L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1905, Japon, Corée du Sud, 22 février Bruno Teissier 1905, Japon, Corée du Sud, 22 février Bruno Teissier

22 février : journée patriotique locale pour quelques îlots inhabités

La préfecture japonaise de Shimane marque chaque 22 février une Journée de Takeshima, manifestation patriotique pour affirmer le caractère japonais des îlots occupés par les Coréens. Ce qui fait un contentieux de plus entre les deux pays dont la mémoire est chargée de ressentiments réciproques.

 

Il s’agit de deux gros îlots et de quelques dizaines de rochers quasiment inhabités (parfois quelques pêcheurs coréens y séjournent). Ils sont connus internationalement sous le nom de rochers de Liancourt, du nom d’un baleinier français qui aurait « découvert » ces îles en 1849. Cette toponymie permet d’éviter de trancher entre le nom coréen de Dokdo (독도/獨島) et l’appellation japonaise, Takeshima (竹島). Car ces îles sont revendiquées par chacun des deux pays comme appartenant à leur zone économique exclusive.

Le 22 février 1905, le gouvernement japonais a incorporé les rochers de Liancourt à la préfecture de Shimane, affirmant que ces îles inhabitées n'avaient jamais été occupées par un pays étranger et devaient donc être traitées comme terra nullius (« terre de personne ») en vertu du droit international. Mais très vite la question de la souveraineté de ces îles ne se pose plus car le Japon annexe la Corée en 1910. Lorsque la Corée retrouve sa souveraineté, le conflit territorial a recommencé. Dans les premières versions du Traité de San Francisco entre le Japon et les puissances alliées, les rochers de Liancourt sont désignés comme faisant partie de la Corée. Mais la version finale du document laisse leur statut indéfini. La Corée du Sud, libérée du joug japonais, a aussitôt revendiqué les îlots et a rejeté la proposition du Japon de résoudre le différend devant la Cour internationale de Justice. En 1954, la Corée du Sud prend administrativement le contrôle des îles, en y installant un contingent permanent de gardes-côtes.

En référence à la décision de 1905, la préfecture japonaise de Shimane marque chaque 22 février une Journée de Takeshima (竹島の日), manifestation patriotique pour affirmer le caractère japonais de ces îlots. En réponse, des groupes de citoyens coréens organisent ce jour-là des manifestations devant les ambassades du Japon pour protester contre cette fête locale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 février 2024

 
Lire la suite
1905, France, Laïcité, 9 décembre Bruno Teissier 1905, France, Laïcité, 9 décembre Bruno Teissier

9 décembre : la journée de la laïcité en France

« La République ne reconnaît aucun culte » dit la loi de 1905… bon courage aux professeurs pour l’expliquer à leurs élèves. Le 9 décembre est l’anniversaire de la loi de 1905 de séparation entre l’Église et l’État. En dépit de demandes récurrentes, ce jour n’est pas férié en France. Et il y a peu de chance pour que cela se fasse pendant la présidence Macron. Depuis 2015, toutefois, une Journée de la laïcité est célébrée dans tous les établissements scolaires de France, le 9 décembre.

 

En France, des voix réclament régulièrement de faire du 9 décembre un jour férié dédié à la laïcité. C’est l’anniversaire de la loi de 1905 de séparation entre l’Église et l’État. Un pas a été fait en ce sens sous la présidence de François Hollande : depuis 2015, une Journée de la laïcité est célébrée dans tous les établissements scolaires de France, le 9 décembre. Cette année, elle marque le 118e anniversaire de la loi de séparation des Églises et de l’État (1905), qui a participé à enraciner la laïcité (instituée dès 1882 pour les enseignements) à l’école publique.  « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » (art. 2 de la loi du 9 décembre 1905).

