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3 siècles d'immigration allemande en France, c'est bien plus que 60 ans d'amitié !

 

La France et l’Allemagne qui célèbrent aujourd’hui 60 ans d’amitiés (tumultueuses) ont depuis bien plus longtemps mêlé leurs populations. Cet anniversaire est l’occasion de lire « Ces Allemands qui font la France, Trois siècles d’immigration allemande en France », par Christine Ramel et Bruno Teissier, éditions BiblioMonde.

La première grande vague d'immigration vers la France il y a deux siècles, on l'a oublié, est venue massivement d'Allemagne. En quête de travail ou du droit de s'exprimer, les Allemands ont été des centaines de milliers à sauter le pas. Hessel, Oberkampf, Haussmann, Hermès, Ophuls, Servan-Schreiber, Lagerfeld, Grosser sont devenus des noms incontestablement français... À travers l'histoire familiale de célébrités et des rencontres avec des personnalités originaires d'outre-Rhin ayant choisi la France comme pays d'adoption, les auteurs du livre multiplient les éclairages sur des parcours de migration représentatifs de ceux de milliers d'autres et racontent les liens étroits qui, d'hier à aujourd'hui, ont toujours existé avec nos cousins germains.

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Marcel Proust, décédé il y a 100 ans, un écrivain français d’origine allemande

 

Nous célébrons le 18 novembre le centenaire de la mort de Marcel Proust. Cet écrivain français, dont les racines familiales paternelles se situent à Illiers-Combray, près de Chartres, en Eure-et-Loir, était pour moitié d'origine allemande.

Parmi ses ancêtres, c’est l’ensemble de sa lignée maternelle qui est d’origine allemande et juive. La France ayant été le premier pays au monde, en 1791, à accorder la pleine citoyenneté aux juifs, elle a attiré beaucoup de candidats à l’émigration, lesquels se sont ajoutés à la masse des migrants économiques allemands qui ont formé au début du XIXe siècle, la première vague d’immigration de type moderne, vers la France.

Fils d’un commerçant de Trèves, Nathaniel Berncastel arrive à Paris en 1813, il ouvre une quincaillerie dans le quartier du Temple et, en 1820, il épouse Rose Silny, la fille d’un fabricant de broderie de Metz, dont la mère était allemande, née à Mayence. En 1815, la Sarre est redevenue prussienne et Nathaniel se retrouve allemand. Il doit demander sa naturalisation et l’obtiendra en 1827. Sa fille Adèle est la grand-mère de Marcel Proust.

Nathé Weil, l’époux d’Adèle, le grand-père du romancier, est lui aussi le fils d’un Allemand, devenu français en 1790. Ses ancêtres vivaient à Isenburg, une principauté située au sud de Francfort, mais des conditions économiques difficiles les ont poussés vers l’Alsace. C’est là que Lazare Weyl, fils de rabbin, a découvert le métier de la faïencerie : à Nidernai, petite ville jadis détruite pendant la guerre de Trente Ans, qui accueillaient les juifs interdits de séjour à Strasbourg. Lazare s’établira ensuite à Fontainebleau où son fils Baruch Weil fera fortune. Nathé Weil, son petit-fils, sera agent de change et intégrera la bourgeoisie parisienne. Jeanne Weil, la fille de ce dernier est la mère de Marcel Proust.

On l’a dit, la mère de Marcel Proust avait un grand-père maternel, Nathaniel Berncastel, qui habitait Trèves avant d’émigrer à Paris en 1813. Elle avait aussi une grand-mère paternelle originaire de cette ville.Trèves est la ville natale de Karl Marx. Sa famille y était implantée depuis plusieurs générations. Marcel Proust et Karl Marx ne se sont pas connus, mais ils étaient cousins.

Quant à Rose Silny, l’arrière-grand-mère de Marcel Proust, elle est la fille d’un prospère fabricant de broderie de la ville de Metz. Sa famille est liée à une lignée de Mayence, les Kanstadt, mais aussi aux Cahen, aux Halphen... Parmi les plus lointains ancêtres de l’écrivain, on rencontre un Daniel Auchenbourg, né en 1590 à Ausbourg, en Bavière ainsi qu’un Joseph Askhenazi, né vers 1550 à Francfort... Tous deux sont arrivés à Metz au début du XVIIe siècle.

