Maroc, Israël et... Bruno Teissier Maroc, Israël et... Bruno Teissier

Quel avenir pour les relations israélo-marocaines ?

 

Quel est l’avenir des relations israélo-marocaine, alors que le paysage politique israélien vire franchement à droite après les élections législatives du 1er novembre et que la Ligue arabe, réunie à Alger ce 2 novembre réaffirme "la centralité de la cause palestinienne" et le "soutien absolu" au droit des Palestiniens à avoir un "État indépendant et souverain", avec Jérusalem-Est comme capitale, sur les territoires occupés par Israël en 1967 ?

Benjamin Netanyahu est en bonne position de revenir au pouvoir en Israël, en s’appuyant sur l’extrême droite. La dernière fois qu’il a formé un gouvernement, en mai 2020, pas moins de dix " Marocains “, des juifs d’origine marocaine, figuraient dans son gouvernement parmi les 34 ministres de son équipe. Qu’en sera-t-il cette fois ?

L’ouvrage de Jamal Amiar, Le Maroc, Israël est les Juifs marocains, à paraître dans quelques jours, envisage toutes les hypothèses sur l’avenir d’une relation, plus ou moins avouée mais qui dure depuis plus de 60 ans.

 
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Le Maroc absent du vote à l’ONU condamnant l'agression de l'Ukraine par la Russie

 

L’adoption d’une résolution de l’ONU, le 2 mars 2022, condamnant l’agression de l’Ukraine par la Russie a été massive : 141 membres sur 193. En Afrique, le continent a été partagé entre ceux qui ont voté pour, comme la Tunisie, et ceux qui se sont abstenus, comme l’Algérie. Le Maroc a été un des rares pays à ne pas prendre part au vote.

Au premier abord cette absence a surpris de la part d’un pays dont on connaît les positions généralement pro-occidentales et qui s’applique, le plus souvent, à ne pas voter comme l’Algérie, alliée historique de la Russie.

Mais là, il s’agit d’un cas de conscience. On sait que la diplomatie marocaine est très largement conditionnée par la question du Sahara occidental. Or chaque fois que la question de ce territoire est posée au Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie s’abstient de voter contre les positions marocaines. Alors que les pays occidentaux plus soucieux de l’application du droit international, que Moscou ignore superbement, votent en sens inverse. 

Les dirigeants des deux pays sont frustrés d’un territoire qu’ils considèrent comme historiquement leur appartenant et que le droit international leur refuse. Certes, les situations ne sont pas comparables, le Maroc a occupé le Sahara occidental sans faire de victime et le pays n’en était pas vraiment un, au sens du droit international. La Russie, au contraire, est en train de détruire le pays convoité et d’assassiner sa population. 

N’empêche que dans ses déclarations alambiquées sur la guerre en Ukraine, Rabat a fait part de son «soutien à l’intégrité territoriale des États membres des Nations unies» et son «attachement» au principe de «non-recours à la force pour le règlement de différends entre États», mais n’a jamais désigné nommément la Russie comme l’agresseur. D’où une déception des Européens.

Outre le souci de ne pas se couper d’un allié au Conseil de sécurité de l’ONU où la question du Sahara occidental sera à nouveau sur la table en avril prochain, Rabat semble également résolu à faire savoir à l’Union européenne sa mauvaise humeur du fait de récentes prises de position de Bruxelles concernant, comme toujours, ce qu’elle considère comme ses provinces sahariennes.

BT

Sur la politique étrangère marocaine, lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim

 
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La guerre entre l'Algérie et le Maroc ?

 

Hier Alger affirmait que trois Algériens ont été tués par des tirs de l’armée marocaine sur une route du Sahara occidental proche de la frontière mauritanienne. Le convoi de camions se trouvait à l’arrêt entre les localités d’Ain Ben Tili et de Bir Lahlou, un segment contrôlé par le Front Polisario. Venant de Tindouf, en Algérie, ils roulaient donc à l’est du « mur de sable » qui sépare la partie du Sahara occidental occupé par le Maroc de celle que contrôle le Front Polisario, une force militaire sahraouie, soutenue par l’Algérie.

