L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
18 août : journée nationale de la reforestation au Pakistan
C’est en 2009, que le 18 août a été déclarée Journée nationale de plantation d'arbres (NTPD) en République islamique du Pakistan. Les canicules spectaculaires et meurtrières qui affligent le pays, rendent cette journée cruciale.
En avril 2022, le Baloutchistan, avec 50 °C, avait été l’endroit le plus chaud du globe. Fin mai 2024, la température atteignait les 52 °C dans le Sind… Ces épisodes caniculaires devraient être récurrents, le Pakistan étant particulièrement vulnérable et se réchauffant plus vite que la moyenne mondiale
D’où le besoin impérieux de procéder à la reforestation du pays. Dix milliards d’arbres plantés avant 2023. C'était l'ambitieux projet baptisé Ten Billion Trees tsunami Programme, lancé en 2019 par l’ancien Premier ministre du Pakistan Imran Khan. Il a été atteint. Le programme Plant for Pakistan vise également à préserver les mangroves (écosystème d'arbres implantés le long des littoraux), reboiser les villes et créer plus de 5.500 emplois « verts ». Cette préoccupation est déjà ancienne. C’est en 2009, que le 18 août a été déclarée Journée nationale de plantation d'arbres (National Tree Planting Day) en République islamique du Pakistan. Ce jour-là, l'ensemble de la population pakistanaise est invité à participer à la plantation d'arbres dans tout le pays.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 août 2024
21 juin : solstice d'été et fête nationale du Groenland
Le 21 juin est un jour important dans l'hémisphère nord, car c’est traditionnellement le solstice d'été (un peu en avance cette année puisqu’il s’est produit ce jeudi à 22h50). C’est également la fête nationale du Groënland (Ullortuneq).
Le 21 juin est un jour important dans l'hémisphère nord, car c’est traditionnellement le solstice d'été, le jour le plus long de l'année, bien que cette année, en Europe occidentale, il se soit produit un petit peu plus tôt : le 20 juin à 22h50.
À des latitudes aussi élevées, que celle du Groenland, le changement des saisons est primordial pour la survie de la population. Dans la majeure partie du Groenland, c’est le soleil de minuit (24 heures de lumière du jour sans coucher de soleil).
Le 21 juin est aussi le jour qui a été choisi en 1983 pour la fête nationale du Groenland, appelée Ullortuneq (ou Nationaldag, en danois). Ce même jour, le Groenland célèbre également la première présentation de son drapeau en 1985. Le cercle rouge symbolise le soleil de minuit et le blanc représente la neige et la glace.
Le jour de la fête nationale, une partie des habitants sortent leurs costumes traditionnels. On chante et danse, la bière coule à flots. À Nuuk, la capitale, on tire des coups de canon et le gouvernement défile. C’est aussi l’occasion de manifestations culturelles destinées à monter aux plus jeunes les techniques traditionnelles : chasse au phoque, kayak, danses au son du tambour… Après cela, tout le monde profite du kaffemik (la tradition du café), on prend un repas sous chapiteaux, on assiste à des chants choraux, des danses folkloriques et des matchs de football…
Au Kalaallit Nunaat (le Groënland en langue inuit) on célèbre aussi, chaque 21 juin, le jour où le Danemark lui a accordé un nouveau statut d'autonomie, c’était le 21 juin 2009. Cette autonomie élargie lui permet de gérer ses ressources naturelles. Un premier pas vers l’indépendance, même si la moitié des ressources provient toujours du Danemark. La grande île est toujours une dépendance du royaume du Danemark, mais elle n’appartient pas à l’Union européenne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 juin 2024
23 mars : une date de paix ou de guerre en Afrique méridionale
Le 23 mars dans le sud du continent africain est à la fois symbole de guerre, voire de massacres dans l’est de la RDC, et de paix quand on songe à ce que la fin du conflit postcolonial, il y a 36 ans, a permis de bouleversements géopolitiques comme la paix en Angola, l’indépendance de la Namibie et la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.
Ce 23 mars 2024, un sommet extraordinaire de la SADC (Communauté de développement de l'Afrique Australe) est réuni à Lusaka, capitale de la Zambie, pour débattre de questions de sécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo et à Cabo Delgado, au Mozambique. Kinshasa compte sur la force de la SADC en cours de déploiement dans l'est de la RDC pour l'aider à "récupérer les territoires" occupés par la rébellion du M23 (le Mouvement du 23 mars).
Cette date du 23 mars est brandie par un mouvement rebelle, majoritairement tutsi et soutenu par le Rwanda. Ce mouvement du 23 mars, également appelé M23, est un groupe créé à la suite de la guerre du Kivu. Il est composé d'ex-rebelles réintégrés dans l'armée congolaise à la suite d'un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa. Mais, en 2012, nombre de ses membres se sont mutinés, considérant que le gouvernement congolais n'avait pas respecté les modalités de l’accord de 2009. C’est ainsi qu’est né le M23. Dans l’est de la RDC, les combats ont repris de plus belle depuis 2021. Le M23 est accusé de nombreuses violences contre les populations civiles, par des ONG (Human Rights Watch), par la cour pénale internationale et par le gouvernement américain. C’est de cette situation d’urgence dont on débat aujourd’hui à Lusaka, hôte d’un sommet de la SADC.