Pour en savoir plus sur l’immigration allemande en France, lire : Ces allemands qui font la France de Bruno Teissier et Christine Ramel

 
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La mort du pédagogue Gabriel Cohn-Bendit, fils de réfugiés politiques allemands

 

Gabriel Cohn-Bendit est le fils de l’avocat Erich Cohn-Bendit et de Herta Judith David, un couple de juifs allemands, non pratiquants, connus à Berlin pour leur engagement à gauche. Dès la prise de pouvoir par Hitler, ses parents ont fui l’Allemagne pour se réfugier à Paris en mars 1933. Gabriel, dit Gaby, nait en 1936 à Montrouge.

En 1939, son père est interné comme ressortissant allemand, il s’évade. La famille se réfugie à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne où elle passe la guerre sous une fausse identité de réfugiés belges. En 1945, nait à Montauban, son petit frère, Daniel, dit Dany. Après la guerre, l’avocat Erich Cohn-Bendit ne pouvant exercer en France va retourner en Allemagne et s’installera à Francfort. Gabriel, contrairement à son frère, ne rentrera pas en Allemagne. Il reste en France et deviendra français à 18 ans. Il habite à Paris chez ses grands-parents paternels, eux aussi réfugiés à Paris avant la guerre. 

Militant à toute sa vie à gauche, Gabriel s’intéresse à la pédagogie, dans la mouvance du mouvement Freinet. Devenu enseignant et syndicaliste, il participe au mouvement en lien avec la revue L'École émancipée. En 1981, suite à l'élection de François Mitterrand, il lance l'idée d'un lycée autogéré. Un premier est créé à Saint-Nazaire, où il sera professeur d’allemand, puis un second à Paris, le LAP. À la fin de sa vie, ce militant d’extrême gauche s’est inscrit dans le sillage de Europe Écologie-Les Verts, comme son frère Daniel. Il est mort à Toulouse le 17 décembre 2021.

Pour en savoir plus sur l’immigration allemande en France, lire : Ces Allemands qui font la France, par Bruno Teissier et Christine Ramel

 
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La tour Eiffel porte un nom allemand !

 

La tour qui fait figure de symbole de la capitale française porte le nom d’une région allemande. Eiffel est en effet une région de collines située à l’est de la Belgique et du Luxembourg, dans le Lander de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Aujourd’hui, le nom de la région est orthographié Eifel. C’est de là que vient la famille Bönickhausen (avec un tréma à l’époque), celle de l'ingénieur qui a construit la tour.

La tour Eiffel aurait-elle pu s’appeler Bonickhaussen ? Probablement pas. À cette période l’hostilité des Français envers leurs voisins qui occupaient l’Alsace et la Moselle, était telle que les Parisiens auraient donné un autre nom à ce monument qui deviendra un symbole national. Bonickhaussen était pourtant le patronyme de naissance de l’ingénieur qui l’a construite. Eiffel était un nom d’usage, adopté par sa famille et qui permit à Gustave dit Eiffel de nommer sa société d’ingénierie : Eiffel & Cie, fondée en 1866. Il demanda ensuite à en faire son nom de famille, ce qui lui fut accordé en 1879, soit tout juste dix ans avant l’inauguration de la tour métallique. Le problème ne s’est donc pas posé.

Léo Heinrich Bönickhausen, le plus lointain ancêtre connu de Gustave Eiffel était en même temps maître d’école et sacristain. Il vivait dans la localité de Marmagen. C’est son fils aîné, Wilhelm Heinrich qui débarqué à Paris à une époque où l’immigration allemande vers la France était importante. Son fils s’établira comme tapissier rue Vieille-du-Temple et s’intégrera parmi les bourgeois de la capitale française. Mais, Bönickhausen est vraiment un nom vraiment difficile à prononcer pour la clientèle. La famille prendra l’habitude de se faire appeler du nom de sa région d’origine : Eiffel. Mais, sans toutefois avoir fait modifier son état civil.