La Maroc dément, la Mauritanie n’a rien vu et l’Algérie se déchaîne contre Rabat. L’affaire pourrait dégénérer. Les relations diplomatiques sont déjà rompues depuis le 24 août dernier. L’Algérie a coupé le contact avec son voisin après que l’ambassadeur du Maroc à l’ONU eut déclaré que “le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination”. La sortie était une réponse à l’activisme d’Alger en faveur du droit des Saharouis. Va-t-on s’en tenir à une guerre d’invectives ?

Depuis les indépendances, la tension n’est jamais descendue entre les deux capitales. Cas figure rarissime dans le monde : leur frontière commune est fermée depuis 1994. Algérie et Maroc se sont affrontés militairement en 1963, lors de la « guerre des sables ». C’est le contrôle du Sahara qui est la cause de cet éternel conflit qui ruine les deux pays. Le Maroc s’est senti lésé lors de l’indépendance de l’Algérie, la France ayant cédé à ce pays la totalité du Sahara qu’elle contrôlait. En contrepartie, le Maroc s’est dédommagé en occupant le Sahara espagnol (la Marche verte en 1975), avant même que Madrid ne se retire de ce territoire. Le droit international n’a pas été respecté et Alger n’a jamais accepté cette occupation. Depuis, l’Algérie arme une partie des populations sahraouie, réfugiée à Tindouf, pour qu’elle résiste aux forces marocaines. Le Mur de sable et la présence de casques bleus ont permis un cessez-le-feu en 1991. 

Depuis 30 ans, le conflit territorial est gelé et le Maroc occupe l’essentiel du territoire contesté et engrange des succès diplomatiques. Le dernier en date est le « deal » de Donald Trump scellé le 10 décembre 2020 entre le Maroc et les États-Unis, aux termes duquel Washington a reconnu la « marocanité » du Sahara occidental, en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Aux yeux d’Alger, une ligne rouge avait été franchie. Depuis la tension a monté d’un cran… Les deux régimes autoritaires, politiquement contestés, pourraient bien s’offrir un conflit armé pour activer la fibre patriotique et faire taire toute contestation démocratique. 

BT

Pour un point sur les relations entre ces deux États, lire : Géopolitique de l’Algérie ainsi que Géopolitique du Maroc deux ouvrages de Kader Abderrahim

 
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Maroc, la séquence du 20 février se referme avec les législatives de septembre

 

Dix ans après, la séquence ouverte avec le Mouvement du 20 février se referme sur une totalement reprise en main du Maroc par le roi, ou de moins son entourage plus ou moins occulte, le Palais. Finalement, plus de ma moitié des Marocains se sont déplacés pour les législatives du 8 septembre 2021, soit une nette baisse de l’abstention mais c’est pour chasser le parti islamiste du pouvoir. Le Parti de la justice et du développement avait été appelé au pouvoir il y a dix ans pour mettre un terme à la version marocaine des printemps arabe, le Mouvement du 20 février (2011) dénonçant la corruption et le despotisme régnant au Maroc. Ni l’un ni l’autre n’ont disparu, les électeurs se sont juste résignés à entériner le pouvoir total du Palais. Les deux partis arrivés en tête en sont les émanations : le Rassemblement national des indépendants (RNI), dirigé par Aziz Akhannouch, première fortune privée du Maroc (l’héritier des stations d’essence Afriquia) et le Parti authenticité et modernité. Les deux partis proches du roi ont été créés pour mettre en pièces les islamistes du parti de la justice et du développement, PJD, avec le dernier scrutin, c’est mission accomplie.

Le PJD a dirigé plusieurs gouvernements successifs sans avoir la main aucunement sur les grandes orientations socio-économiques ni diplomatiques. La normalisation des relations entre le Maroc et Israël, voulu par le Palais, n’a pas du tout été comprise par son électorat. Le Maroc n’est pas une démocratie, les électeurs en se résignant à voter pour le Palais viennent d’en entériner le fait. Cela dit, les islamistes conservent un important maillage associatif dans la société, ils pourraient resurgir d’une autre manière, beaucoup plus déstabilisante pour le Royaume, d’autant que le taux de pauvreté n’a pas diminué, le chômage des jeunes progresse, les inégalités sont toujours criantes et la corruption systémique. Les islamistes chassés du gouvernement, toute opposition démocratique bâillonnée, en particulier celle de la presse, une séquence très incertaine s’ouvre au Maroc…

Sur la place du Maroc dans le monde, lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim

 
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juillet : Imbroglio diplomatique entre Maroc et Algérie

 

Alger vient de rappeler son ambassadeur à Rabat tout en dénonçant une « dangereuse dérive de la diplomatie marocaine ». L’Algérie répond à une initiative marocaine récente auprès des Nations unies, exprimant le soutien de Rabat à un  « mouvement pour l'indépendance des tribus de Kabylie ». Algérie a condamné fermement cette démarche tout en faisant référence à la présence de Berbères à l'intérieur même du Maroc.