Outre le fait que cette loi n’est pas appliquée en Alsace et en Moselle créant une rupture d’égalité entre les Français, elle semble bien méconnue par Emmanuel Macron, qui, le 23 décembre dernier, assistait, en tant de président des Français, à la messe que le souverain pontife a célébrée au Stade-Vélodrome de Marseille. Ce qui ne s’était quasiment jamais fait sous la cinquième république.  Il y a deux jours,  le Grand Rabbin de France était invité à Élysée pour allumer la première bougise de la fête juive d’Hanoucca, une première dans l’histoire de la république. Cette année, la leçon des enseignants du secondaire sur la laïcité va être plus difficile à concevoir et à transmettre. L’Élysée va devoir fêter Noël (pas uniquement pour les enfants du personnel) de manière multiple. Car selon la fâcheuse logique communautarisme qui se met en place, il conviendra d’organiser un réveillon de Noël le soir du 5 janvier prochain, en solidarité avec les Arméniens qui ont connu eux aussi des journées dramatiques, il y a peu. Sans oublier ensuite, le Nowrouz, en mémoire des Kurdes et des Iraniens persécutés, l’Illumination du Bouddha… On se demande, à présent, quelle fête musulmane va être choisie par l’Élysée en mémoire des dizaines de milliers de Palestiniens morts à Gaza sous les bombes de Tsahal et en Cisjordanie, sous les balles des colons extrémistes ?

« La République ne reconnaît aucun culte », cette phrase forte de la loi de 1905 devrait figurer  au fronton de l’Élysée et pas seulement chaque 9 décembre.

Le principe de laïcité est au fondement du système éducatif français depuis la fin du XIXe siècle. Les différents enseignements contribuent à la transmission de la laïcité, en particulier l’enseignement moral et civique, l’histoire géographie ou encore la littérature. Ce principe figure dans l’article premier de la Constitution de 1958 : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la Loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »

Selon le Conseil constitutionnel  : « le principe de laïcité impose notamment le respect de toutes les croyances, l’égalité de tous les citoyens devant la loi sans distinction de religion et que la République garantisse le libre exercice des cultes » (décision n° 2012-297 QPC du 21 février 2013). Une position que chacun l’interprétera à sa manière…

La loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République institutionnalise la Journée de la laïcité au sein de la fonction publique. La loi rend obligatoire la désignation d'un référent laïcité dans les trois fonctions publiques. Le référent est notamment chargé d'organiser une journée de la laïcité le 9 décembre de chaque année. Les initiatives de l’Élysée ne lui facilitent pas la tâche.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 décembre 2023

 
Caricature de 1905

Caricature de 1905

laicité.jpg
laicité1.png
Lire la suite
1905, Norvège, 7 juin, indépendance Bruno Teissier 1905, Norvège, 7 juin, indépendance Bruno Teissier

7 juin : la Norvège fête son indépendance

En 1905, les Norvégiens recouvraient leur indépendance après plus de quatre siècles de domination danoise, puis suédoise. C'était un 7 juin. Ce jour de mémoire marqué par la multiplication des drapeaux sur les bâtiments publics n’est pas un jour chômé en Norvège.

 

En 1905, les Norvégiens recouvraient leur indépendance après plus de quatre siècles  de domination danoise, puis suédoise. C'était un 7 juin.

Cette date a aussi marqué l’éclipse de cette indépendance : le 7 juin 1940, la famille royale fuyait le royaume occupé par les Allemands. Ce jour-là, le roi, le prince héritier Olav et le reste du gouvernement sont montés à bord du HMS Devonshire pour l’Angleterre et ont été conduits en toute sécurité à Londres.

Et c’est, à nouveau un 7 juin, en 1945, que le roi Harald devenait à Oslo après 5 ans d'exil. Une date symbolique donc.