Ainsi, quand Gustave naît en 1832, il est inscrit à l’état civil sous le nom de Bonickhausen, comme son aïeul, arrivé en France au siècle précédent. Et, à l’instar de ses ancêtres, il utilisera Eiffel comme nom d’usage. L’Allemagne, qui n’existe toujours pas en tant qu’État, n’était pas encore l’ennemi récurrent de la France. Elle le devient en 1870, avec la défaite de Sedan et la perte de l’Alsace-Lorraine. À partir de cette époque, un nom à consonance germanique est susceptible d’éveiller tous les soupçons. Vous vous fâchez avec quelqu’un et vous voilà qualifié de « boche ». En 1876, un employé licencié de la société Eiffel & Cie veut se venger de son patron. Il le dénonce comme un espion à la solde de Bismark qui se dissimulerait sous un faux nom. Un procès est engagé, il lave bien sûr Gustave Eiffel de tout soupçon, mais le persuade d’engager une procédure de changement de son patronyme. La « consonance allemande inspire des doutes sur ma nationalité française, et ce simple doute est de nature à me causer soit individuellement, soit commercialement, le plus grand préjudice », écrit-il pour justifier sa demande, laquelle aboutira en 1879 (décret du 1er avril 1879).

Cela dit, si on avait vraiment baptisé la tour du nom de son inventeur, il aurait fallu l’appeler tour Koechlin ! Un autre nom germanique, mais celui d’une famille suisse, originaire du canton de Schaffhouse et établie ensuite en Alsace. C’est en effet l’ingénieur Maurice Koechlin qui a inventé la structure de la fameuse tour. Gustave Eiffel lui a, par la suite, racheté le brevet.

Extrait de Ces Allemands qui font la France, par Bruno Teissier et Christine Ramel

 
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Le coronavirus fauche une figure du PCF, ancien réfugié allemand en France

 

L’ancien maire de Choisy-le-Roi, Daniel Davisse est décédé le 29 mars 2020  à Créteil (Val-de-Marne). Il était né à Hambourg, en Allemagne, le 7 juillet 1938 sous le nom de Daniel Herz dans une famille d’origine juive. Celle-ci a fuit le nazisme en se réfugiant au Luxembourg, puis en la France. Mais, en fait de refuge, les Herz ont été internés au camp de Gurs, puis au camp des Milles (Bouches-du-Rhône). Livrés aux nazis, les parents du jeune Daniel ont ensuite été déportés à Auschwitz d’où ils ne revinrent pas. Par chance l’enfant échappa à la déportation car il fut accueilli à Marseille par la famille Weill qui le cacha et le protégea ; il devint leur enfant et sera officiellement adopté en 1959. Installée à Paris, la famille Weill ayant pris le nom de Davisse après la guerre, Daniel Herz devient Daniel Davisse.

Il a fait une carrière d’ instituteur puis de permanent au Parti communiste ; secrétaire de la section communiste de Vitry-sur-Seine ; chef de cabinet de Charles Fiterman au ministère des Transports ; secrétaire de la section communiste de Vitry-Plateau. Daniel Davisse a été élu maire de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) en 1996, puis conseiller général en 2004, mandat qu’il a exercé jusqu’à son décès en mars 2020, victime du coronavirus.

Lire : CES ALLEMANDS QUI FONT LA FRANCE, Trois siècles d’immigration allemande en France, par Christine Ramel et Bruno Teissier-ci

 
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Le 22 janvier, la Journée franco-allemande, anniversaires des traités de l'Elysée (1963) et d'Aix-la-Chapelle (2019)

 

La coopération franco-allemande a connu des jours meilleurs, notamment sur les questions monétaires et bancaires ainsi qu’à propos des relations avec la Russie et la Chine. Néanmoins, depuis un an, la France et l’Allemagne ont su parler d’une même voix et agir de concert au Mali ou dans les dossiers iranien ou ukrainien.

Chaque 22 janvier, date anniversaire de la signature du traité de l'Élysée, est célébrée de part et d'autre du Rhin, la Journée franco-allemande. De Hambourg à Ajaccio, de Brest à Leipzig en passant par Karlsruhe ou Poitiers, de nombreux événements sont l'occasion de mettre sous les projecteurs les liens de coopération entre les deux pays autour de la langue et de la culture. 

Le traité de l’Élysée, également nommé traité de l’amitié franco-allemande, signé le 22 janvier 1963 entre la France et la République fédérale d’Allemagne par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer, a été l’acte fondateur d'une coopération étroite. Il portait l’ambition d’ancrer la réconciliation franco-allemande au sein de la société, en particulier par le biais de la culture et des échanges de jeunes. Des mesures furent prises en ce sens : apprentissage de l’allemand par les élèves français et réciproquement, équivalence des diplômes, création de lycées franco-allemands, mise en place d'échanges internationaux, jumelage de nombreuses villes... 