Depuis plusieurs décennies, l’Algérie apporte un soutien appuyé à un nationalisme sahraoui dénonçant l’occupation du Maroc. On le sait Rabat insiste depuis 35 ans sur son droit historique sur région du Sahara occidental et propose une autonomie étendue sous sa souveraineté, tandis que le "Polisario" demande un référendum pour déterminer le sort de la région, proposition soutenue par l'Algérie, qui accueille des réfugiés de la région contestée…

Pour un point sur les relations entre ces deux États, lire : Géopolitique de l’Algérie ainsi que Géopolitique du Maroc deux ouvrages de Kader Abderrahim

 
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avril 2021 : la Visite de Jean Castex à Alger annulée

 

Officiellement, la visite du Premier ministre français à Alger a été annulée, ce 9 avril 2021, en raison de « l’épidémie de Covid-19 ne permettant pas à ces délégations de se retrouver dans des conditions pleinement satisfaisantes ». En réalité, Alger était déçue du format de la visite : quatre ministres et seulement une journée… Le président Macron avait pourtant opté pour un soutien ouvert au président Tebboune, mal élu fin 2019. Lors de cette rencontre, plusieurs sujets économiques, sécuritaires ou culturels étaient sur la table et des accords devaient être signés. Ce sera pour une autre occasion.

Le pouvoir algérien de moins en moins légitime face à un Hirak reparti de plus belle le 22 janvier dernier et qui marquait ce vendredi, sa 112e manifestation. Faute d’avoir laissé émerger le moindre leader, il a été impossible d’acculer le pouvoir à négocier comme cela s’est fait au Soudan. Du coup, le pouvoir renvoie aux manifestants leur manque de légitimité, l’éparpillement de leurs revendications et même leur infiltration par les islamistes.

Le gouvernement algérien attend des jours meilleurs pour négocier avec le gouvernement français sur des sujets importants comme les séquelles des essais nucléaires de l’ère De Gaulle en Algérie.

Des gestes maladroits de part et d’autre sont à déplorer : le 8 avril, El Hachemi Djaaboub, ministre algérien du travail, qualifiait la France d’« ennemi traditionnel et éternel » de son pays. On peut aussi noter l’annonce par La République en Marche, le parti d’Emmanuel Macron, de l’ouverture d’une antenne politique à Dakhla, au  Sahara occidental, un territoire occupé par le Maroc, ce que lui conteste l’Algérie. Cette annonce a eu lieu la veille de l’annulation de la visite. S’il fallait chercher un prétexte à cette annulation, il était offert sur un plateau.

Pour un point sur la situation de l’Algérie, lire : Géopolitique de l’Algérie de Kader A. Abderrahim

 
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Démonstration de force algérienne à la frontière marocaine

 

Au début de cette semaine l’Algérie a opéré de spectaculaires manœuvres militaires dans la région de Tindouf. Un territoire revendiqué par le Maroc et qui abrite d’importantes populations sahraouies auxquelles Alger a donné refuge après l’occupation du Sahara occidental par l’armée marocaine en 1975. L’Algérie qui dispose, de loin, de l’armée la plus importante de la région, entend maintenir la pression sur un conflit vieux de 45 ans.

Les autorités algériennes sont à cran depuis le deal opéré par le Maroc à la fin de l’année dernière : le roi du Maroc, sans consulter son peuple, a réussi un coup de maître diplomatique. Le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, lui a valu en retour, la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur la portion du Sahara qu’il occupe dans reconnaissance internationale. Ce qui a été qualifié de « deal du siècle pour le Maroc » a bien sûr été parrainé par le président Trump. Une volte face risquée politiquement car l’opinion publique marocaine a du mal à admettre cet abandon de la cause palestinienne contre un soutien américain dans le dossier du Sahara.

