L’Almanach international

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2013, Égypte, Coup d'état militaire, 30 juin Bruno Teissier 2013, Égypte, Coup d'état militaire, 30 juin Bruno Teissier

30 juin : l'Égypte célèbre le coup d'État de 2013 qui a porté le président Sissi au pouvoir

Le 30 juin est un jour férié qui commémore le coup d'État égyptien de 2013, il y a 10 ans. Il a été créé pour rappeler les manifestations qui ont conduit au renversement du président Mohamed Morsi. Officiellement, ce jour est l’Anniversaire de la révolution du 30 Juin 2013.

 

Le 30 juin est un jour férié qui commémore le coup d'État égyptien de 2013. Il a été créé pour rappeler les manifestations qui ont conduit au renversement du président Mohamed Morsi. Officiellement, ce jour est l’Anniversaire de la révolution du 30 Juin 2013 (ثورة 30 يونيو في مصر).

Mohamed Morsi avait remporté l'élection présidentielle de 2012, rendue possible par la révolution du 25 janvier 2011. Quelques mois plus tard, il a publié une déclaration constitutionnelle qui lui accordait des pouvoirs illimités. Naturellement, l'opposition a accusé Morsi de restaurer la dictature, ce qui a finalement conduit à des manifestations de masse qui ont eu lieu entre novembre 2012 et juillet 2013. Les manifestations ont atteint leur apogée le 30 juin 2013, soit le premier anniversaire de la victoire de Morsi à la présidentielle du 30 juin 2012. Ce fut la première élection présidentielle démocratique du pays.

Après trois jours de manifestations anti-Morsi, la police, l'armée et la majorité des ministres du gouvernement ont rejoint l'opposition. Morsi a été renversé lors d'un coup d'État mené par le général Abdel Fattah el-Sisi, commandant en chef des forces armées et ministre de la Défense. Le 3 juillet, Morsi a été démis de ses fonctions et emprisonné. À la suite du coup d'État, le président de la Cour constitutionnelle suprême, Adly Mansour, a été nommé président par intérim de l'Égypte. Il ne s'est pas présenté à la présidence lors des élections suivantes, remportées par Sissi. Lequel a instauré à son tour une dictature plus sévère encore puisque de manifester, il n’en est plus du tout question aujourd’hui.

Chaque 30 juin, le président Sissi s'adresse à la nation dans un discours. Aucun discours alternatif n’est plus possible aujourd’hui dans un pays où 65 000 prisonniers politiques croupissent en prison et qui est l’un des cinq pays au monde où le nombre de condamnations à la peine de mort est le plus élevé, en concurrence avec la Chine, l’Arabie saoudite et l’Iran.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1973, Égypte, 6 octobre, Bataille célèbre Bruno Teissier 1973, Égypte, 6 octobre, Bataille célèbre Bruno Teissier

6 octobre : les Égyptiens fiers de leur armée

L’Égypte commémore une guerre qu’elle a perdue, il y a 49 ans. La date du 6 octobre correspond au déclenchement du conflit, conjointement avec la Syrie. Comme quoi une guerre perdue peut tout de même générer un jour férié… Poutine pourra y songer.

 

L’Égypte commémore une guerre qu’elle a perdue, il y a 49 ans. La date du 6 octobre correspond au déclenchement du conflit, conjointement avec la Syrie.

Ce jour-là, l’État hébreu célébrait le Kippour, le jour le plus sacré de l’année juive et il avait largement sous-estimé le risque de guerre. Le 6 octobre 1973, l’offensive était lancée ; les Égyptiens franchissaient le canal de Suez, tenu par Israël depuis 1967, avec une telle facilité que ce fait d’armes reste dans les mémoires : l’armée israélienne n’était plus invincible ! L’impact psychologique fut considérable. Même si au bout d’une semaine, les Israéliens parvinrent à rétablir la situation en leur faveur et à récupérer le terrain perdu, les Égyptiens conservent le souvenir de cette première victoire symbolique au point d’avoir fait du 6 octobre, le Jour de l’armée (يوم الجيش المصري), leur principale fête nationale et un jour férié. Une ville nouvelle, proche du Caire, porte même le nom de Cité du 6 octobre. Ce jour est l’occasion d’un grand défilé militaire. Les Égyptiens sont fiers de leur armée, mais une armée qui les dirige depuis 1952, au point d’avoir totalement rigidifié leur système politique. L’Égypte est aujourd’hui une dictature militaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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23 juillet : la fête nationale de l'Égypte

Il y a 70 ans, le 23 juillet 1952, les officiers libres égyptiens chassaient le roi Farouk. Ce Jour de la Révolution est la fête nationale de l’Égypte.