L’une de ses premières traductions concrètes fut la création de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ), qui permet chaque année à quelque 200000 jeunes d’effectuer un séjour dans le pays voisin. Implantée à Paris et à Berlin, l'organisation internationale au service de la coopération franco-allemande soutient des échanges et projets de jeunes des deux pays. De- puis sa création, l’OFAJ a permis à 8,4 millions de jeunes Français et Allemands de participer à environ 320 000 programmes d’échanges. 

Cet accord a aussi donné naissance, au fil des années, à des institutions et productions uniques en leur genre, dont le Haut Conseil culturel franco-allemand (HCCFA), la chaîne de télévision culturelle ARTE, l’université franco-allemande (UFA), le manuel d’histoire franco-allemand dont le premier volume est paru en 2006. 

À propos des relations franco-allemandes, lire : Ces Allemands qui font la France, Trois siècles d’immigration allemande en France, par Christine Ramel et Bruno Teissier

À propos du 22 janvier, lire aussi l'ouvrage de Pascal-Mallen-Barret

 
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La mort d’un immigré allemand devenu un grand couturier français

 

Karl Lagerfeld  est arrivé en 1952 à Paris, alors capitale incontestée de la mode, où il s’installe définitivement. Le jeune homme, âgé de 19 ans, a quitté Hambourg avec sa mère. « Ma mère disait : “Hambourg est la porte du monde”, mais ce n’est que la porte, alors dehors ! Je n’ai plus eu qu’un désir : sortir d’ici au plus vite ». Il est d’abord élève au lycée Montaigne dans une France d’après guerre où les Allemands sont encore vu comme des boches, aussi parfois a-t-il mis en avant des origine suédoises, celles de son père, tandis que sa mère était prussienne. Il devient illustrateur de mode et partage, en 1954, le premier prix du renommé concours "Secrétariat international de la laine" de Woolmark, avec un certain Yves Saint Laurent… C’est un monstre sacré de la mode, dandy parisien et membre de la jet set française qui est décédé ce 19 février 2019. 

Lire : CES ALLEMANDS QUI FONT LA FRANCE, Trois siècles d’immigration allemande en France, par Christine Ramel et Bruno Teissier

 
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22 janvier : un nouveau traité franco-allemand

 

Emmanuel Macron et Angela Merkel signent un traité de coopération et d'intégration franco-allemand à Aix-la-Chapelle, en Allemagne. Ce "traité d'Aix-la-Chapelle" s’appuiera sur le socle du traité de l’Elysée de 1963 "pour viser un nouvel objectif de convergence accrue entre la France et l’Allemagne et préparer les deux pays aux défis auxquels ils sont confrontés".

La date choisie est l’anniversaire du traité de l’Élysée, signé le 22 janvier 1963, par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer, un traité de coopération destiné à sceller la réconciliation entre la France et la République Fédérale d’Allemagne. Depuis, une journée franco-allemande est organisée dans les établissements scolaires des deux pays. 

Le nouveau texte adopte «une clause de défense mutuelle qui reconnaît qu’une agression, une menace portée sur l’un des deux pays sera vue comme une agression, une menace par l’autre pays qui mettra tout en œuvre pour aider son partenaire». «Très concrètement, cela peut arriver dans le cas d’une attaque terroriste où il faut déployer un certain nombre de moyens d’assistance, de recherche, de renseignements communs pour aider l’autre pays», indique-t-on à l’Elysée. Une telle «clause de solidarité» n’est pas nouvelle, elle s’inspire de ce qui existe déjà dans les traités de l’Otan et de l’UE.

En matière économique, le nouveau traité crée un Conseil franco-allemand d’experts économiques (purement consultatif) composé de dix experts indépendants… pas de quoi soulever passions nationaliste dans les deux pays. Cela n’a pas empêcher les formations populistes de diffuser les informations les plus extravagantes sur le traité d’Aix-la-Chapelle. Les relations franco-allemandes restent très passionnelles dans certains milieux.