Une opération dangereuse également car elle a provoqué les foudres de la principale puissance militaire de la région, le voisin algérien. D’autant, qu’une évolution politique majeure s’est opérée discrètement le 1er novembre dernier en Algérie. Le fameux référendum sur une nouvelle constitution, organisée par le gouvernement algérien pour conforter son pouvoir n’a été analysée qu’en matière de politique intérieure. Ce fut en effet un demi échec pour Alger tant la participation a été faible. Cette constitution n’offrait pas les réforme politiques attendues par le peuple algérien, mais elle contenait néanmoins une évolution majeure : pour la première fois depuis 1962, la loi fondamentale autorise « l’envoi d’unités de l’armée nationale populaire à l’étranger » (article 91 de la nouvelle constitution). Jusque-là, la constitution n’autorisait pas l’armée algérienne à opérer hors de ses frontières. Sans la moindre médiatisation, l’Algérie abandonne sa tradition non-interventionniste qui était la marque de fabrique de la diplomatie algérienne depuis l’indépendance du pays.

Certes, cette inflexion doctrinale est surtout motivée par ce qui se passe depuis quelques années à sa frontière orientale, en Libye et sur son flanc méridional, au Sahel, et des dangers que cela représente pour l’Algérie à qui on a reproché de ne pas s’impliquer plus dans la stabilisation de la région. Mais cette nouvelle donne géostratégique va inévitablement peser dans le conflit latent qui l’oppose au Maroc à sa frontière occidentale. Les manœuvres aéroterrestres, assorties d’exercices tactiques à tirs réels de missiles, dont les images ont été complaisamment diffusées par la télévision publique algérienne depuis dimanche, sont là pour en convaincre les observateurs de tous bords.

Pour un point sur la situation de l’Algérie, lire : Géopolitique de l’Algérie de Kader A. Abderrahim

 
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Rupture du cessez-le-feu au Sahara occidental

 

Des échanges de tirs entre les forces du front Polisario et les Forces armées royales marocaines marquent la rupture d’un cessez-le-feu qui date de 1991. Le 13 novembre 2020, l’armée marocaine est intervenue pour rétablir le trafic routier entre le Sahara occidental et la Mauritanie. 

Avant d’arriver au poste frontière de Guerguerat, à la frontière de la Mauritanie, la route traverse sur quelques kilomètres une zone tampon, contrôlée de fait par le Front Polisario. C’est le seul lieu de passage vers la Mauritanie, il est essentiel pour l'économie du royaume chérifien qui exporte notamment des fruits et légume vers son voisin du sud.

La semaine dernière, il y avait 108 routiers bloqués côté mauritanien et 78 de l'autre côté de la frontière, affirme-t-on de source marocaine. Les Sahraouis, pour leur part, parlent d’une simple manifestation pacifique contre laquelle le Maroc a mobilisé un milliers d’hommes et 200 véhicules. Leur objectif était purement symbolique, ils ont réussit à remettre leurs revendications au devant de l’actualité.

Le long des 2 700 km de mur de sable qui séparent la zone du Sahara occidental contrôlée par le Maroc (80%) et ses marches méridionales et orientales où s’exerce de facto la tutelle de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), des tirs ont été entendus à plusieurs endroits.

La période est particulière : le président algérien est hospitalisé ; le nouveau président américain n’est pas encore en fonction, la plupart des capitales sont mobilisés par la covid-19… Comme dans le Caucase, le calendrier offrait une fenêtre d’opportunité pour réveiller un conflit vieux de 45 ans. 

Pour en savoir plus sur le dossier du Sahara occidental, lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim

 
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Il ya dix ans disparaissait le Journal hebdomadaire, fleuron de la presse indépendante au Maroc

 

Mercredi 27 janvier 2010, en fin de journée, des éléments de la police judiciaire de Casablanca se rendaient au siège du titre de presse, sis boulevard des FAR à Casablanca et ont demandé expressément aux membres du personnel, présents sur les lieux, de quitter les locaux. Ceux-ci étaient mis sous scellés par les policiers. Ainsi s’achevait l’activité du Journal hebdomadaire, fleuron de la presse indépendante au Maroc entre 1997 et 2010. Sa liberté de ton avait fini par incommoder le Palais qui a procédé à son asphyxie financière. Aujourd’hui, les pressions économiques et la menace judiciaire continuent de peser sur ce qui reste de la presse privée. La justice, totalement inféodée au Palais et à l’entourage royal, joue un rôle crucial au Maroc dans la disparition de la liberté de presse qui avait prévalue à la toute fin du règne de Hassan II et au début de celui de son successeur. Aujourd’hui, le roi Mohamed VI a perdu l’essentiel de sa popularité mais, là, on touche le plus tabou des sujets…