 

Il y a 70 ans, le 23 juillet 1952, les « officiers libres égyptiens » chassaient le roi Farouk. L'année suivante, Nasser, un officier de 34 ans, s'imposait de manière autoritaire à la tête du pays. Sadate lui succèdera, puis Moubarak... Aujourd'hui, le président Sissi se veut leur successeur direct.

Le Jour de la Révolution, la fête nationale de l’Égypte est marquée par des célébrations de grande envergure, notamment des concerts télévisés sur des thèmes fortement nationalistes et des défilés militaires. Depuis quelques années, la fête se déroule dans une ambiance hautement sécuritaire.

La révolution du 25 janvier 2011, lors de laquelle le peuple égyptien était descendu dans les rues avec le slogan suivant : « Pain, liberté, dignité », a elle aussi été détournée de son sens. L’Égypte qui célèbre pas moins de trois révolutions (avec celle du 30 juin) est pourtant un État d’une grande stabilité mais au détriment de la démocratie, du pluralisme, des libertés publiques...

La constitution a été modifiée en 2019 : les nouveaux articles 140 et 241 permettent au président Sissi d'étendre son deuxième mandat de quatre à six ans, portant ainsi son terme à 2024 au lieu de 2022. Le chef de l'État pourra donc se présenter en 2024 à un troisième mandat de six ans. Jusqu'à aujourd'hui, la Constitution limitait le nombre de mandats à deux, de quatre ans chacun. la président Sissi est donc en place au moins jusqu’en 2030. À moins qu’une nouvelle révolution (une vraie) ne vienne interrompre son plan de carrière…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1956, Égypte, évacuation de troupes, 18 juin Bruno Teissier 1956, Égypte, évacuation de troupes, 18 juin Bruno Teissier

18 juin : l'Égypte commémore le départ des Anglais

L’Égypte fête l’évacuation du pays par les troupes britannique en 1956.

 

L'Égypte célèbre chaque 18 juin, la Journée de l' évacuation ( عيد الجلاء ). C'est l'une des fêtes nationales les plus célébrées, cependant, les institutions publiques, les ministères et les bureaux restent ouverts.

La Grande-Bretagne a occupé l'Égypte partir de 1882. Le 23 juillet 1952, un coup d'État a conduit au renversement du régime, à l'abdication et à l'exil du roi Farouk, qui gouvernait le pays sous la tutelle britannique. La République d'Égypte a été proclamée et l'occupation britannique se devait de prendre fin. En 1954, la Grande-Bretagne et l'Égypte ont finalement signé un accord en vertu duquel la Grande-Bretagne devait retirer ses forces au cours des 20 mois suivants.

Le dernier soldat britannique a quitté le territoire de l'Égypte indépendante le 13 juin 1956. Le 18 juin, une cérémonie solennelle a eu lieu, au cours de laquelle le président égyptien a hissé le drapeau national au-dessus du dernier bâtiment libéré à Port-Saïd, déclarant ainsi officiellement la fin du retrait des troupes britanniques. Le Jour de l'évacuation célèbre chaque année cet événement le 18 juin. La fête est connue sous le nom d’Aïd el-Galaa (ou d’Eid el-Galaa).

Quelques mois plus tard, en octobre, l’Égypte étaient attaquée par une coalition franco-israélo-britannique, entrainant une déroute militaire mais une formidable victoire diplomatique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Monnaie de 50 piastres émise pour commémorer l’évacuation

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Égypte, fête populaire, Printemps Bruno Teissier Égypte, fête populaire, Printemps Bruno Teissier

25 avril : Cham el Nessim, une fête païenne en Égypte

En Égypte, on célèbre Cham el Nessim, une fête très populaire liée à l’arrivée du printemps.