Le 7 juin célèbre avant tout la Dissolution de l'union avec la Suède (Unionsoppløsningen), soit la séparation des royaumes de Suède et de Norvège, gouvernés en union personnelle par la monarchie suédoise depuis 1814. Le 7 juin 1905, le Storting (parlement norvégien) proclamait que le roi de Suède cessait d’être roi de Norvège. Un référendum sera ensuite organisé, il donnera une écrasante majorité de voix (99,95 % de voix !) en faveur de la séparation complète d’avec la Suède. Un autre référendum va ensuite décider à 79% des voix que la Norvège demeurera un royaume et non une république. Le trône, mais sans aucun pouvoir, sera offert à un petit-fils du roi du Danemark. Lequel deviendra le roi Haakon VII, le grand-père de l’actuel roi de Norvège, Harald V.

Le jour de la dissolution de l'Union, le drapeau de l'État norvégien flotte sur les bâtiments publics. Les civils sont également encouragés à arborer le drapeau national. Mais, comme ce n'est pas un jour chômé, aucune grande fête n'a lieu ce jour-là.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde.

 
norge.png
7 juin 1945, le peuple norvégien oublie sa rancœur d’avoir été lâché par son roi en 1940 et acclame Harald à son retour. Celui-ci n’avait pas choisi la date au hasard.

7 juin 1945, le peuple norvégien oublie sa rancœur d’avoir été lâché par son roi en 1940 et acclame Harald à son retour. Celui-ci n’avait pas choisi la date au hasard.

Lire la suite
1905, Japon, Batailles navales, 27 mai Bruno Teissier 1905, Japon, Batailles navales, 27 mai Bruno Teissier

27 mai : la bataille de Tsushima, gloire navale du Japon

Cette victoire navale japonaise avait eu un grand retentissement en 1905, c’était la première fois qu’une flotte européenne, celle de la Russie, était détruite par une puissance non européenne. Le 27 mai n’est plus férié au Japon, mais une cérémonie a lieu chaque année à bord du navire commémoratif, amarré dans un port militaire. Avec la montée des tensions dans la région, la mémoire de la bataille de Tsushima prend aujourd’hui une dimension particulière.

 

Ce jour férié commémorant la bataille navale de Tsushima a été aboli en 1945 comme tous les symboles du militarisme japonais, mais les autorités n’ont jamais cessé de célébrer chaque 27 mai cette victoire navale de 1905. Une victoire navale qui avait eu un grand retentissement à l’époque, c’était la première fois qu’une flotte européenne était détruite par une puissance non européenne. Cette défaite russe majeure dans la guerre qui l’opposait au Japon avait, à l’époque, bien écorné l’idée que l’on se faisait de la puissance de l’Empire russe. Il faut noter que le Japon était alors soutenu par les États-Unis et équipé par de matériel moderne fourni par les Anglais, soucieux d’affaiblir la Russie alors alliée des Français. Néanmoins cette victoire d’Asiatique sur des Européens avait profondément marqué les esprits à l’époque.

Cette Journée commémorative de la marine (海軍記念日 — Kaigun Kinen'bi) avait été instituée en 1939 dans le cadre de la propagande militariste nippone. On comprend que les Américains aient imposé la suppression ce jour férié en 1945. Mais, la cérémonie d’hommage à l’amiral Heihachiro Togo, souvent décrit par les journalistes comme le « Nelson de l'Orient », le vainqueur de Tsushima n’a jamais cessé. Il est vrai que cette bataille de 1905 était à l’époque la plus fameuse depuis celle de Trafalgar, le 21 octobre 1905. Depuis quelques années, avec la montée des tensions dans la région et l’affirmation d’un militarisme chinois, la mémoire de Tsushima prend une dimension particulière.

Les cérémonies se déroulent à quai et à bord du navire commémoratif, le Mikasa amarré dans la ville de Yokosuka, située sur la côte Pacifique, au centre du Japon. La ville abritait une base navale et un chantier naval de la Marine impériale. C’est aujourd’hui, l’un des plus grands ports militaires du Japon, partagé entre l'US Navy et la branche navale des Forces d'autodéfense japonaises.