Le rapport annuel publié en 2019 par Reporters Sans Frontières (RSF), attribue une place défavorable au Maroc. En effet, comme l’année précédente, le royaume qui n’a semblé faire aucun effort en matière de liberté de presse, se positionne à la 135e place du classement. Selon l’ONG Reporters Sans Frontières, cette zone dite « rouge » où la situation est qualifiée de « difficile » qu’occupe le Maroc, se justifie par « les procès fleuves intentés contre les journalistes ».

Pour en savoir plus sur ce pays, lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim


 
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Janvier 2020 - Le Maroc avance ses pions au Sahara occidental

 

Par une loi du 22 janvier 2020, le Maroc établit sa souveraineté sur l’espace maritime situé entre Tanger et Lagouira, autrement dit du détroit de Gibraltar à la frontière mauritanienne. Cette loi permet au royaume d’être fidèle à un accord signé en 2019, avec l’UE sur les échanges agricoles et halieutiques incluant le Sahara occidental. Le sort de ce territoire n’est pourtant pas réglé. L’ONU le classe toujours parmi les « territoires non autonomes » et le Front Polisario a lancé un recours contre l’UE. Affaire à suivre… même si depuis 1975, la politique du fait accompli qui a toujours été celle du Maroc, a finalement été payante.

Pour bien affirmer sa souveraineté sur ce territoire que le Maroc contrôle réellement et en très grande partie,Rabat a choisi d’accueillir à Laayoune (Sahara occidental) la CAN 2020 de futsal (sorte de football en salle). La compétition est programmée du 28 janvier au 7 février 2020. On s’en doute, l’Algérie qui parraine l’action des Sahraouis depuis 1975, est furieuse.

Pour en savoir plus sur le dossier du Sahara occidental, lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim

 
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La Maroc célèbre sa Marche verte, l'acte de conquête de son Sahara

 

Pour la 44e fois, comme à chaque 6 novembre, le roi prononce un discours à l’occasion de l’anniversaire de la Marche verte, célébrée comme une étape marquante de l'histoire du royaume. Pour s’imposer sur le Sahara occidental dont le colonisateur espagnol était en train de se retirer, le roi Hassan II avait organisé un coup de force pacifiste : le déferlement sur ce territoire de quelque 350 000 civils, sans armes, le 6 novembre 1975. Le territoire demeure contesté au regarde du droit international, mais peu à peu la stratégie marocaine s’avère gagnante. Ce 6 novembre, son fils et successeur, le roi Mohammed VI s’est félicité que 163 États ne reconnaissent pas la RASD et que les accords d’associations du royaume avec ses partenaires consacrent pleinement la présence du Maroc au Sahara. La teneur de la résolution 2492, adoptée le 30 octobre 2019 par le Conseil de sécurité par 13 voix pour et les abstentions de l’Afrique du sud et de la Russie. Un texte accueilli avec une grande déception en Algérie et dans les rangs du Polisario.

En effet, le coup de bluff a formidablement réussi : le territoire est aujourd’hui intégré au royaume du Maroc, au moins officieusement, et plus le temps passe plus s’amenuise le risque que cette annexion unilatérale soit remise en question. Mais, quel coût ! Depuis plusieurs décennies l’économie du  Maroc entretient à grand frais des forces d’occupation et des transferts massifs d’argents destinés à acheter la paix sociale sur le territoire. Quel coût politique aussi ! Puisque que cet argument patriotique a permis à la monarchie d’établir un régime autoritaire qui n’a connu que de récents aménagements à la faveur du printemps arabe.