 

On célèbre Cham el Nessim, une fête très populaire liée à l’arrivée du printemps. C’est un jour férié en Égypte.

Cette année encore, les Égyptiens ne feront pas exception à la règle. Ils vont passer l’essentiel de leur journée à l’extérieur, dans les parcs et jardins, au bord du Nil, à la campagne, pour un immense pique-nique qui va réunir gens de toutes générations et de toutes confessions car chrétiens et musulmans seront à l’unisson de Cham el nessim, qui signifie « respirer le zéphyr ». Car c’est bien la nature que l’on vient célébrer, le retour du printemps, le renouveau en quelque sorte. Ainsi, chaque aliment consommé ce jour a une valeur symbolique : la malana (sorte de laitue) pour l’espoir qu’apporte le printemps, le fassikh (poisson salé et séché au soleil) est réputé apporter fertilité et prospérité. Enfin, les enfants offrent des œufs qu’ils ont décorés, lointain souvenir de ­l’Égypte ancienne où l’œuf symbolisait le renouveau. 

À l’époque, la fête de Shah el-Nessim était célébrée le jour de l’équinoxe de printemps car on pensait que ce jour marquait le commencement de la création. Pharaon passait la nuit précédant la fête à prier avec les prêtres et, dès l’aube, Cham el Nassim devenait une grande fête populaire, à laquelle les Égyptiens participaient, toutes classes confondues. La tradition a perduré en se fixant sur le lundi de Pâques (selon le calendrier julien).

Celle année, la fête traditionnelle du lundi de Pâques coïncide avec la Journée de la libération du Sinaï, dont c’est le 40e anniversaire. La péninsule a été occupée par Israël de 1967 à 1982. Chaque année, les Égyptiens célèbrent sa restitution.

La période est très festive en Égypte. Hier, l'Église copte orthodoxe d'Égypte a célébré Pâques, fête  qui clôt la semaine sainte et 55 jours du carême. Le gouvernement a décrété que période du samedi 30 avril au jeudi 5 mai serait fériée et chômée à l'occasion de la fête du Travail et de l'Aïd Al Fitr. Le 2 mai, la prière de fin du ramadan sera à 5h37 à l'heure du Caire.

En 2023, Cham el-Nessim tombe le 17 avril.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1219, 2019, Émirats arabes unis, Vatican, 4 février, Égypte Bruno Teissier 1219, 2019, Émirats arabes unis, Vatican, 4 février, Égypte Bruno Teissier

4 février :  la Journée internationale de la fraternité humaine

Lancée par le Vatican et des autorités de l’islam sunnite, la Journée a pour but de développer le dialogue interreligieux et interculturel à la fois au sein des États membres de l'ONU, d'encourager une éducation qui promeut la tolérance et de lutter contre la discrimination fondée sur la religion ou la conviction.

 

Cette journée observée par l’ONU est de création récente : elle a été ajoutée en décembre 2020 à la liste des journées internationales et observée pour la première fois en 2021.

Cette journée a été lancée par Bahreïn, le Burkina Faso, l'Égypte, la Guinée équatoriale, le Maroc, l'Arabie saoudite, le Venezuela et surtout les Émirats arabes unis qui en ont fait un élément de leur soft power. Cette deuxième journée mondiale est particulièrement célébrée à l’Exposition universelle de Dubaï. Le pavillon du Saint-Siège accueille en effet une conférence et une marche pour la fraternité, ce vendredi 4 février 2022.

Lancée par le Vatican et des autorités de l’islam sunnite, la Journée internationale de la fraternité humaine a pour but de développer le dialogue interreligieux et interculturel à la fois au sein des États membres de l'ONU et dans le monde, d'encourager une éducation qui promeut la tolérance et de lutter contre la discrimination fondée sur la religion ou la conviction.

La date du 4 février n’a pas été choisie au hasard, c’est l’anniversaire la signature du document sur la fraternité humaine pour la paix et la coexistence dans le monde. Les signataires du document, le pape François et le Grand Imam d'Al-Azhar, considéré comme l'une des plus hautes autorités de l'Islam sunnite, ont passé plus d'un an à le rédiger avant sa signature dans la capitale émiratie d'Abu Dhabi le 4 février 2019, sous les auspices du prince héritier Sheikh Mohammed bin Zayed al-Nahyan.

