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Maroc, la séquence du 20 février se referme avec les législatives de septembre

 

Dix ans après, la séquence ouverte avec le Mouvement du 20 février se referme sur une totalement reprise en main du Maroc par le roi, ou de moins son entourage plus ou moins occulte, le Palais. Finalement, plus de ma moitié des Marocains se sont déplacés pour les législatives du 8 septembre 2021, soit une nette baisse de l’abstention mais c’est pour chasser le parti islamiste du pouvoir. Le Parti de la justice et du développement avait été appelé au pouvoir il y a dix ans pour mettre un terme à la version marocaine des printemps arabe, le Mouvement du 20 février (2011) dénonçant la corruption et le despotisme régnant au Maroc. Ni l’un ni l’autre n’ont disparu, les électeurs se sont juste résignés à entériner le pouvoir total du Palais. Les deux partis arrivés en tête en sont les émanations : le Rassemblement national des indépendants (RNI), dirigé par Aziz Akhannouch, première fortune privée du Maroc (l’héritier des stations d’essence Afriquia) et le Parti authenticité et modernité. Les deux partis proches du roi ont été créés pour mettre en pièces les islamistes du parti de la justice et du développement, PJD, avec le dernier scrutin, c’est mission accomplie.

Le PJD a dirigé plusieurs gouvernements successifs sans avoir la main aucunement sur les grandes orientations socio-économiques ni diplomatiques. La normalisation des relations entre le Maroc et Israël, voulu par le Palais, n’a pas du tout été comprise par son électorat. Le Maroc n’est pas une démocratie, les électeurs en se résignant à voter pour le Palais viennent d’en entériner le fait. Cela dit, les islamistes conservent un important maillage associatif dans la société, ils pourraient resurgir d’une autre manière, beaucoup plus déstabilisante pour le Royaume, d’autant que le taux de pauvreté n’a pas diminué, le chômage des jeunes progresse, les inégalités sont toujours criantes et la corruption systémique. Les islamistes chassés du gouvernement, toute opposition démocratique bâillonnée, en particulier celle de la presse, une séquence très incertaine s’ouvre au Maroc…

Sur la place du Maroc dans le monde, lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim

 
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