtemps considérés comme des citoyens de seconde zone par rapport aux colons et à leurs descendants. Cette division sociopolitique est à l’origine des deux guerres civiles qui ont ravagé le pays.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mai 2021