L’année 2019 correspondait au 800e anniversaire de la rencontre de saint François d’Assise avec le sultan al-Malik al-Kamal en 1219.

En effet, au cours de la Ve croisade, en juin 1219, François quitta Assise pour se rendre en Terre sainte à la rencontre des musulmans. Il débarque d’abord à Saint-Jean-d’Acre, la capitale des Croisés depuis la prise de Jérusalem par Saladin en 1187. Il se rend à Damiette, en Égypte, et est reçu avec courtoisie par le sultan Al-Malik-al-Khamil, le neveu de Saladin. François pensait pouvoir le convertir, il n’y parvient mais le sultan est impressionné par le personnage du moine italien. On ne connaît pas le contenu de leur conversation. Mais peut-être cet entretien eut une influence sur sa décision, dix ans plus tard, de rendre Jérusalem aux chrétiens, alors qu’aucune force ne l’y contraignait.

À l’occasion de cette journée, le Prix Zayed de la Fraternité humaine est décerné. Il porte le nom de l’émir d’Abou Dhabi, le principal parrain de cette journée. En 2021, il avait été décerné à deux personnalités : à António Guterres, secrétaire des Nations unies, à qui on doit aussi cette journée, ainsi qu’à Latifa Ibn Ziaten, une mère française de condition modeste, militante pour la tolérance depuis que son jeune fils Imad a été assassiné en 2012, un autre jeune radicalisé et extrémiste, celui qui provoqua ensuite un carnage dans une école juive de Toulouse.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Giotto di Bondone – Scène de la vie de Saint Francois : St Francois devant le Sultan d’Egypte, vers 1325, Cappella Bardi, Florence

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2011, Égypte, révolte populaire, 24 janvier, 1952 Bruno Teissier 2011, Égypte, révolte populaire, 24 janvier, 1952 Bruno Teissier

25 janvier : l’Égypte fête sa révolution, mais quelle révolution ?

L’Égypte célèbre par un jour férié le Jour de la révolution et de la police, une fête très ambiguë dont le sens a été détourné et qui sert avant tout à légitimer le régime en place.

 

Le 25 janvier est un jour férié en Égypte. C’est le Jour de la Révolution (يوم ثورة 25 يناير), il commémore la chute du régime d’Hosni Moubarak en 2011. Mais que penser d’une révolution qui, en fin de compte, n’a abouti qu’à la pérennisation et même au renforcement du régime militaire dont le président Moubarak était le représentant et dont Sissi a pris la suite. Car si le 25 janvier est censé célébrer un mouvement populaire, pas question aujourd’hui de songer à organiser une manifestation ce jour-là. La police, que l’on fête le même jour, serait aussitôt lancée à l’assaut des manifestants.

Les événements du 25 janvier 2011 s’inscrivent dans la vague des « printemps arabes ». Tout avait commencé en Tunisie le 17 décembre 2010 et avait entrainé de manière subite, la chute du président Ben Ali, le 14 janvier 2011. Par effet d’imitation, la jeunesse égyptienne s’est  soulevée et les premières grandes manifestations anti-Moubarak se sont déroulées le 25 janvier. L’effet sera presque immédiat puisque le président en place depuis 30 ans devra se retirer le 11 février suivant sous la pression populaire.

La date du 25 janvier n’avait pas été choisie au hasard, c’est la Journée de la police (يوم الشرطة). Le 25 janvier 1952, les policiers d’’Ismaïlia refusèrent de remettre leurs armes aux forces britanniques. Pour la jeune nation égyptienne en quête d’indépendance, la résistance des policiers devient aussitôt un symbole du soulèvement des Égyptiens contre l’occupant anglais. Cela aboutira à la Révolution du 23 juillet 1952 qui, justement, a mis l’armée égyptienne au pouvoir. Et celle-ci, comme en Algérie, ne l’a jamais lâché. C’est le président Moubarak, soucieux de conforter son régime de répression où l’action de la police était déterminante qui avait fait du 25 janvier un jour férié dédié à la police (et il l’est resté). En réaction, le 25 janvier 2011 a été choisi symboliquement par les utilisateurs d'internet comme jour de protestation contre le régime, lui reprochant notamment sa répression policière. Cinquante-neuf ans plus tard, la police est devenue le symbole de la répression du régime. En 2011, elle fit donc profil bas. Le 1er février 2011, on comptait plus d'un million de manifestants dans tout  le pays. C’était une marée humaine place Tahrir, au Caire, cœur de la contestation. La révolution était en marche, le pouvoir hésitait entre répression et négociations, l’armée servant d’arbitre. 