Ce même jour, le 23 mars, a une autre signification en Afrique australe, depuis 2018. Cette année-là , on fêtait le 30e anniversaire de la bataille de Cuíto Cuanavale et le 23 mars a été décrété Jour de la Libération de l'Afrique Australe (Dia da Libertação da África Austral) en souvenir de la fin de cette bataille qui s’est déroulée du 15 novembre 1987 au 23 mars 1988 sur le territoire de l’Angola. Ce pays, en particulier, en a fait une célébration nationale qui a lieu chaque année, principalement à Cuíto Cuanavale et à Luanda. Pour le régime de Luanda, issu de ce conflit post-colonial, cultiver la gloire de cette victoire est un moyen de faire oublier l’absence totale d’alternance politique depuis un demi-siècle.
La bataille de Cuíto Cuanavale est décrite comme l’une des plus importantes et l’une des dernières de la guerre froide. Elle opposait l’armée du FPLA, un mouvement de libération angolais, au pouvoir à Luanda depuis l’indépendance du pays, à celle de l’UNITA, un autre mouvement rebelle dirigé par Jonas Savimbi, qui combattait pour le camp adverse, avec le soutien de l’Afrique du Sud (encore sous apartheid) et des États-Unis. Alors que les forces de Luanda bénéficiaient du soutien militaire de Cuba et de l’URSS selon la logique de la guerre froide.
Cette bataille qui gangrenait le sud du continent, s’est arrêtée un 23 mars, en 1988, et a débouché sur les Accords de New York, qui ont donné lieu à la mise en œuvre de la Résolution 435/78 du Conseil de sécurité de l'ONU, conduisant à un retrait des forces cubaines et sud-africaines, puis à l’indépendance de la Namibie deux ans plus tard (presque jour pour jour) et finalement en 1994, à la fin du régime de ségrégation raciale en vigueur en Afrique du Sud. C’est dire l’importance de cette date, même si cette victoire militaire est loin d’être le seul facteur des bouleversements géopolitiques vécus dans la région à la toute fin du XXe siècle.
La décision de faire du 23 mars un jour de commémoration a été approuvée à l'unanimité par 15 États membres de la SADC lors du 38e sommet ordinaire de cette organisation régionale qui s’est tenu en 2018 dans la capitale namibienne, Winddhoek. Sa célébration est variable selon les États. Seule l’Angola en a fait un jour férié et chômé, reporté à lundi puisque cette année, le 23 mars tombe un samedi.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mars 2024
22 janvier : la Bolivie célèbre son pluralisme culturel
Ce nouveau jour férié a pour but de l’affirmer au reste du monde : la Bolivie est un État majoritairement peuplé d’Indigènes. Il a fallu pourtant attendre le 22 janvier 2006 pour qu’un Indien accède à la présidence d’une République fondée 181 ans plus tôt. Mais le mouvement à l’origine de cette révolution culturelle est en train de se déchirer…
Ce nouveau jour férié a pour but de l’affirmer au reste du monde : la Bolivie est un État majoritairement peuplé d’Indigènes. Il a fallu pourtant attendre le 22 janvier 2006 pour qu’un Indien accède à la présidence d’une République fondée 181 ans plus tôt. En 2010, la république de Bolivie est devenue l’État plurinational de Bolivie (en vertu de la constitution de janvier 2009). Depuis, pour entretenir cette révolution culturelle, chaque 22 janvier, est célébrée la Journée de l’État plurinational (Día del Estado Plurinacional).
Même si Evo Morales ne parle ni l’aymara, langue de ses origines, ni le quechua, celle de sa région d’adoption, ce jour est historique pour le pays, comme l’ensemble du continent américain. Depuis 2010, l’« État plurinational de Bolivie » est célébré en musique à La Paz, sur la place Murillo qui dès ce matin résonne du son la flute de pan et du tambour. La nouvelles constitution reconnait 37 langues (avec l’espagnol). Les 36 nations indiennes sont représentées en costume régionaux. Un discours est prononcé place des Héros, le lieux même où Morales avait débuté sa campagne électorale en 2005.
Cela dit, l’étoile d’Evo Morales a aujourd’hui bien pâli. En novembre 2019, il était contraint à la démission pour soupçon de fraude électorale lors du scrutin pour son quatrième mandat (alors que la constitutions ne prévoit que deux mandats). Son dauphin et successeur, Luis Arce, est devenu son adversaire politique. La Cour constitutionnelle a interdit à Morales de se présenter en 2025. L’ancien président mobilise ses partisans, les incitant à barrer les routes ce 22 janvier (alors que les Boliviens bénéficie d’un week-end de trois jours) pour protester contre la décision des juges.
Les Boliviens se déchirent sur l’avenir d’Evo Morales, mais l'’esprit du pluralisme cultuel bolivien demeure néanmoins. Le gouvernement bolivien célébre ce lundi, le 15e anniversaire de la promulgation de la nouvelle Constitution politique de l'État, qui a institué l'État plurinational. Les activités commémoratives débutent à 7h30 du matin par une cérémonie ancestrale de gratitude à Pachamama dans l'atrium de la Casa Grande del Pueblo, siège du gouvernement national.
À 8 heures du matin, le président Luis Arce prononce un message à la nation dans le hall de la Casa Grande del Pueblo. Plus tard, à 10 heures du matin, se tiend un rassemblement d'organisations sociales sur la Plaza Murillo de la Paz, le centre du pouvoir politique du pays.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 janvier 2024