La marine impériale japonaise fut la troisième plus grande marine au monde en 1920, et sans doute la plus moderne au début de la Seconde Guerre mondiale. Elle reste l'une des premières marines au monde en termes de budget, même si elle se voit refuser tout rôle offensif par la Constitution et l'opinion publique de la nation. Mais, cette dernière évolue…

La bataille de Tsushima (Цусимское сражение, en russe), connue sous le nom de bataille navale de la mer du Japon (日本海海戦 — Nihonkai-Kaisen) au Japon, a eu lieu les 27 et 28 mai 1905 (14 et 15 mai dans le calendrier julien alors en usage en Russie) dans le détroit de Tsushima entre la Corée et le sud du Japon. Dans cette bataille, la flotte japonaise dirigée par l'amiral Tōgō Heihachirō a détruit les deux tiers de la flotte russe, menée par l'amiral Zinovy Rozhestvensky, qui avait parcouru plus de 18 000 milles marins (33 000 km) pour atteindre l'Extrême-Orient. La bataille était également la première fois que la télégraphie sans fil était utilisée dans un combat naval. Elle révéla au monde l’émergence d’une puissance japonaise et, déjà, le déclin de celle de la Russie.

Chaque 27 mai, une cérémonie se déroule également au sanctuaire Tōgō-jinja (東郷神社), consacré à l'amiral Tōgō Heihachirō. Il se trouve à Harajuku, un quartier de Tokyo.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La statue de l’amiral Tōgō Heihachirō, devant le navire commémoratif

Bières à la gloire de l’amiral Tōgō Heihachirō

Lire la suite
1905, Hongrie, poésie, Littérature, 11 avril Bruno Teissier 1905, Hongrie, poésie, Littérature, 11 avril Bruno Teissier

11 avril : la Journée de la poésie hongroise

Cette journée est fêtée en Hongrie depuis 1964. C’est la seule célébration nationale héritée de la Hongrie communiste. Le 11 avril, est l'anniversaire d'Attila József. Un poète qui fut un peu le Rimbaud hongrois, adolescent prodige, mort jeune... Communiste, mais pas trop. C’est aujourd’hui, l’occasion en Hongrie d’un marathon de poésie.

 

La Journée de la poésie (költészet napja) est célébrée en Hongrie depuis 1964. C’est la seule célébration nationale héritée de la Hongrie communiste. Le 11 avril, est jour de l'anniversaire d'Attila József. Un poète qui fut un peu le Rimbaud hongrois. Né en 1905 dans un milieu très défavorisé, cet enfant précoce a été l’adolescent prodige des milieux littéraires hongrois dès 1922. Il est mort en 1937 à 32 ans écrasé par un train, dans des circonstances qui font penser à un suicide.

Il a été communiste, dès 1919, d’où ce choix de la date à l’époque de Kádár, mais il avait été exclu du parti pour idéalisme, d’où le maintien de cette figure dans la Hongrie post-communiste. Sa statue, réalisée par Marton László, regarde le Danube du pied du Parlement hongrois. L’emplacement, choisi en 2009, est inspiré d’un de ses poèmes fameux, Au bord du Danube.

La poésie joue toujours un rôle particulier dans l’espace culturel hongrois. On ne lit plus des poèmes dans les usines comme à l’époque communiste, chaque 11 avril, mais on organise des soirées de performances littéraires comme le fameux marathon de poésie (Költészeti maraton) organisé depuis 2010, où une centaine d’auteurs (147 en 2022) se relaient pendant 24 heures pour lire des textes en public.

La figure d’Attila Jozsef n’est pas oubliée. Chaque 11 avril, sur la tombe du poète, au cimetière de la rue Fiumei, à Budapest, l'Institut national du patrimoine (NÖRI), organise un événement. Cette année est donné un concert de poèmes d’amour mis en musique avec chanteurs et musiciens.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Timbre émis à l’occasion du centenaire du poète. Son nom est écrit à la hongroise, le prénom après le nom.

Statue du poète installée à Budapest en 2009 : “le poète triste” par Marton László. Derrière, sur la droite, c’est le Parlement hongrois.