On se souvient que c’est la mort d’un jeune Égyptien, Khaled Saïd, au cours de son arrestation par la police en juin 2010 dans un cybercafé d’Alexandrie, qui avait été l’étincelle de la révolution égyptienne. C’est la page Facebook “Nous sommes tous Khaled Saïd” qui sera l’un des principaux vecteurs de mobilisation de la révolution du 25 janvier. L’affaire de la mort de Khaled Saïd n’a été soldée devant la justice qu’en décembre 2021. La famille du jeune homme a en effet reçu un dédommagement de 1 million de livres égyptiennes (56 000 euros).

La place Tahrir (« libération ») est baptisée ainsi depuis 1952. Elle est devenue à elle seule le symbole de toutes les révolutions arabes : les grandes places de Manama (Bahreïn), Benghazi (Libye) et Homs (Syrie) ont été chacune rebaptisées place Tahrir par les manifestants se voyant tous comme des mouvements de libération du peuple face à un pouvoir qui a confisqué l’État à la Nation.

On le sait, la révolution va déboucher sur des élections libres, les premières (et les seules à ce jour) de l’histoire de l’Égypte qui vont porter au pouvoir le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, élu le 30 juin 2012, avec 51,73% des voix. Très rapidement, par sa politique d’islamisation du pays, il se met à dos tous ceux qui avaient combattu pour un pouvoir civil, démocratique et laïque. Un an plus tard, des manifestations monstres réclament le départ du président Morsi. Elle atteignent leur apogée le 30 juin. Une aubaine pour l’armée qui le destitue le 3 juillet et l’emprisonne. 

Suite à ce coup d’État militaire, une répression féroce d’abat aussitôt sur les Frères musulmans (dans les semaines qui suivent, ils seront massacrés par centaine), mais elle s’abat aussi sur le camp démocrate, la jeunesse laïque et de gauche, ceux-là mêmes qui avaient lancé la révolution du 25 janvier. Début 2014, une nouvelle Constitution, renforçant les pouvoirs de l'armée est approuvée par référendum mais dans des conditions non démocratiques. Celui que le président Morsi avait placé à la tête de l’armée, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, se fait élire président (96,9% des voix...) après avoir éliminé toute opposition, islamiste d'abord, puis libérale et laïque. Le président Sissi est aujourd’hui dans la même position et avec la même posture que son prédécesseur Moubarak. C’est un peu comme si la révolution n’avait pas eu lieu. La date du 25 janvier est toujours inscrite au calendrier officiel des commémorations mais comme Jour de la révolution et de la police (الجمعة ٠٨ يوليو - الثلاثاء ١٢ يوليوعيد الأضحى المبارك),  d’ailleurs, cette année, elle sera célébrée jeudi 27 janvier. L’événement est utilisé par le pouvoir pour rassembler ses partisans et organiser de grands rassemblements démonstratifs d’une adhésion populaire qui n’est que de façade. Le 25 janvier est une fête très ambiguë, dont le sens a été détourné et qui sert, avant tout, à légitimer le régime en place. #jan25

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 janvier 2022.

 

Un rassemblement organisé par le pouvoir pour produire des images destinées à l’opinion mondiale

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Égypte, 22 octobre, soleil Bruno Teissier Égypte, 22 octobre, soleil Bruno Teissier

22 octobre : le soleil illumine le pharaon Ramsès II

Ce matin à l'aube le soleil va pénétrer jusqu'au fond du temple d'Abou Simbel, éclairant la statue de Ramsès II. Ce phénomène ne dure que 24 minutes et ne se produit que deux fois par an : le 22 octobre et le 22 février.