Pour en savoir plus sur ce pays, lire : Géopolitique du Maroc de Kader Abderrahim

 
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Maroc : visite du Pape François

 

La rencontre entre le pape François  et Mohamed VI, roi du Maroc, qui porte le titre de « Commandeur des croyants », se veut être un signe de dialogue apaisé entre les religions. Cette visite a suscité l’espoir des minorités chrétiennes au Maroc – près de 30 000 personnes – dont des Marocains convertis, qui demandent à pouvoir bénéficier pleinement de la liberté de culte telle qu’inscrite dans la Constitution marocaine. En effet, son article 3 – adoptée en 2011 – stipule : « L’islam est la religion de l’État, qui garantit à tous le libre exercice des cultes ». Dans les faits, cette liberté est admise uniquement pour les « Marocains non musulmans ». Ce qui vide l’article correspondant d’une grande partie de son sens. Ce sujet reste, de fait, extrêmement sensible et fait peser une forte menace sur nombre de Marocains : si la conversion volontaire n’est pas considérée comme un crime, le prosélytisme peut valoir une peine de six mois à trois ans de prison. De fait, une chape de plomb à la fois politique et sociale interdit à tout Marocains converti à une autre religion d’en faire état publiquement et donc d’assister aux offices religieux publics.

Un autre volet de la visite du Pape au Maroc est plus géopolitique : le roi Mohamed VI, président du Comité Al Qods (Jérusalem), et le pape François ont signé, le même jour au Palais Royal à Rabat, un communiqué commun insistant sur le caractère spécifique multi-religieux, la dimension spirituelle et l’identité particulière de la ville sainte. Une critique directe de la décision prise par les États-Unis d’Amérique de transférer leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem au printemps 2018.

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Nouvel accord de pêche Maroc-UE incluant le Sahara occidental

 

Cet accord de pêche UE-Maroc signé le 12 février 2019 permet aux navires de 11 États de l'UE d'accéder à la « zone de pêche marocaine » en échange d'une contribution économique. Cette zone comprend les eaux adjacentes du Sahara occidental où se font plus de 90% des captures de la flotte européenne.

L’accord précédent avait été invalidé par la justice européenne en avril 2018, sous prétexte qu’il ne prenait pas en compte le Sahara occidental. Selon la diplomatie marocaine, cet accord confirme que le Maroc est « le seul habilité juridiquement, dans le cadre de l’exercice de sa souveraineté, à négocier et signer des accords incluant le Sahara Marocain ».

Le Front Polisario « considéré comme le représentant du peuple du Sahara occidental par les Nations unies et partie au processus de paix, n'a pas souhaité participer à la consultation », a fait part de son « opposition de principe » au cours de discussions techniques. Les Européens optant pour une position pragmatique, plus que juridique, n’en ont pas tenu compte.


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Maroc : grâce royale pour l'anniversaire du Manifeste de l’Indépendance

 

Chaque année, pour l’anniversaire du Manifeste de l’indépendance, quelques centaines de prisonniers bénéficient d'une grâce royale. Ce jour férié est l’occasion de rendre hommage aux 66 signataires de ce manifeste adressé aux autorités françaises le 11 janvier 1944, il a 75 ans jour pour jour. Un an plus tôt, le futur sultan Mohammed V avait rencontré Roosevelt, venu au Maroc pour s’entendre avec Churchill et De Gaulle sur la stratégie de libération de l’Europe. Le président américain l’avait assuré de son soutien en vue de l’indépendance du Maroc, occupé par les Français et les Espagnols depuis 1912. La réaction des autorités de la France Libre à ce manifeste a été immédiate : l’arrestation du principal rédacteur du texte, Ahmed Balafredj, provoquant une vague de manifestations, qui se soldèrent par plusieurs morts. Les autorités prononcent des condamnations à morts. Les exécutions entrainent de nouvelles manifestations… un climat très dégradé alors qu’en ce début de 1944, la France pense à sa propre libération. L’indépendance du Maroc ne sera accordée par la France que beaucoup plus tard, en 1956, à la faveur de la guerre déclenchée par les Algériens.

Communiqué officiel :

«À l'occasion de la commémoration de la présentation du Manifeste de l'Indépendance de cette année 1440 H - 2019 G, le roi Mohammed VI, a bien voulu accorder sa grâce à un ensemble de personnes condamnées par différents tribunaux du royaume. Ces personnes sont au nombre de 783 et se présentent comme suit :

Les bénéficiaires de la grâce royale, qui sont en détention, sont au nombre de 570 détenus se répartissant comme suit :

-- Grâce sur le reliquat de la peine d'emprisonnement ou de réclusion au profit de 04 détenus.

