12 septembre : assassiné, il y a 48 ans, Steve Biko n'est pas oublié
Son assassinat, le 12 septembre 1977, par la police sud-africaine avait suscité une telle indignation internationale que l'attitude à l'égard de l'Afrique du Sud avait commencé à se durcir. L’anniversaire de la mort de Steve Biko, martyr de la lutte anti-apartheid mort sous la torture, est marqué chaque année par une conférence commémorative organisée à l'université du Cap. De grands noms de la lutte anti-apartheid viennent s'y exprimer. D’autres vont se recueillir devant la prison de Pretoria où il a été déclaré mort.
Des milliers de personnes, sous le choc, avaient participé à ses funérailles à King William’s Town, où se trouve aujourd’hui la fondation qui porte son nom. En 1997, cinq anciens policiers ont avoué avoir tué Biko, l’amnistie leur a été refusée.
Aujourd'hui, la référence à Steve Biko, le fondateur du Mouvement de la conscience noire, tend à prendre le pas sur celle de Mandela parmi les citoyens sud-africains les plus impatients de tourner définitivement la page de l'apartheid.
L’Autorité nationale des poursuites (NPA) d’Afrique du Sud profite de ce 48e anniversaire de son assassinat pour réouvrir de l’enquête sur les circonstances de la mort de Steve Biko. Il fut détenu au poste de police de Walmer à Port Elizabeth (Gqeberha), où il aurait été torturé, menotté et maintenu nu dans une cellule. Le 11 septembre 1977, Biko – inconscient, nu et toujours menotté – fut transporté à plus de 1 200 kilomètres de là jusqu’à l’hôpital pénitentiaire de Prétoria. Il décéda le lendemain à l’âge de 30 ans. Son décès fut attribué à d’importantes lésions cérébrales, une insuffisance rénale aiguë et une urémie. À l’époque, personne ne fut poursuivi et le personnel médical impliqué fut disculpé.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 septembre 2025