15 août : l’Assomption, fête de la Vierge

C’est très certainement la principale fête mariale du calendrier liturgique catholique aussi bien qu’orthodoxe (ces derniers parlent de Dormition plutôt que d’Assomption). Processions, méditations, rassemblements, messes vont se succéder en France, où l’on ne compte pas moins d’un sanctuaire marial par diocèse. Il faut se souvenir qu’avant la Révolution, le 15 août a été la fête nationale de la France.

En Belgique, la République Libre d’Outremeuse (un quartier de Liège, en fait) organise trois jours de festivités avec messe, sortie d’une Vierge noire du XVIe siècle, portée en procession, distribution de petits pains bénis, bénédiction des fiancés et vénération des potales (niches accueillant la statue de la Vierge ou d’un saint).

C’est cependant au Mont Athos, cette petite république monastique du nord de la Grèce, un peu hors du temps, que les fêtes sont les plus somptueuses, peut-être parce que la légende dit que la Vierge aurait fait son ascension depuis le point culminant de ce territoire, appelé aussi « le jardin de la Vierge ».

L’Assomption célèbre tout à la fois la mort, la résurrection, l’entrée au ciel et le couronnement de la Vierge. Célébrée dès le IVe siècle à Antioche puis, le siècle suivant, en Palestine, la fête de l’Assomption est fixée au 15 août par l’empereur byzantin Maurice (582-603). En 813, cette date sera adoptée par l’Empire de Charlemagne. Mais, ce n’est qu’en 1950 qu’elle devient un dogme dans l’Église catholique de Rome alors qu’il n’y a pas de base scripturaire l’attestant. Cette fête ne repose, en fait, que sur la tradition populaire. Les calvinistes et les luthériens rejettent ce dogme. Quant aux méthodistes, ils ne vouent aucun culte à la Vierge.

À noter que les orthodoxes qui suivent le calendrier julien, fêteront la Dormition de la Vierge le 28 août.

Pascal Mallen-Barret, 2022

L’Assomption de la Vierge par Charles Le Brun (peintre français du XVIIe siècle)