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Maroc : visite du Pape François

 

La rencontre entre le pape François  et Mohamed VI, roi du Maroc, qui porte le titre de « Commandeur des croyants », se veut être un signe de dialogue apaisé entre les religions. Cette visite a suscité l’espoir des minorités chrétiennes au Maroc – près de 30 000 personnes – dont des Marocains convertis, qui demandent à pouvoir bénéficier pleinement de la liberté de culte telle qu’inscrite dans la Constitution marocaine. En effet, son article 3 – adoptée en 2011 – stipule : « L’islam est la religion de l’État, qui garantit à tous le libre exercice des cultes ». Dans les faits, cette liberté est admise uniquement pour les « Marocains non musulmans ». Ce qui vide l’article correspondant d’une grande partie de son sens. Ce sujet reste, de fait, extrêmement sensible et fait peser une forte menace sur nombre de Marocains : si la conversion volontaire n’est pas considérée comme un crime, le prosélytisme peut valoir une peine de six mois à trois ans de prison. De fait, une chape de plomb à la fois politique et sociale interdit à tout Marocains converti à une autre religion d’en faire état publiquement et donc d’assister aux offices religieux publics.

Un autre volet de la visite du Pape au Maroc est plus géopolitique : le roi Mohamed VI, président du Comité Al Qods (Jérusalem), et le pape François ont signé, le même jour au Palais Royal à Rabat, un communiqué commun insistant sur le caractère spécifique multi-religieux, la dimension spirituelle et l’identité particulière de la ville sainte. Une critique directe de la décision prise par les États-Unis d’Amérique de transférer leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem au printemps 2018.

Lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim

 
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