24 août : la folle nuit de la nostalgie en Uruguay

 

Ce soir en Uruguay, c’est la Nuit de la nostalgie (La Noche de la nostalgia). Dans tout le pays, sont organisées des soirées où l’on danse sur des musiques des années 60, 70, 80, 90. On oublie les épisodes tragiques de cette époque (la dictature militaire…), on ne retient que la musique !

Tout a commencé le 24 août 1978, à l’initiative de Pablo Lecueder, propriétaire de CX-32 Radiomundo, qui organisa une soirée avec de la musique rétro. C’était le thème de son émission de radio « Les hits d’autrefois ». Et il a recommencé chaque année. Au fil du temps, cette fête est devenue très populaire, car on est la veille du 25 août, une fête nationale et, par conséquent, un jour férié. Ce festival a lieu dans tout l'Uruguay. Dans chaque ville, il y a des dizaines de fêtes, privées et publiques, qui attirent beaucoup de monde. Certains vivement des pays voisins pour participer aux soirées dansantes nostalgiques qui durent toute la nuit. Il est vrai que le ministère du Tourisme promeut cette date comme une attraction touristique. La police est également très mobilisée car on consomme beaucoup d’alcool cette nuit-là. Mais, cette année 2021, c’est la propagation du covid que craignent principalement les autorités en insistant sur les précautions à prendre. Mais, la popularité de cette fête, la plus importante fête nocturne de l’année dans le pays, est telle qu’il était impossible de l’annuler pour raisons sanitaires.

Discothèques, bowlings, clubs de quartier, dîners-spectacles et même soirées sous des tentes aménagées pour l'occasion, célèbrent la nuit avec des oldies des années 60 aux années 90. Le slogan est de se souvenir du « bon vieux temps ». Les pantalons évasés, les perruques afros, les gros pendentifs, les lunettes de soleil et autres accessoires originaux des participants rappellent quelque peu les vêtements d'autrefois.

La mémoire toutefois est sélective ! L’Uruguay a vécu de 1973 à 1984 sous une dictature. Comme au Chili ou en Argentine à la même époque, la torture était généralisée, s'appliquait aussi aux enfants et aux femmes enceintes. Il y eut des disparitions, des bébés volés aux prisonniers politiques… Pour beaucoup, cette époque n’était pas vraiment le « bon vieux temps »  !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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