À propos des relations franco-allemandes, lire : CES ALLEMANDS QUI FONT LA FRANCE, Trois siècles d’immigration allemande en France, par Christine Ramel et Bruno Teissier


 
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Il a cent ans, Karl Liebknecht  était assassiné

 

Le 15 janvier 1919, le socialiste révolutionnaire Karl Liebknecht  était assassiné par des membres des Corps Francs aux ordres du gouvernement, le même jour que Rosa Luxembourg, sa partenaire spartakiste.

Il laissait une épouse, Sophie et  3 enfants âgés de 12 à 18 ans, Vera la plus jeune est morte dans les années 1930 sans descendance. L’aîné, Wilhelm, qui porte le nom de son grand-père, cofondateur du Parti socialiste allemand va fuir en URSS en 1928, c’est là qu’est née sa fille unique Maja qui vit aujourd’hui dans le Brandebourg. 

Robert, son second fils se réfugiera en France en 1933 avec son épouse Hertha. Après avoir étudié à Berlin, puis aux Beaux-Art de Dresde, il est devenu peintre. Le couple s’installe à Paris. Grâce à leur nom, ils sont accueillis très chaleureusement par les intellectuels de gauche. Hertha est responsable des enfants juifs de l'hôpital Rothschild, sauvés par "l'Organisation pour le salut des enfants" (OSE) française.

Leur exil français est interrompu par un internement en septembre 1939. Robert, au camp des Milles,  où étaient emprisonnés les citoyens allemands réfugiés en France bien qu’antinazis dans leur très grande majorité. En captivité, il y a côtoyé d’autres artistes comme Max Ernst, Ferdinand Springer, Alfred Otto Wolfgang Schuize dit Wols… Son épouse Hertha a été emprisonnée à Gurs, le sinistre camp qui a retenu des centaines de femmes allemandes. Libérés, ils parviennent à se retrouver et à se cacher, leur fille, Marianne est née en France en 1941. En 1943, la famille arrive à passer en Suisse, le bébé dans les bras, en échappant aux balles des gardes frontières.  Ils y demeureront jusqu’en 1948, avant de se réinstaller à Paris où Robert est mort en 1994 et Hertha en 2000. Le couple avait obtenu la nationalité française en 1956.

À propos du refuge des Allemands en France, lire Ces Allemands qui font la France, par Christine Ramel et Bruno Teissier

Marianne, leur fille vit aujourd’hui en Autriche, ses propres fils ont la nationalité américaine, l’un vit à New York, l’autre à Londres, le troisième à Graz. Aucun ne se dit communiste, même si pour Marianne « les valeurs défendues par notre famille sont bien vivantes ». Sa cousine, Maja, qui a vécu en URSS est moins convaincue.

L’urne funéraire de Robert Liebknecht repose dans la tombe familiale du cimetière berlinois de Friedrichsfelde où se déroule chaque année, autour du 15 janvier une cérémonie en l’honneur de son père et de Rosa Luxembourg.

Photo : Karl, son épouse Sophie et ses trois enfants (nés de sa première épouse, Julia)

 
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13 décembre : la Maison d'Izieu rend hommage à Paul Nierdermann

 

Le 13 décembre 2018, la Maison d’Izieu rend hommage à Paul Niedermann, ancien enfant de la colonie, décédé le 7 décembre 2018. Né en 1927 à Karlsruhe, il avait connu le sort de près de 6500 Juifs des Pays de Bade, de Sarre et de Palatinat : la déportation vers la France…

En passant en Suisse, il avait échappé à la rafle du 6 avril 1944. Revenu vire en France, Paul Niedermann avait témoigné au procès de Klaus Barbie à Lyon, en 1987.

Pour en savoir plus, lire : Ces Allemands qui font la France

 
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Les Allemands célèbrent leurs victimes des guerres

 

Le Jour du souvenir (Volkstrauertag) est célébré deux dimanches avant le premier jour de l’Avent. Il commémore les membres des forces armées et les civils morts dans les conflits armés, y compris les victimes de la répression violente. Il a été observé pour la première fois sous sa forme moderne en 1952. Cette année, anniversaire de la fin de la Grande Guerre, Emmanuel Macron est invité à s’exprimer au Bundestag, car ce 18 novembre 2018 célèbre aussi la réconciliation, l’entente et la paix en Europe.

 
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