15-16 avril : les juifs célèbrent Pessa’h

 

Ce soir, 15 avril, à la tombé de la nuit, les juifs fêtent Pessa’h (פֶּסַח). La fête de la Pâque juive se prolongera jusqu’au 23 avril. Elle commémore l’exode des Hébreux hors d’Égypte. Pessah a commencé hier soir et va durer huit jours. Avec Chavouot (5 juin) et Souccot (9 octobre), elle est l’une des trois fêtes dites « de pèlerinage ». Le 17 avril, sera un jour chômé en Israël et les écoliers seront en vacances jusqu’au 24 avril.

Pour ceux qui pratiquent, de multiples rituels accompagnent Pessa’h, en tout premier lieu un nettoyage minutieux de toute la maison. Celle-ci doit, en particulier, être débarrassée de tout aliment contenant de la levure (hametz) : pain, pâtes et gâteaux, mais aussi tout aliment ou boisson contenant orge, avoine, épeautre, seigle ou blé ayant fermenté, jusqu’à la moindre miette nichée au fond d’un canapé, dans la voiture, au fond des poches… Seule la composition de pain azyme (matza) est autorisée durant Pessa’h, en souvenir du pain (non levé) que les Hébreux consommèrent lors de leur exode.

Une fois la maison nettoyée et prête, on peut procéder au premier repas de Pessah : le seder, célébré les deux premiers soirs de la fête (seulement le premier soir en Israël). Il obéit, lui aussi, à un rite très codifié et consiste en une succession d’étapes mêlant bénédictions, mets, récits et chants. On commence par disposer au centre de la table une coupe de vin, la coupe d’Élie, le prophète, précurseur du Messie, appelé à participer à la purification de la maison puis on apporte le « plat du seder » qui comporte différents mets, tous symboliques d’un moment de la vie du peuple juif en Égypte : zro’a, un os de poulet ou d’agneau censé rappeler le bras étendu avec lequel Dieu délivra son peuple d’Égypte ; beitsa, un œuf dur, en souvenir de la destruction du Temple ; maror, des herbes amères comme le fut la vie des Hébreux sous le joug égyptien ; harosset composé de dattes, noix, pommes et amandes qui évoque le mortier avec lequel les Hébreux fabriquèrent des briques pour les Égyptiens ; karpas, persil, céleri ou radis trempé dans de l’eau salée en souvenir des larmes versées par les Hébreux. Le plat est accompagné de trois matzot (pain azyme) et quatre coupes de vin. Ce rituel alimentaire s’accompagne d’une autre coutume censée rappeler l’histoire du peuple juif. C’est généralement le plus jeune enfant de la famille qui commence par poser quatre questions auxquelles le chef de famille va répondre, en mêlant lecture et récits. Des chants viennent clore le temps du repas.

Dans la religion hébraïque ancienne, Pessah désignait la fête de l’agneau au cours de laquelle l’animal était sacrifié et un peu de son sang badigeonné autour des portes ou de l’entrée des tentes comme rite de protection. C’est ainsi que l’Ange de la mort reconnut et épargna les maisons des juifs lorsque la dixième plaie d’Égypte toucha tous les nouveau-nés du pays. Ce n’est que par la suite que Pessah désignera l’exode du peuple hébreu et la naissance d’Israël en tant que peuple après le don de la Torah à Moïse sur le mont Sinaï.

L'étymologie habituellement donnée au nom de la fête est qu'il vient du verbe hébreu pessa'h qui signifie sauter au-dessus ou passer au-dessus. Ceci rappelle que lors de la dixième plaie d’Égypte, la mort « saute » au-dessus des maisons des Hébreux, pour ne frapper que les premiers-nés égyptiens.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

Pour suivre les fêtes religieuses et traditionnelles, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 

Miniature représentant le seder, célébration de la veille de Pâques par BL Harley

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