 

Ce matin à l'aube le soleil va pénétrer jusqu'au fond du temple d'Abou Simbel, éclairant la statue de Ramsès II. Ce phénomène ne dure que 24 minutes et ne se produit que deux fois par an : le 22 octobre et le 22 février. Au fil des ans, il est devenu une attraction touristique majeure, accompagnée de spectacles et de différentes manifestations désignés sous l'appellation de Festival d'Abou Simbel.

Ce phénomène se produisait autrefois les 20 octobre et 20 février ; mais, on se souvient que le temple a été entièrement démonté entre 1966 et 1970 pour éviter d'être noyé dans le lac Nasser. Il a été remonté un peu plus haut, à peu près selon la même orientation, mais pas totalement.

 
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7 janvier : le Noël des Orientaux

Les chrétiens orientaux de Russie, de Serbie, de Géorgie, d’Éthiopie, d’Égypte... qui ont conservé le calendrier julien, fêtent Noël.  La célébration a généralement lieu dans la nuit du 6 au 7 janvier…

 

Les chrétiens orientaux de Russie, de Serbie, de Géorgie, d’Éthiopie, d’Égypte... qui ont conservé le calendrier julien, fêtent Noël. La célébration a généralement lieu dans la nuit du 6 au 7 janvier et, dans beaucoup de pays, la fête commence dès le retour de la messe. Elle donne lieu à de véritables festins. En Égypte, où ce jour est férié depuis 2003, la messe de minuit est suivie d’un grand banquet en prélude à un jeûne qui va durer 14 jours.

C’est Jules César qui, en 45 av. JC, réforma le calendrier romain pour rattraper le retard sur le cycle solaire, et décréta une année de 365,25 jours dont le début était fixé au 1er janvier. Ce calendrier julien (du nom de son concepteur) sera le seul utilisé dans le monde chrétien jusqu’à ce qu’une bulle du Pape Grégoire XIII, en 1582, institue un nouveau calendrier, dit « grégorien », visant à rattraper le retard de 10 jours accumulé par le calendrier julien au cours des siècles. Pour cela, il fut décrété que, cette année-là, le vendredi 15 octobre succéderait sans transition au jeudi 4 octo­bre. À ces 10 jours, il faut ajouter un écart de 0,0078 jour par an (soit 3,32 jours) depuis 1582 entre les deux calendriers ce qui conduit à une différence de 13 jours. Les Églises catholique et protestantes utilisent toutes le calendrier grégorien, comme les orthodoxes de Grèce, Chypre, et Bulgarie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Égypte, 22 février, phénomène saisonnier Bruno Teissier Égypte, 22 février, phénomène saisonnier Bruno Teissier

22 février : le festival d'Abou Simbel

Ce matin à l'aube, le soleil va pénétrer jusqu'au fond du temple d'Abou Simbel, éclairant la statue de Ramsès II. Un phénomène qui ne dure que 24 minutes et ne se produit que deux fois par an…

 

Ce matin à l'aube, le soleil va pénétrer jusqu'au fond du temple d'Abou Simbel, éclairant la statue de Ramsès II. Ce phénomène ne dure que 24 minutes et ne se produit que deux fois par an : le 22 octobre et le 22 février. Au fil des ans, il est devenu une attraction touristique majeure, accompagnée de spectacles et différentes manifestations désignés sous l'appellation de Festival d'Abou Simbel. 

Le festival d’Abou Simbel célèbre la précision et l’égoïsme architectural de Ramsès II, qui a soigneusement orienté son temple à Abou Simbel de sorte que le sanctuaire intérieur s’éclaire deux fois par an - une fois pour l’anniversaire de son ascension sur le trône et une autre le jour de son anniversaire. 

Symboliquement, le soleil illumine trois des quatre statues. Seule la statue de Ptah, le dieu des ténèbres, subsiste dans les ténèbres.

Au début des années 1960, l'ensemble du complexe de temples a été déplacé sur les hauteurs lorsque le barrage d'Assouan a engendré le lac Nasser et l'inondation de la région. Les deux temples ont été démantelés et élevés sur une hauteur de plus de 60 mètres sur la falaise de grès où ils ont été réassemblés, dans le même rapport l'un avec l'autre et avec le soleil, et recouverts d'une montagne artificielle. Avant que les temples ne soient déplacés, le phénomène se produisait les 21 février et 21 octobre.

 
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