Lire la suite
1905, Macédoine du Nord, 23 mai, affirmation nationale Bruno Teissier 1905, Macédoine du Nord, 23 mai, affirmation nationale Bruno Teissier

23 mai : le journée nationale des Valaques ou Aroumains, peuple oublié des Balkans

La Macédoine du nord, peuplée de Slave et d’Albanais est le seul pays à avoir créé, en 2007, un jour férié en l’honneur du peuple Valaque ou Aroumain. Cette fête existe néanmoins depuis 1991, c’est aujourd’hui sa 30e édition.

 

La Macédoine du nord, peuplée de Slave et d’Albanais, est le seul pays à avoir créé un jour férié en l’honneur du peuple Valaque ou Aroumain. Depuis 2007, le ministère du Travail accorde un jour de congé aux personnes appartenant à ce peuple, très minoritaire en Macédoine. Le 23 mai y est connu sous le nom de Journée nationale des Valaques (Национален ден на Властите, en macédonien) (Dzua Natsionalã a Armãnjilor, en aroumain ). 

Les Valaques, tels qu’on les nomme en Macédoine et en Grèce, seraient quelque 250 000 éparpillés dans tous les Balkans et ailleurs en diaspora. Ce peuple de bergers ou de commerçants itinérants était jadis nomade ce qui explique sa dispersion. Aujourd’hui sédentarisés, ils se fondent dans les populations locales. Leur langue est latine, proche du roumain, aussi la Roumanie les considère comme des Roumains de la diaspora et les nomme Aroumains pour les distinguer. Ils ont aussi participé à l’histoire de la Grèce. Il y a 200 ans exactement, en 1821, commençait la guerre d'indépendance grecque et beaucoup des premiers combattants de l'indépendance (certains vivaient d’ailleurs en Roumanie) étaient eux-mêmes issus de la communauté aroumaine comme Rigas Velestinlis, Ioánnis Koléttis ou Giorgakis l'Olympiote. Mais, en Grèce, on affirme que les Valaques ne sont pas un peuple particulier, juste des Grecs latinisés que l’Empire ottoman a reconnus à tort comme un peuple.

La date du 23 mai fait en effet référence à la reconnaissance de la communauté aroumaine ou valaque comme nation (millet) par le sultan ottoman Abdul Hamid, le 23 mai 1905. Cette décision leur donnait droit au sein de l’empire à une éducation dans leur langue maternelle et à une autonomie religieuse. Au grand dam des Grecs qui, de fait, ne les fêtent pas le 23 mai.

C’est en 1991, il y a 30 ans exactement, que le 23 mai a été déclaré Journée nationale des Valaques du monde entier par la Ligue des Valaques et quelques autres associations valaques soucieuses de ne pas voir leur peuple s’effacer totalement du paysage du sud-est de l’Europe. Ce jour est principalement célébré par les Aroumains pro-roumains vivant en Albanie, en Bulgarie, en Macédoine du Nord et en Roumanie. En revanche, il n’est pas marqué en Grèce où pourtant, une localité du nord du pays, Samarine (Σαμαρίνα) se revendique comme capitale des Valaques. Ce village perdu est largement déserté aujourd’hui, mais des milliers de membres de la diaspora koutsovalaque (les Valaques du Pinde) s'y rassemblent autour du 15 août de chaque année. En Macédoine, c’est Krouchevo (Крушево), Crușuva en valaque, qui fait figure de capitale des Aroumains-Valaques. Ceux-ci ne représentent toutefois que 10% des habitants de la ville mais des médias en langue aroumaine y sont disponibles et des émissions régulières de télévision et de radio en langue aroumaine contribuent à assurer sa survie. Celle-ci est également enseignée à l’université en Macédoine du Nord.

Les Aroumains ou Valaques se désignent eux-mêmes comme Rrãmãn ou Armãn, selon le groupe dialectal auquel ils appartiennent, et s'identifient comme faisant partie du Populu Armãnescu (le peuple aroumain).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
23mai.png
Lire la suite