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Le Maroc absent du vote à l’ONU condamnant l'agression de l'Ukraine par la Russie

 

L’adoption d’une résolution de l’ONU, le 2 mars 2022, condamnant l’agression de l’Ukraine par la Russie a été massive : 141 membres sur 193. En Afrique, le continent a été partagé entre ceux qui ont voté pour, comme la Tunisie, et ceux qui se sont abstenus, comme l’Algérie. Le Maroc a été un des rares pays à ne pas prendre part au vote.

Au premier abord cette absence a surpris de la part d’un pays dont on connaît les positions généralement pro-occidentales et qui s’applique, le plus souvent, à ne pas voter comme l’Algérie, alliée historique de la Russie.

Mais là, il s’agit d’un cas de conscience. On sait que la diplomatie marocaine est très largement conditionnée par la question du Sahara occidental. Or chaque fois que la question de ce territoire est posée au Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie s’abstient de voter contre les positions marocaines. Alors que les pays occidentaux plus soucieux de l’application du droit international, que Moscou ignore superbement, votent en sens inverse. 

Les dirigeants des deux pays sont frustrés d’un territoire qu’ils considèrent comme historiquement leur appartenant et que le droit international leur refuse. Certes, les situations ne sont pas comparables, le Maroc a occupé le Sahara occidental sans faire de victime et le pays n’en était pas vraiment un, au sens du droit international. La Russie, au contraire, est en train de détruire le pays convoité et d’assassiner sa population. 

N’empêche que dans ses déclarations alambiquées sur la guerre en Ukraine, Rabat a fait part de son «soutien à l’intégrité territoriale des États membres des Nations unies» et son «attachement» au principe de «non-recours à la force pour le règlement de différends entre États», mais n’a jamais désigné nommément la Russie comme l’agresseur. D’où une déception des Européens.

Outre le souci de ne pas se couper d’un allié au Conseil de sécurité de l’ONU où la question du Sahara occidental sera à nouveau sur la table en avril prochain, Rabat semble également résolu à faire savoir à l’Union européenne sa mauvaise humeur du fait de récentes prises de position de Bruxelles concernant, comme toujours, ce qu’elle considère comme ses provinces sahariennes.

BT

Sur la politique étrangère marocaine, lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim

 
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