-- Remise de la peine d’emprisonnement ou de réclusion au profit de 552 détenus.

-- Commutation de la peine perpétuelle en peine à temps au profit de 13 détenus.

-- Commutation de la peine de mort à la peine perpétuelle au profit de 1 détenu.

Les bénéficiaires de la grâce royale qui sont en liberté sont au nombre de 213 personnes se répartissant comme suit :

-- Grâce sur la peine d’emprisonnement ou son reliquat au profit de 56 personnes.

-- Grâce sur la peine d’emprisonnement avec maintien de l’amende au profit de 10 personnes.

-- Grâce sur les peines d’emprisonnement et d’amende au profit de 04 personnes.

-- Grâce sur la peine d’amende au profit de 143 personnes ».

Lire : Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim

 
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Le premier TGV d'Afrique est inauguré au Maroc

 

Cette ligne à grande vitesse présentée comme la plus rapide d'Afrique, reliera Casablanca à Tanger en 2h10 au lieu de 4h45 actuellement. Emblème d’une coopération franco-marocain, ce TGV est inauguré le 15 novembre en présence du roi du Maroc et du président Macron. Gageons qu’il ne sera pas aussi le symbole d’un Maroc à deux vitesses.

Pour en savoir plus lire notre : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

 
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Souvenir de Pétain et Lyautey qui ont écrasé le Rif au gaz de combat

 

C’est Lyautey, l’un des maréchaux honorés aux Invalides ce 10 novembre, qui demande au gouvernement français d’abattre la république qui s’est constituée dans le Rif, un massif montagneux du nord du Maroc. En novembre 1921, Abdelkrim et ses troupes ont mis en déroute l’armée espagnole de manière humiliante. Hubert Lyautey qui dirige le Maroc au nom de la France s’inquiète de la contagion. On lui envoie Philippe Pétain, le vainqueur de Verdun, pour employer la manière forte et aider les Espagnols à reprendre le nord du Maroc. À Tanger, le maréchal Pétain rencontre Primo de Rivera, le dictateur qui vient de prendre le pouvoir à Madrid. Le colonel Franco (le futur Caudillo) assiste à la réunion, c’est lui qui dirigera les troupes espagnoles, appuyées par Pétain côté français. Les 150 000 hommes accordés à Pétain face aux 20 000 combattants marocains ne suffiront pas pour venir à bout de la république rebelle. Lyautey demande à Paris l’emploi de l’arme chimique, le gaz moutarde. L’entreprise Schneider participera à l’élaboration des bombes sur place. Le premier débarquement aéronaval de l’histoire se déroule à Al Hoceima, le 8 septembre 1925. Quelque mois plus tard Abdelkrim et ses résistants sont vaincus. Les morts civils et combattants se comptent par milliers. Pétain est aussi le vainqueur du Rif, mais à quel prix ! 92 ans plus tard, on observe encore un nombre de cancers plus élevé qu’ailleurs dans le Rif marocain.

Selon Mimoun Charqi, auteur du livre Armes chimiques de destruction massive sur le Rif , 70 % des adultes et 50 % des enfants reçus au service d’oncologie de l’hôpital de Rabat en 2015 étaient originaires du nord du pays et plus particulièrement des villes d’Al Hoceima et de Nador.

Pour en savoir plus lire notre : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

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Le Maroc propose un dialogue direct et franc à Alger

 

Cette proposition va-t-elle avoir un écho ? Sachant que la frontière entre l'Algérie et le Maroc est totalement fermée depuis 1994, et que la dernière rencontre entre les chefs d'État algérien et marocain remonte à 2005.

L’allocution royale du 6 novembre 2018 coïncide avec le 60e anniversaire de la conférence de Tanger – qui avait vu les mouvements de libération du Maroc, d’Algérie et de Tunisie se prononcer pour l’unité du Maghreb – et avec les 43 ans de la « Marche verte » : le 6 novembre 1975, 350 000 Marocains entreprenaient à l’appel de leur roi de marcher de sur le Sahara occidental, à l’époque sous occupation espagnole, au nom de l’appartenance de ce territoire au Maroc.

à lire dans la Géopolitique du Maroc de Kader A. Abderrahim

 
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